Je préviens de suite, je rédige ce
test pour les personnes ayant fini le jeu, il y aura certainement des
spoilers, donc ceux qui ne l'ont pas encore fini et qui veulent avoir
la surprise, passez votre chemin (mais venez lire mon test plus
tard!).
Final Fantasy XIII
Rares sont les jeux qui déchainent les
passions, que ce soit une profonde haine ou un immense amour. Metal
Gear Solid, The Legend of Zelda et Final Fantasy font partie de ces
raretés. Le XIIIème volet de la dernière fantaisie de Squaresoft,
entre temps devenu Square Enix, est sorti sur le territoire Européen
et Américain le 9 mars de cette belle année 2010. Déjà écoulé à
3 millions d'exemplaires, cet épisode aura, une fois de plus, rempli
les poches de ses créateurs, mais comment a-t-il rempli le cœur des
joueurs? L'attente était-elle vaine, ou au contraire aura-t-elle
valu le coup? Réponses dans la suite!
Des destins entremêlés
Le scénario de Final Fantasy XIII
gravite autour de 6 personnages, dont les destins vont s'entrechoquer
et tout changer d'un moment à l'autre. Je ne vais pas m'étaler sur
le début de l'aventure, mais plutôt passer à plus intéressant.
Les relations entre les différentes personnes sont retranscrites de
manière très réaliste, bien plus réaliste qu'à l'accoutumée
dans les RPG. Entre Hope qui ne veut surtout pas rester avec Snow,
auquel il reproche d'avoir tué sa mère, Sazh qui veut tuer Vanille
pour avoir scellé le destin de son fils, ou encore Lightning qui se
la joue solo, puis mère protectrice de Hope, on en verra de toutes
les couleurs. Pour une fois, ce n'est pas un seul personnage qui est
mis en avant, mais bien toute l'équipe. Chacun est différent et a
droit à une personnalité très travaillée, bien plus que Vaan,
Selphie ou Tarask (respectivement FFXII, VIII et IX). Ces différents
vont d'ailleurs amener les héros de ce volet à se séparer
plusieurs fois, et à continuer l'aventure à deux, voire même seul.
Ces relations, heureusement, évoluent
au fur et à mesure que les différents protagonistes interagissent,
et au final tout le monde se retrouve en plein territoire ennemi,
décidant de mettre leurs différents de côté afin de défier leur
destin commun, qui est de détruire le fal'Cie (sorte de Dieu) qui
nourrit Cocoon (la petite planète) en énergie.
Le scénario est un vrai chef d'œuvre
en la matière. Il fait preuve d'une grande maturité, en traitant
des thèmes tels que le pardon, le désespoir et le sacrifice, et a
pour thème principal le destin, que chaque être doit pouvoir
façonner à sa manière.
Difficile à saisir au départ, il se
dévoile au fur et à mesure, et gagne à chaque fois en complexité,
le background recherché n'aidant pas à simplifier la chose.
Malheureusement, beaucoup de petits détails échappent au joueur, il
faudra aller lire les archives in-game afin de comprendre réellement
toute l'histoire du jeu.
15 kilomètres à pied, ça use...
La grande polémique autour de ce Final
Fantasy était due au choix des producteurs de faire du treizième
volet un énorme et éternel couloir, sans villes à visiter, ni PNJ
auxquels parler. Comme beaucoup de personnes, j'avais peur que cette
décision gâche le tout, et pourtant j'étais plus qu'agréablement
surpris apres quelques instants passés dans le jeu! Une fois le
soft lancé, tout prend son sens. Le groupe de héros est en réalité
un groupe de fugitifs, les 6 l'Cie sont considérés comme ennemis
publiques, et doivent donc fuir les autorités. C'est logique, du
coup, qu'on ne va pas s'amuser à s'aventurer dans une ville
quelconque, à dévaliser les coffres des habitants, ou à acheter de
l'équipement chez le prochain forgeron! Ces couloirs permettent au
joueur de ressentir le besoin d'avancer, pour ne pas se faire
capturer. Ils contribuent grandement à l'ambiance du jeu, qui est
tellement prenant qu'en réalité on ne les remarque même pas
pendant 20 heures. Cependant, les chapitres 9 et 10 sont si ennuyants
qu'on commence à se demander quand est-ce qu'on arrivera enfin sur
Gran Pulse.. Malheureusement, ces deux chapitres risquent d'être une
sorte de torture pour un bon nombre de joueurs, mais le bon côté
est qu'on sentira une réelle liberté, une fois arrivé sur Pulse!
La vaste étendue d'herbe est un vrai plaisir à parcourir, que ce
soit à pied ou à dos de chocobo, qu'on trouvera après quelques
missions annexes. Cette bouffée d'air frais tranche radicalement
avec le reste du jeu, et on se surprendra à gambader, à chasser, et
surtout à s'extasier devant la beauté de la faune et de la flore
locale. D'ailleurs, tout FFXIII est très beau artistiquement, les
décors sont juste magnifiques, l'architecture est somptueuse et on
n'arrête plus de s'émerveiller devant la beauté du jeu.
La révolution du gameplay
Le système de combat de Final Fantasy
XIII est le point le plus réussi du soft. C'est une évolution du
système Active Time Battle (FF6-9) qui permet de choisir plusieurs
actions qui ont un certain coût ATB. Contrairement aux anciens
titres, au lieu d'attendre que sa barre se remplisse pour ensuite
choisir une action, on effectue son choix pendant la recharge. La
grande nouveauté est qu'on ne choisit plus une unique action, mais
plusieurs. Au début de l'aventure on aura surtout des actions qui
nécessitent un ou deux segments ATB, mais plus tard les personnages
acquièrent des sorts plus puissants qui demandent trois ou quatre
segments.
Grâce à ce système, on pourra donc
choisir des enchainements spéciaux et varier les assauts.
Heureusement, on peut abréger la recharge et partir directement à
l'assaut avec la ou les premières actions choisies, sans devoir
attendre que la barre soit entièrement remplie. Évidemment, si elle
n'était pas remplie entièrement, seules les actions accordées
aux segments déjà complets seraient réalisées.
Le système d'évolution ressemble
beaucoup au sphérier de Final Fantasy X, la liberté en moins. En
effet, on doit « acheter » des compétences et
augmentations de caractéristiques en dépensant des points de
compétence afin d'augmenter la puissance de notre équipe. Chaque
personnage dispose de 6 cristariums, un par rôle, dont 3 cristariums
principaux, qu'il vaut mieux augmenter en priorité. Le manque de
liberté est ici tout sauf un problème. En effet, le joueur ne
passera plus des heures à se demander quoi augmenter en premier, ni
quel chemin il devrait prendre. Aucune erreur possible, donc!
Le soft comprend aussi un système
d'évolution des armes et accessoires, assez simple à utiliser apres
avoir fait quelques essais. Le seul problème est l'argent! En effet,
il vous faut plusieurs millions de gils pour avoir un équipement qui
pourrait faire mal aux derniers boss optionnels, et cette somme
équivaut à des heures et heures de farming contre les ennemis les
plus ardus à battre.
De toute façon, FFXIII c'est casualisé
à fond!
Ma plus grande peur était que le
joueur soit trop pris par la main. Evidemment on ne peut pas se
perdre, mais sérieusement, qui a réussi à se perdre dans
FFVII-XII, pour peu que ça ne concernait pas un lieu spécifique,
dur à trouver, qui renferme un trésor de roxxor? Ensuite, le
cristarium ne permet pas de personnaliser ses persos... Mais là
aussi, on n'avait guère plus de choix dans les anciens FF, seuls FF
X, XII et le VIII dans une moindre mesure le permettaient.
La difficulté du jeu n'a rien de
« casual », Final Fantasy XIII est, au contraire, celui
dans lequel vous subirez le plus de Game Over. Les combats sont d'une
intensité sans précédent, en 5 secondes vous pouvez perdre juste à
cause d'un moment d'inattention. Les deux derniers chapitres peuvent
se révéler être un réel calvaire pour quiconque n'ayant pas
entrainé son équipe correctement sur Pulse. On passera souvent plus
de 5 minutes pour un seul combat, sans être sûr de le finir en vie!
Heureusement, après un game over, on reprend la partie juste avant
le combat, et pas au dernier point de sauvegarde comme dans tout
autre RPG.
En parlant de points de sauvegarde,
ceux-ci sont disponibles un peu partout, ce qui est très pratique
pour des sessions de 20 ou 30 minutes, voire moins! Ce n'est pas rare
de voir 2 points de sauvegarde à 10 minutes de jeu l'un de l'autre,
combats compris.
Monster Fantasy : Final Hunter
Bon, on parle d'un RPG... donc il y a
des quêtes annexes, nan? Évidemment, et elles se comptent sur les
doigts de la main d'un mec qui a perdu 3 doigts. Exactement, il n'y a
que 2 quêtes annexes! La première consiste à réparer le robot de
Vanille, la deuxième à chasser 64 ennemis, de plus en plus
coriaces. Bien sûr, cette quête vous prendra plusieurs dizaines
d'heures, surtout composées de levelling intensif. Pour la
compléter, il vous faudra revisiter certains endroits de Pulse, mais
aussi en débloquer de nouveaux, afin de trouver tous les ennemis à
abattre. Heureusement, la carte vous guidera vers ceux-ci, même ci
elle n'est pas toujours très compréhensible lorsque l'ennemi est
dans un endroit éloigné.
Au final, quêtes annexes comprises, il
vous faudra entre 60 et 100 heures de jeu pour finir ce nouveau FF à
100%.
Fabula Nova Crystallis
Avant et après la sortie de Final
Fantasy XIII, on a eu droit à toutes sortes de déclarations, que
c'est un bon jeu mais un mauvais FF, que c'est simplement un mauvais
jeu et que SE doit aller crever en enfer, ou encore que c'est le
messie du RPG. Mon avis est que FFXIII n'est rien de tout cela. Pour
moi, Final Fantasy XIII est un RPG hors normes, un Final Fantasy qui
peut porter dignement son titre, et une petite révolution du jeu de
rôle. Il fallait oser chambouler toutes les caractéristiques du
J-RPG! Square Enix l'a fait, et ce jeu est une merveille, il vous
passionne, il vous fait rêver, il transmet sans problème tous les
sentiments des protagonistes, et surtout il comble votre cœur de
joueur. Je me souviendrais toujours de cette cinématique finale qui
dévoile ce que le logo du jeu symbolise, de l'arrivée au Nautilus
avec les chèvres rondes totalement kawaii, des scènes à
Palumpolum... On avait droit à du grand Square Enix sur ce coup là,
et on peut se préparer à FFversusXIII avec une joie certaine !
Et voilà, désolé pour le retard, j'avais .