Après douze épisodes couvrant une année entière d’actu vidéoludique, de septembre 2016 à septembre 2017, je ne peux que continuer (à m’obstiner) en vous proposant rien de moins que mon résumé de l’actualité mensuelle. C’est parti.

 

Le classique teuton (ELEX)

 

Les Allemands de Piranha Bytes, qui nous délivre des RPG complexes et profonds depuis la saga médiéval-fantastique de Gothic (2001-2006) et celle mêlant magie et piraterie de Risen (2009-2014), nous présente une toute nouvelle série : ELEX. Le premier épisode, malgré un début atroce, une technique trop légère, une poignée de bugs, s’avère vite prendre de l’ampleur, mêlant histoires intéressantes, exploration d’un monde gigantesque, et difficulté de seulement survivre dans ce RPG post-apocalyptique de science-fiction.

 

Il a été noté assez négativement par la presse, tout comme Gothic II en son temps. Si vous arrivez à dépasser les premières heures laborieuses, comme tout bon jeu de Piranha Bytes, vous découvrirez une petite pépite, si tant est que vous aimiez la progression stupéfiante d’un individu obligé de fuir au début du jeu et qui, au gré des passages dans une des trois factions du jeu, sera de plus en plus capable de gérer son environnement, le tout dans un monde où la frontière entre bien et mal n’est jamais clairement définie

 

 

Ingénieur du STR (Forged Battalion)

 

Des ex-développeurs Las Vegan de Westwood Games, responsables autrefois des très bons jeux de stratégie en temps réel à la sauce de la Guerre Froide Command & Conquer (1995-2002), ont ouverts en 2003 le studio Petroglyph Games à la suite de la fermeture par Electronic Arts de leur studio d’origine. Après des jeux de stratégie classiques mais respectables tels Star Wars Empire at War (2006) et Grey Goo (2015), ils décident de revenir aux sources en 2016 en proposant 8-bit Armies (avril 2016). Ce STR s’inspire de Command & Conquer, sans son ambiance. De même, 8-bit Hordes (août 2016) reprend le monde Warcraft, et 8-bit Invaders (décembre 2016) celui de Starcraft. Malgré des graphismes particuliers, le tout manque malheureusement de vie.

 

Avec ces mêmes graphismes cubiques, les développeurs souhaitent développer un nouveau jeu, Forged Battalion. Le principe est simple : dans un STR qui a l’air très classique, le joueur dirige ses troupes, mais est aussi capable de les construire pièce par pièce, en gagnant des missions et développant des technologies, permettant un contrôle total sur les unités produites. On espère que cela dépasse un peu la série 8-bit.

 

 

Tuez-les tous (Middle-Earth : Shadow of War)

 

On retourne dans le Mordor avec ce deuxième opus d’un jeu de combat intéressant de 2014, quoiqu’un peu répétitif, que nous avions testé. Dans un monde inspiré en partie par celui décrit par Tolkien, mais qui prend un peu trop de liberté à ce niveau-là, vous dirigez un humain-spectre qui souhaite prendre sa revanche sur Sauron et les armées du Mordor. Il peut ainsi combattre des nuées d’Orcs, infiltrer des forteresses, rencontrer des chefs de guerre, et se créer sa propre armée. Le système Némésis était là pour créer une cohérence dans les combats : les chefs de guerre qui vous vainquent ou arrivent à sortir vivant lorsqu’ils vous rencontrent évoluent, se rappellent de leurs exploits ou humiliations, et évoluent dans leur propre hiérarchie d’Orcs, en gravissant les rangs, en les descendant, ou en devant un terrible chef de guerre accompagné de puissants gardes du corps.

 

Ce système est ici conservé et amélioré. Vous mettez désormais en place de vraies armées d’Orcs,  capables de vous accompagner, de vous sauver la vie ou de vous trahir, afin de les utiliser dans des batailles épiques où il s’agira de mettre à bas des forteresses via des combats en multiples étapes. Outre ces moments jouissifs, le soft reste assez proche de l’ancien, que ce soit dans les graphismes, le système de combat, ou la philosophie générale. A vous de voir.

 

 

On y retourne vraiment ? (Sudden Strike 4 : Road to Dunkirk)

 

La série de jeux de stratégie en temps réel traitant de la Seconde Guerre Mondiale Sudden Strike débute en 2000, sous l’égide du studio russe Fireglow Games. Vous dirigez un camp dans une série de missions dans lesquelles vous ne contrôlez pas l’économie, mais toutes les forces en deux dimensions, de l’infanterie au char d’assaut. A vous de faire interagir vos différentes forces pour tenir une position, vous occuper de canons antichar, capturer un pont, prendre par surprise un détachement adverse. La série a un certain succès en Europe, et Sudden Strike II (2002) voit rapidement le jour, suivi par quelques extensions, dont certaines réalisées entièrement par des moddeurs. En 2007, Sudden Strike III sort avec des modèles entièrement en 3D, gardant les mêmes principes. Toutefois, la simplification de certaines mécaniques a fait du soft un jeu boudé par les fans, et ce malgré la version remaniée The Last Stand, sortie en 2010.

 

Aussi, le studio hongrois Kite Games, ouvert en 2014, a pris le flambeau de son prédécesseur et sort en août 2017 le quatrième épisode. Les critiques parlent d’un jeu correct, mais loin de renouveler le genre : y a t-il une place entre le contrôle unité par unité permis par Men of War (2009-2014), la nervosité d’un Company of Heroes (2006-2015) ou la grandeur du champ de bataille d’un Steel Division : Normandy 44 (2017) ? Le reboot est donc correct, mais ne brille pas par son originalité. Le nouveau DLC quant à lui apporte quelques nouvelles unités et seulement quatre missions solo, vous permettant de revivre la bataille de Dunkerque (1940). Un peu léger.

 

 

La boucherie interraciale (Total War : Warhammer 2 – Mortal Empires)

 

Les deux campagnes de Total War : Warhammer se sont désormais mélangées pour donner un nombre impressionnant de races et de campagnes, pour un jeu qui en manquait terriblement en mai 2016. Depuis, le Chaos, les Hommes-Bêtes, les Elfes Sylvains, les Bretonniens (gratuitement), les Skavens, les Elfes Noirs, les Hommes-Lézards et les Hauts-Elfes ont rejoint la grande campagne, si tant est que vous ayez en votre possession tous les DLC ainsi que les deux opus. Malgré quelques anomalies géographiques, telle l’île des Hauts-Elfes désespérément proche du vieux continent, le jeu prend de l’ampleur pour notre plus grand plaisir.

 

 

 

Et de 12 ! (Europa Universalis IV : Cradle of Civilization)

 

La douzième extension de Crusader Kings II s’étendra sur la Chine, tandis que dans Europa Universalis IV, après Third Rome étendant principalement les mécanismes de la Russie tsariste, une douzième extension est aussi prévue. Dans Cradle of Civilization, vous pourrez professionnaliser l’armée, construire des écoles islamiques, obtenir de nouvelles formes de gouvernement de l’Iran aux Mongols en Asie Centrale. Il y a donc encore de quoi faire pour tout complexifier.

 

 

 

Chaotique jusqu’au bout (Warhammer : End Times – Vermintide 2)

 

Paru en 2015, le premier Vermintide présentait des nuées de Skavens à abattre en coopération, en utilisant les compétences et les armes de cinq classes de personnages, du guerrier nain au pyromancien. Le jeu reprenait en gros la recette de la série de Valve Entertainment Left 4 Dead (2008-2009), où un groupe de personnes essaye de survivre dans des lieux infestés de zombies, en ramassant des armes, en combattant plus intensément les plus gros des zombies, et tentant de trouver à chaque fin de niveau un échappatoire. Les Suédois de Fatshark, face au succès du jeu, entreprennent de remplacer les nuées de rats par de costauds Maraudeurs et de démoniaques Guerriers du Chaos, qui entreprendront de mettre à mal la fine équipe dans Vermintide II. La fin du monde a du bon.

 

 

 

Electronic Arts fait la fine bouche

 

Des fans de la série Battlefield (2002-2016) ont réussi ces derniers temps à relancer des serveurs pour les plus anciens jeux, notamment autour de la Revive Team, permettant à de nombreux joueurs de s’amuser comme il y a 10 ans sur Battlefield 2 (2005) et 2142 (2006) notamment. Mais c’en était trop pour les juristes d’Electronic Arts, qui ont décidé purement et simplement de fermer tout ça, pour violation de propriété intellectuelle, après avoir passé le cap des un million de joueurs. Un beau projet qui se termine dans l’ombre des entreprises.

 

 

La manie des DLC (Civilization VI : Khmer and Indonesia Civilization & Scenario Pack)

 

Nous en parlions déjà cet été, Civilization VI a la fâcheuse tendance à multiplier les DLC, apportant généralement une campagne historique et une nouvelle civilisation avec bâtiment, unité et technologie exclusive. Ça tombe très bien : le sixième contenu est désormais sorti. Vous y retrouverez les Khmers, très proches des rivières, et les Indonésiens qui profiteront des côtes avec leur flotte de jonques. Le nouveau scénario se fait en 50 tours : il s’agira de convertir le plus de fidèles en Asie du sud-est. En attendant, les Américains de Firaxis peuvent toujours essayer de convertir les joueurs aux prix prohibitifs de cette extension (neuf euros), ou aux prix cumulés des extensions pour un jeu qui a à peine un an (38 euros). Bonne chance à eux !

 

 

 

Un million de ventes ! (Cuphead)

 

Sorti le 29 septembre dernier, Cuphead est un jeu de plateformes développé depuis 2013 (!) par StudioMDHR, et qui a été repoussé de nombreuses fois, de 2014 à 2016. Il a passionné les foules grâce à ses décors et son ambiance graphique, rendant hommage au jazz et aux cartoons des années 30. Fort de cette ambiance, le soft s’avère très punitif, bourré de bonnes idées et d’améliorations pour vos héros. Les joueurs ont récompensé cette originalité en deux semaines avec près d’un million de ventes. De quoi laisser présager un futur tout en musique…qui sera au moins dans le tempo, on l’espère.

 

 

 

Un jour ça va sortir…il paraît (Kingdom Come : Deliverance)

 

Cela fait un certain temps qu’on attend le successeur spirituel de Mount & Blade (2008-2010), en plus de Mount & Blade II. Développé par WarHorse Studio après un kickstarter réussi en 2014 (!), le jeu surfe sur l’engouement des joueurs pour le combat réaliste avec une épée ou des flèches. Kingdom Come propose en effet un système encore plus poussé que celui de Mount & Blade, en proposant six directions différentes pour des épées à deux mains ou diverses armes, impliquant des combats extrêmement techniques, se payant même le luxe de pouvoir être massif avec des bandes de guerre s’affrontant en une série de duels meurtriers. Ce mois-ci, ils s’amusent à nous teaser avec une vidéo présentant plus en détail le système de combat : on vous laisse apprécier, en attendant février 2018.

 

 

 

Tirez les premiers (Holdfast : Nations at War)

 

Taleworlds Entertainment a développé avec Flying Squirrel Entertainment son DLC multijoueur Napoleonic Wars (2012), qui laissait et laisse encore aujourd’hui les joueurs s’écharper à coup de mousquets, de canons et de charges héroïques en pleine guerre napoléonienne, temps de rechargement et tambours compris. Pendant que le studio tiers part désormais vers la Guerre de Sécession, deux anciens fondent en 2014 le studio Anvil Game Studios. Avec Holdfast : Nations at War, les Maltais entendent remettre au goût du jour les batailles en ligne avec des tas d’uniformes napoléoniens. Le jeu est sorti en accès anticipé en septembre, et il paraît que c’est une franche réussite.

 

 

 

C’est tout ce qu’il fallait pour ce mois-ci. Le mois prochain, on traitera évidemment de la Paris Games Week, qui s’est tenu au moment où j’écris ces lignes (faut suivre). On se retrouve donc d’ici là. Ciao.

 

Précédentes éditions (2016)

 

Précédentes éditions (2017)