Dead or Alive est pour nombre de gamers
synonyme de « je t'aime, moi non plus ». Ayant fièrement
participé aux renommées de la Saturn, de la Dreamcast ou même de
la première Xbox, le jeu de combat phare de Tecmo a fait couler
beaucoup de salive, mais aussi d'encre. « Dead or Alive, c'est que des
seins », « Dead or Alive, c'est pas cette série de
baston pour otaku qui n'a pas évolué depuis 10 ans ? »,
etc etc. Vous connaissez aussi bien que moi ce qu'on reproche à
cette série. Et pourtant. Elle a tellement apporté à la baston
3D, à l'interaction avec l'environnement, au easy to play, hard to
master
... Que DOA a toujours été pour moi un grand oui, que j'ai
souvent du mal à clamer haut et fort, un peu comme certains de mes
goûts musicaux.

On ne s'en rend pas forcément compte,
mais à la manière des Ridge Racer, les DOA ont souvent accompagné
la sortie des nouvelles consoles : de la PS2 à la 360, en
passant par la première Xbox. Il n'est donc pas si étonnant de voir
le nouvel opus (le premier depuis bientôt 6 ans!) débarquer sur la
petite dernière de Nintendo, la si dimensionnelle 3DS.

Lettre d'amour aux joueurs, coup dans
l'eau, renouveau de la série ou preuve que la Team Ninja devrait
définitivement laisser tomber la série ? La réponse, tout de
suite, maintenant, en direct, juste après la pub.

 


Yosuke Hayashi, nouvelle tête forte de
la Team Ninja depuis le départ du créateur de la série, Tomonobu
Itagaki
, l'a clairement annoncé : Dead or Alive :
Dimensions
est bel et bien le nouvel opus de la série, et non pas
une version amputée destinée au marché des consoles nomades.

Nouvel épisode ? Certes, même
s'il fait plus figure de best-of, si on s'en tient à l'histoire.

Au lieu d'enchaîner une dizaine de
combats dans un pseudo mode story, on retrace l'intégralité des
tournois dans le mode Chroniques, à travers les quatre personnages
principaux, Kasumi, Hayate, Ayane et Ryû Hayabusa. Dead or Alive :
Dimensions
permet donc aux nouveaux venus de rattraper la bonne
quinzaine d'années de Dead or Alive. La mise en scène n'est pas
toujours sensas', l'intrigue possède quelques trous scénaristiques
plutôt décevants, le reste des personnages est bâclé. Les
cinématiques sont repompées des anciens opus, et leur 3D est
d'ailleurs ... à revoir. Et je mâche mes mots. Mais bon, très
honnêtement, rares sont les jeux de combat possédant une réelle
intrigue vraiment intéressante et bien ficelée. On ira même
jusqu'à saluer la Team Ninja pour s'être finalement plutôt bien
débrouillé et captiver le joueur jusqu'à la fin du cinquième
chapitre de l'histoire. C'est toujours ça de pris.

Trêves de blabla, ce qui fait un bon
jeu de combat, c'est son gameplay. Et de ce côté, impossible de
tacler DOAD en touche, tant la jouabilité est aux petits oignons :
rapide, impulsif, impitoyable. Trois mots qualifiant à merveille le
dernier venu de Tecmo Koei. On se déplace sans arrêt, les coups
partent aussi rapidement que les mythiques counters ayant fait la
gloire de la série. A chaque type de coup, son contre. Le système a
ici été optimisé pour la 3DS, puisque la croix de la console, sans
être catastrophique, ne vaudra jamais une bon arcade stick. Ainsi,
le mid kick et le mid punch sont à présent contrés par la même
combinaison. Pour contrebalancer, le timing est beaucoup moins
laxiste qu'auparavant. Très clairement, si vous ne connaissez pas le
pattern du combo, vous ne vous en sortirez pas. Les counters sortis
de nulle part, c'est fini !

Tout s'enchaine rapidement dans des combats
sont aussi agréables pour le joueur chevronné que pour le
néophyte : ce dernier peut d'ailleurs s'aider de l'écran
tactile où est accessible du bout des doigts l'intégralité du
panel de coups de chaque personnage. Mais le truc absolument génial,
c'est qu'il évolue en même temps que vous appuyez sur les touches :
on peut donc, d'un simple coup d'oeil, se remettre en tête dans quel
sens il faut faire le dernier cercle de la super choppe de Ryû
Hayabusa
, sans mettre le jeu en pause ! Si cela peut paraître
gadget à l'écrit, croyez-moi, en jeu, c'est du bonheur en cartouche (blanche avec un cran sur le côté pour pas la mettre dans une DS) !

Les environnements sont plus destructibles que jamais,
les chutes peuvent (enfin ! ) être fatales, les tags battle
sont toujours de la partie. Bref, du tout bon. Ajoutez à cela unSparring fort agréable, où chaque combo peut
être facilement appris grâce à une pause et explication sur chaque
étape ... Que demander de plus ? Ce DOA a TOUT. Un jeu
d'une générosité incroyable, aussi bien dans son gameplay, que
dans son contenu.

Car oui, il va falloir en passez des
heures pour tout débloquer ! Chaque personnage possède de
nombreux costumes ( et encore plus pour les filles ... hmmmm ...),
sans compter les futurs offerts via Spotpass. Cinq nouveaux
personnages, six parcours d'Arcade différents, des centaines de
figurines à débloquer et échanger via Streetpass ... On n'oublie
pas le mode online (et multi offline!), encore peu peuplé, parfois
laggueux, mais diablement simple d'accès et addictif. Dead or
Alive : Dimensions
est long, intéressant, plaisant à
maitriser. Un modèle à suivre pour beaucoup.

Que serait un DOA plaisant à jouer
mais moche à voir ? Décevant, si vous voulez mon avis, la
série ayant souvent fait figure de vitrine technologique. De ce
côté, pari réussi, Dead or Alive : Dimensions est le plus
beau sur 3DS, tout simplement. Fin, proposant des effets
graphiques somptueux à chaque coup et donnant droit à de véritables pétages
de rétine pour ses environnements, DOAD ne laisse
personne derrière. Même la 3D, décevante en cinématique, s'en
sort très bien in-game. Pour ma part, je joue le jeu
en 3D quand je suis en solo, mais l'éteint pour bénéficier d'un
spectaculaire 60 FPS en ligne. Le jeu s'adapte parfaitement à toutes
les situations, et n'a pas à rougir face à son homologue sur Xbox 360, loin de là !

Pareil, on tire le chapeau à la Team Ninjapour nous donner le choix entre doublages Anglais et Japonais :
le mode histoire étant intégralement doublé, ce dernier n'est pas
de refus ! On oublie toutefois la traduction française,
totalement à la ramasse. Bref, un sans faute, et la preuve que la
3DS en a dans le ventre.

 

 

Beau, prenant, long, facile à prendre
en main mais long à maitriser, Dead or Alive : Dimensions est
bel et bien l'épisode ultime de la série. Sachant enfin se séparer
de son côté racoleur pour se concentrer sur ses
personnages ô combien attachants et uniques, la Team Ninja prouve
qu'elle est parfaitement apte à faire des jeux d'exception sans
Itagaki. On leur imputera certes de légers errements dans le mode
Chroniques, toutefois plaisant à parcourir, ainsi qu'un recyclage
un peu regrettable de contenu, mais guère plus. Non seulement Dead or Alive :
Dimensions vaut l'achat pour tout possesseur de 3DS, mais il sait
aussi réconcilier les fans de la première heure avec la série qui
tombait peu à peu en désuétude.

Un magnifique terreau sur lequel je
suis sûr que la Team Ninja aura l'intelligence de faire pousser un
cinquième opus, sur consoles de salon.