Editeur : Electronic Arts
Développeur : Bioware
Date de sortie : Novembre 2009
Genre : Jeu de rôle
PEGI : 18+
Après avoir inséré la galette de Dragon Age Origins dans le mange-disque Next-gen approprié les logos habituels s'affichent avec en sus une petite touche d'hémoglobine se mariant à merveille avec la parure ensanglantée du dragon introduisant le menu. Un bain de globules rouges nous promettant quelques combats bien aiguisés ou bien une sorte de prévention subliminale nous rappelant à l'ordre quant au PEGI inscrit sur la boite, à savoir 18+. Les jeux de rôles occidentaux ne sont décidément pas les bienvenus dans la ludothèque des plus jeunes.
Développé par Bioware et édité par Electronic Arts, Dragon Age Origins se veut être l'héritier d'une certaine série Dungeons&Dragonesques qui rassembla une grande communauté de rôlistes il y a peu près dix ans de cela, et son nom résonne encore dans nos cœurs telle une mielleuse harmonique sans fin, Baldur's Gate.Un monde ouvert sur de vastes horizons, de verdoyantes plaines vallonnées faisant contraste à de lugubres et humides marécages, nous attendent. Tandis qu'un écho maléfique annonciateur de l'Enclin vibre au loin, sournoisement une armée se prépare derrière nos talons stigmate d'un contrôle absolu toujours autant disputé. Hâtons-nous preux chevaliers les belliqueuses engeances envoyées par l'Archidémon, elles, n'attendent pas...
CHOISISSEZ VOTRE DESTINÉE
L'existence de six scénarios différents nous est d'emblée appris pendant le chargement qui précède le tableau de création du personnage principal et comme tout bon jeu de rôle qui se respecte les choix entre plusieurs races, classes et antécédents sont au menu. Choix crucial puisque ce dernier mettra en place l'un des six préludes propre à celui-ci, mais à plus long terme son originalité s'estompera et finira par rejoindre la trame principale de l'histoire. Seules les réponses choisies au cour de l'aventure ainsi que l'image que votre personnage reflétera continueront à avoir une incidence scénaristique pendant vos pérégrinations.
Répondre avec parcimonie aux questions posées sans se laisser intimider par le décolleté de Morrigan est un des lourds supplices que l'on devra subir.
En contrepartie à cette petite fraicheur de réalisation, la création du personnage de tête sera assez vite bouclée, pour peu que l'on ne s'attarde pas à perfectionner le physique d'un ''Héros'' que bien souvent l'on veut créer à son image. Trois races : Humain, Elfe, Nain dont trois classes, Guerrier, Mage, Voleur et le tour est joué, la ''biographie'' pourra être choisie ou pas selon vos choix premiers. Paré à fouler les terres menacés de Ferelden ?
ROUGE COMME L'ENCLIN
C'est après une bonne heure de jeu, comprenant la familiarisation avec les menus et l'attention quasi-naïve que l'on porte aux personnages de proximité, que l'on commence à comprendre de quoi il en ressort. Les méchantes engeances, armée diabolique nichant en générale dans les profondeurs de la terre, refonds surface, non pas pour organiser une pizzas-party ou autres bals masqués, mais belle et bien pour semer le chaos sur les terres de Ferelden encore fragilisées par quelques ravageuses guerres civiles.
L'Enclin, telle est nommée cette démoniaque entreprise, explosive alchimie naissante d'une rencontre entre des âmes damnées et un ancien dieu assoupi. Cet horrible événement a jadis été contrecarré par '' Les gardes des ombres'' association de guerrier de toutes origines liant le mysticisme et l'art de la guerre au dépend d'un seul combat, protecteurs héroïques d'un mal tout juste renaissant. Une ''Garde'' que l'on intègre très vite dès le début du jeu via quelques quêtes sommes toutes assez bénignes par rapport à ce qu'il nous attend.
Et de fil en aiguille l'histoire s'ouvre un peu plus nous laissant tout nu comme un ver dans un monde regorgeant de dangers, de légendes et de poésies amenant le tout vers une destinée que vous serez à même d'accompagner vers la victoire.
LA CONFRONTATION
Si d'emblée l'aspect physique des menus paraît fouillis, ils se révéleront en vérité encore moins pratiques une fois la prise en main acquit, à noter que ceux-ci différent pas mal entre la version Pc et la version console et l'on préférera sans doute la première version qui sera beaucoup plus intuitive (NDLR : La version testée ici est celle de la PS3). L'on regrettera par exemple (toujours sur console) des raccourcis nous permettant d'accéder aux sous-menus plus rapidement tel que le journal des quêtes ou encore la fiche des personnages que l'on devra atteindre par une manipulation très vite tortueuse pour les doigts. Le système de combat ce révèle quant à lui assez pragmatique, l'on peut aisément réaliser les actions voulues voir anticiper les attaques en figeant le temps quand bon nous semble. Petite ponctuation volontaire de Bioware découlant d'une relation plus que passionnelle envers les jeux de rôles vieil école, tel que Baldur's Gate.
Un petit moment de répit nécessaire au bon déroulement du combat.
Une autre référence est là pour nous le prouver, telle que la possibilité de contrôler jusqu'à trois personnages en plus du vôtre. Ces derniers ayant chacun une histoire et une façon de penser qu'ils leurs sont propres et ceux-ci ne manqueront pas de vous faire part par de leur désaccord si tel ou tel choix que vous avez pris rentre en contradiction avec leur morale, il faut constamment surveiller ces arrières ou éviter tout simplement de les vexés.
Tous ces personnages sont évidemment personnalisables, points de caractéristiques à répartir (force, dextérité, volonté, magie, ruse et constitution), 5 au moment de la création du personnage principale puis 3 à chaque passage de niveau de ce dernier ainsi que de vos compagnons. Les compétences sont au nombre total de huit et l'on pourra faire par exemple si cela nous chante un mage expert en pose de pièges ou un guerrier spécialisé en larcin etc ... Les possibilités sont nombreuses, tout comme les pouvoirs spéciaux, attaques ou sorts, que vous propose chaque classe sous la forme de branches scindées en quatre parties successives, si l'on débloque la première la seconde s'offre à nous, dans la mesure ou l'on possède les points de caractéristiques requis, cela va de soi. Arrivé au niveau 7 l'on pourra même attribuer une spécialisation à notre héros pour peu que l'on est déjà mis la main sur le manuel relatif à celle-ci, et oui tout se mérite et ce genre de petits détails agrémentent largement le système au final très rôleplay de Dragon Age Origins.
HALTE ÉTRANGER
Fini la badauderie, les touristes amoureux du terroir n'y trouveront pas leur compte en Ferelden, ici ce sont les voyages rapides qui sont à l'honneur. Carte du pays en main le choix de la région où l'on désire se rendre ne durera que l'instant d'un clic. Certes, les voyages sont gratuits mais pas entièrement sécurisés car aléatoirement selon vos envies géographiques il se peut qu'une bande de chasseurs de primes ou de vils usurpateurs viennent s'immiscer sur votre chemin. Fatale terminaison pour cette rencontre qui finira dans un exagéré bain de sang. Du sang il y en a beaucoup dans Dragon Age Origins, mais il reste paramétrable si la vue de celui-ci anime en vous un départ de syncope.
Les voyages rapides, ce sentiment de claustrophobie dû aussi au fait que les différentes zones (mise à part les donjons) soient balayées en très peu de temps et ce manque crucial de profondeur tant au niveau de l'ambiance sonore que des graphismes, rendent au final le pays de Ferelden très formaté. Surtout que comparé au dernier bébé de Bioware '' Mass Effect 2'' , Dragon Age Origins n'a pas réellement d'atours visuels convenables susceptibles de rivaliser avec lui. On notera des faciès rigides comme un bâton de réglisse, des textures dont la beauté va du ''sans intérêts'' au convenable et un moteur physique inexistant. Les environnements manquent cruellement de vie, pas de météo changeante, des bruitages trop timides, et des endroits comme une place du marché, sensée être riche en activités, qui ressemble un final plus à une carte postal qu'à un vrai lieu de vie.
Mise à part ce petit manque de réalisme, le scénario de Dragon Age Origins redouble d'inventivité, l'on pourrait même en venir à pardonner ces écueils pour peu que l'on ai laissées nos énormes exigences de joueurs de côté.
GRAPHISMES : 14/20
Pas vraiment d'homogénéité quant à la qualité des textures. Cela va du monochrome tout pas beau à des rendus acceptables mais démodés. Seuls les effets magiques sortent un peu du lot et rehausseront un peu la beauté des combats. Le plus horrible reste sans doute l'aspect de l'eau, plus faux que nature, terne inerte et sans reflets.
DURÉE DE VIE : 18/20
L'aspect "Origins" de Dragon Age vous permettra de vivre six préludes différents sachant qu'une partie peut vous occuper une bonne centaine d'heures avec les nombreuses quêtes secondaires proposées. Le contenu est riche et lire quelques Codex (sorte d'encyclopédie interne) ici où là pourra encore augmenter considérablement la durée de la partie.
GAMEPLAY : 16/20
Les situations de combat sont très jouissives et l'on prend un malin plaisir à anticiper chaque coup porté à savoir qu'il est aussi possible de paramétrer les agissements de vos personnages pendant ceux-ci par l'intermédiaire de créneaux tactiques.
MUSIQUES : 17/20
Les musiques sont sublimes et savent se faire discrètes quand il le faut, ce qui est plutôt important dans un jeu où le rythme vacille. Le summum sonore du titre réside dans ses doublages d'une qualité irréprochable il en va de même pour la traduction française, au poil et sans ambiguïtés.
NOTE FINALE
Le savoir faire de Bioware en matière de jeu de rôle est au rendez-vous et les amateurs du genre se laisseront très vite charmer. Les combats épiques et la vue aérienne tactique honorent à juste titre un certain Baldur's Gate, pierre angulaire d'une époque geek en pleine croissance. Ainsi il est dommage de noter que la licence '' Dungeons&Dragons'' manque à l'appel pour cette énième tentative d'un retour aux sources jusque là vain alors que parallèlement il est remarquable de constater que Bioware su réinventer un système de jeu convaincant et à sa sauce. Dragon Age Origins est extrêmement alléchant, riche, varié et accessible à tous.