Je n’ai jamais aimé Mario. Je fais partie des personnes qui cherchent avant tout dans le jeu vidéo une méthode unique de raconter une histoire. Si la narration est originale, bien ficelée, j’ai tendance à pardonner toutes les errances de Gameplay.

C’est pour cette raison que je n’éprouve rien pour le plombier, ce platformer par excellence, où l’histoire n’existe pour ainsi dire pas.

Exception faite du phénomène Pokémon quand j’étais enfant, c’est pour cette même raison que je ne comprends pas la plupart des licences Nintendo. Parce qu’elles misent sur le gameplay, l’essence même du jeu vidéo, plus que toute autre chose.

Du coup, je me dis que ça doit être quelque part entre la sortie de la GBA SP et la fin de vie de la Gamecube. Le moment où j’ai lâché Nintendo. Celui où j’ai continué à acheter les consoles et quelques jeux plus par acquis de conscience, plutôt que par amour pour ces artisans du jeu vidéo. Ces horlogers qui règlent chaque millimètre d’un jeu avant de le sortir. 

Comme beaucoup, je me disais que les jeux smartphones finiraient par manger les parts de marché de la firme de Kyoto, démontreraient rapidement leur mainmise sur les joueurs occasionnels et une bonne partie des enfants.

 

Et puis j’ai passé quelques jours avec NicoWav. Et puis j’ai regardé quelques Nintendo Direct. Et puis j’ai regardé mes collègues jouer à Mario Kart et Smash Bros pendant la pause midi. Et puis j’ai vu que Yôkai Watch est devenu un phénomène de société ici. Et puis j’ai vu que quand je sors avec ma 3DS, j’ai plusieurs dizaines de streetpass par jour. Et puis j’ai vu les chiffres de ventes de la WiiU s’améliorer. Et puis j’ai vu Nintendo regarder vers le futur avec la santé connectée.

Et puis je me suis dit que j’étais sans doute devenu un peu trop con, que j’avais oublié les milliers d’heures passées sur ma Gameboy Color plutôt que sur ma Playstation, à mettre une lampe torche sous les draps de mon lit pour continuer à faire gagner de l’expérience à mes Pokémons ou à avancer dans un donjon de Zelda.

Que j’avais oublié tout le bon temps passé à quatre sur Goldeneye ou Smash Bros 64 avec de la famille ou des amis. 

Ouais en fait, ce n’est pas Nintendo qui a changé, c’est moi. Et des gens avides d’expériences comme j’ai pu en avoir pendant des années avec Nintendo, il y en a encore des millions.

 

Go Nintendo.