Fin 1999 et tout au long de l'an 2000, Spyro 2 Gateway to Glimmer est LE jeu à finir à 100%.

J'ai onze ans, et le jeu me résiste quelque peu. A moins que l'on fasse durer le plaisir, mon meilleur ami et moi... Et quel plaisir ! Spyro 2, c'est de la magie enfantine en barre, couplée à des dialogues qu'un adulte ne manquerait pas non plus de savourer, de la poésie tranquille qui s'exprime à travers ces environnements aux couleurs chatoyantes, et à ces sons et musiques doux...

C'est aussi le jeu qui m'offrit mon premier moment de grâce vidéoludique, le temps de quelques secondes...

Les Plaines Automnales, le second monde. Au-delà des remparts du niveau-hub, on aperçoit une colonne sur laquelle est posé un coffre à joyaux. On continue sa route, se doutant que la solution est sur le chemin. Les Plaines ne sont pas larges, l'essentiel du niveau se trouve être un vaste bâtiment dont on entame l'ascension, se laissant porter au gré des courants ascendants. Et là, au sommet, vient s'ajouter à la planante musique le bruit du vent, qui s'impose en ce point culminant. On peut voir du bout du plateau la fameuse colonne, au loin, esseulée.

Et l'on comprend. Spyro ne peut que planer. Mais cet élan qu'on lui donne, quelle aubaine. On se lance, d'une hauteur rarement rencontrée dans le jeu, c'est même inégalé.

Et on vole haut, libre, avec dans les oreilles ce thème musical, ce vent, qui transforment ces quelques secondes en une éternité. Mais on apprécie d'autant plus ce moment que l'on en connaît la brièveté.

On atterrit, et on est récompensé par un joyau violet, le plus rare du jeu. Et on a qu'une envie, recommencer.

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