Dans les années 80, deux clans se faisaient front âprement dans les cours de récréation. Et si la team Nintendo disposait de Zelda et Mario; la team Sega profitait d'Alex kid et de Wonder Boy. C'est sur ce dernier titre que les français de Game Atelier ont jeté leur dévolu. Mais plutôt que  de succomber aux sirènes du simple remake, ils ont opté pour une vraie suite à la série anarchique des Wonder Boy.

Jin au pays des merveilles

Alors que Jin, le héros, pèche nonchalamment, son oncle Nabu passe au loin sur son baril magique, semant le chaos sur son passage. Ce désordre se matérialise par la mutation de chaque être humain en un animal anthropomorphe ainsi que par l'apparition de monstres . Jin se décide à stopper son oncle et doit pour libérer Monster World de la malédiction réunir les 5 orbes animales magiques. Ainsi commence le début d'une aventure des plus remarquables et inspirées de ces dernières années, car Monster Boy and the cursed kingdom n'est en rien un ersatz d'une gloire passée mais bel et bien un véritable hit en puissance.

Tout est bon dans le cochon

Là où The dragon's Trap arbore un rendu comics, Monster Boy se dote d'un rendu coloré ultra mimi. Les ennemis eux-mêmes sont tellement choupis que l'on aurait presque envie de ne pas les tuer, mais il faut bien ramasser de l'argent pour s'équiper au grand dam des champignons souriants et des crabes joyeux du premier niveau se déroulant sur une plage des plus chatoyantes avec une eau bleu azur relaxante. D'ailleurs, dès le début, la qualité graphique du jeu impressionne: le rendu, fait main, des sprites les rendent très énergiques, et les décors n'ont rien à envier à de belles aquarelles grâce à des ombres lointaines teintées de bleu et de mauve, ainsi qu'un usage du sfumato donnant une impression de lumière diffuse. Les détails foisonnent au gré des multiples parallaxes et pourtant aucune fausse note n'apparait, clairement les graphistes ont mis un point d'honneur à obtenir un jeu qui régale les yeux. L'animation est souple, dynamique et enlevée,  et certaines mimiques comme celle du cochon qui déplace son cache-oeil  prêtent à sourire. Un tout petit bémol concerne certains habitants des villes qui semblent un peu trop statiques.
La musique est parfaitement mémorable, elle vous fera voyager  entre gaieté, insouciance et héroïsme le moment venu.

 

C'est un cochon, un serpent, une grenouille, un lion et dragon qui sont sur un bâteau...

En plus de sa réalisation sublime, Monster Boy propose une aventure enjouée, qui mêle habillement les codes du plateformer, de l'aventure et du metroid like (ne me parlez pas de metroidvania ...). Chaque nouvelle transformation apporte son changement de gameplay et de nouvelles énigmes, rarement un jeu propose une telle variété de situations. En effet, entre une grenouille qui a la possibilité de faire tourner des pièces entières, un lion qui peut casser des murs, un cochon chercheur de trésors, un serpent qui s'accroche au lière et peut gober des objets, et au final un dragon donnant carrément lieu à un passage shoot them up; l'aventure n'a de cesse de se renouveler et de vous faire découvrir la synergie globale du casting. A ces transformations s'ajoutent des sets d'armures vous octroyant des capacités supplémentaires cruciales comme le set de glace permettant entre autres de marcher sur la lave. Les combinaisons monstres/équipements multiplient alors la flexibilité du héros face aux situations parfois vicieuses se présentant sur sa route et lui permettent de débloquer de nouvelles zones. Cerise sur le gâteau,  les boss se battent autant par la tête que par l'épée.

 

faut il voir un message en ces 3 objets?

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Big Jin

Monster Boy and the cursed kingdom n'est pas un bon jeu indé. Il est à l'instar de jeux comme Cuphead ou les Ori, un grand jeu tout court, qui se doit de trôner sur vos étagères. S'il fallait définir Monster Boy par un seul mot, ce serait "amour" : l'amour des développeurs pour la licence des Wonder Boy, et leur amour à rendre un copie parfaite qui vous plonge dans une aventure qui jamais ne vous laisse de marbre. Must have les kids.