Depuis son huitième épisode, il semblerait la la saga Final
Fantasy ait pris l'habitude de faire polémique. Tout d'abord Final Fantasy VIII
jugé trop lent et trop romantique par certains, puis le dizième avec une
progression trop linéaire. Vient alors FFXI qui à tout simplement changé de
genre, passant du RPG offline au MMORPG, tandis que FFXII semblait en pleine
crise d'identitée, puisqu'on pourrait presque le qualifier de MMORPG offline... Disponible
depuis le 9 mars chez nous, il semblerait que Final Fantasy XIII suive la voie
de ses prédécesseurs, et fera sans doute grand bruit chez les fans de la série.

Disponible depuis plus de trois mois au Japon, on pouvait
douter de la qualité de ce nouvel épisode à en croire certains commentaires
incendiaires qui sont apparus sur la toile. Entre un découpage en longs
couloirs, la disparition de villes et de carte du monde pour ne citer que ces
éléments qui ont suscité polémique, autant dire qu'on avait de quoi penser que
le titre serait mauvais, voir catastrophique.

Mardi 9 mars 2010, 17h59. Je rentre chez moi, avec le
précieux jeu en main. Dans sa version collector (comprenant une compilation de
certaines musiques du jeu, un artbook, des stickers et des lithographies), j'ouvre
la boite et en extrait le premier DVD que je met aussitôt dans ma Xbox360. Le
jeu se lance. Après une élégante cinématique, le menu principal s'ouvre. Au
menu peu de choix (nouvelle partie, charger ou options). Aller c'est partis, je
me lance en appuyant sur le premier choix, mettant de coté toutes les craintes
de linéarité dont m'avaient prévenu la toile.

 

Bienvenue sur Cocoon...

Après une magnifique introduction nous présentant Lightning,
l'une des héroine de cet opus, nous débarquons dans une ville futuriste à bord
d'un train fraichement détourné (qui a dit FFVII ?). Rapidement, le
véhicule est littéralement stoppé par un énorme robot volant. Bienvenue dans
Cocoon, le monde de FFXIII. Ce robot est d'ailleur votre premier contact avec
le jeu, puisque vous devez immédiatement le vaincre. Très facile, le combat
nous permet de découvrir le nouveau système de combat, ou du moins ses bases. Car l'une des particularités du jeu est de ne débloquer que
progressivement de nouvelles options de combat si bien que le joueur ne peut
avoir accès à toutes ses subtilités qu'au bout d'une quinzaine d'heures
environs !

Une erreur de la part de Square ? Non certainement pas !
Car ce nouveau système se révèle extrêmement riche et complexe à maîtriser, si
bien qu'il est évident que si tout nous était mis à disposition très
rapidement, beaucoup de joueurs auraient été perdus.

Combats, invocations et évolution des personnages

Sans trop entrer dans des détails ennuyeux à lire, sachez
juste que les combats de FFXIII sont basés sur un système de stratégies et de
jobs que vous pouvez changer en plein combat. En contrepartie, vous ne pouvez
directement choisir les actions que d'un seul personnage. De plus, sa mort est synonyme
de « game over » (sans doute la plus grosse erreur de ce FF selon
moi). Néanmoins, il s'agit sans doute d'un des meilleurs systèmes de combat jamais imaginé
dans un jeu de rôle, rien que ça !

Toujours au niveau des combats, signalons une gestion des invocations, nommées eidolons dans le jeu, et assez proches de ce qu'on pouvait trouver dans FFX (elles interviennent physiquement dans le combat en prenant la place des deux autres compagnons de l'invocateur). Pour être honnête, elles ne sont pas très très utiles dans les combats (bien que intéressantes à invoquer en cas de situation critique, puisqu'elles réssucitent les morts en étant invoquées). En revanche, ces eidolons sont parfaitement ancrés dans le scénario et sont liés à chacun des personnages du jeu.

Venons en maintenant au "nouveau" système d'évolution des personnages. La principale nouveauté provient de la disparition pure et simple des points d'expérience. Fini donc les niveaux de personnages et les statistiques qui évoluaient en même temps. Pour compenser cette disparition, un système de compétences fait son apparition, un peu à la manière des sphériers de FFX. Renommés "Cristariums" pour l'occasion, vous y débloquez de nouvelles aptitudes grâce à des points obtenus lors des combats. Les nouvelles compétences se débloquent au fur et à mesure de votre progression. Au final, chaque personnage peut avoir accès à toutes les compétences du jeu (mais au prix de longues heures de combats pour récupérer les précieux points).

Un couloir peut en cacher un autre...

Arrive maintenant LE point qui divisera le plus les joueurs
sur ce FF : ses couloirs !

Car oui, le jeu peut être vécu comme une succession de
couloirs, longs et avec peu d'embranchements. Qui plus est, au bout de 20h de
jeu, les couloirs disparaissent au profit d'une immense aire de jeu (que l'on
pourrait assimiler à ce qui se faisait dans FFXII). Mais ces couloirs sont-ils
un vrai défaut ? Certes, on perd beaucoup en liberté de déplacement, et
certains niveaux sont trop longs à mon goût, mais ce choix permet d'appuyer la
narration du jeu, maîtrisée d'une main de maître tout au long du titre.

En effet, le scénario est superbement mis en scène dans
FFXIII. Complexe et intriguant au début, on saisit les subtilités de ce nouvel
univers en progressant dans ces couloirs. Petit à petit on découvre le lien qui
relie l'cies et fal'cies et les raisons qui ont poussés les personnages à
partir à l'aventure. Rien à redire donc sur ce point.

Graphiquement, le jeu est tout bonnement sublime. A tel
point qu'il est parfois difficile de distinguer cinématique et scénettes
in-game ! Testé dans sa version 360, le jeu ne souffre pas du syndrome « portage
bâclé » et fait honneur à la console, en se hissant parmi les plus beaux
titres du genre, si ce n'est le plus beau ! Enfin, mention spéciale pour les musiques, vraiment
magnifique et accompagnant avec une justesse rare les scènes du jeu.

Il est temps pour moi de conclure (pas trop tôt dirons
certains^^). Ce qu'il faut retenir de ce FF, c'est avant tout un jeu au
scénario passionant, à la mise en scène captivante et aux graphismes impressionnants. Certains trouveront son début trop long et trop linéaire, et
n'en retiendront que ses longs couloirs. Pour ma part, je préfère penser que le
jeu vous prend par la main pendant une vingtaine d'heures pour mieux vous lâcher
vers le milieu de l'aventure dans un monde ouvert et dangereux. Bref, un jeu
qui divisera les joueurs, mais récompensera ceux qui sauront accepter la
logique des développeurs concernant la première partie. Un incontournable à n'en
pas douter pour les plus patients, une déception pour les autres.