Il y a fort longtemps, du temps des chameaux extraterrestres et d’un caricaturiste libre de se moquer, époque ancienne où l’on n’avait aucune pitié pour les croissants, je regardai un dessin animé sur le football. Il m’arrivait même de taper de temps en temps dans le ballon avec quelques autres têtes blondes sur ‘la dalle’ du quartier (c’était avant que ne pousse comme des champignons ce qu’on appelle communément les ‘synthétiques’). Que voulez vous on à tous connus de sombres périodes dans nos vies. Aujourd’hui le foot est un monde qui m’est complètement étranger et qui m’importe peu. Je n’ai pas vu la moindre seconde d’un quelconque match depuis 20 ans, depuis que j’ai quitté le domicile familial où mon père et mon frère était grand fan de ce sport populaire. Très bien tout cela me direz vous dans un soupir, mais quel rapport avec le jeu vidéo ? Le rapport, c’est la nostalgie d’un lointain souvenir qui s’est vu offrir il y a peu une adaptation vidéoludique fort aguicheuse et qui malgré mon désintérêt total pour la discipline m’a fait débourser quelques deniers. Retour sur le terrain en compagnie de vieux camarades d’antan…

ILS SONT TOUJOURS EN FORME

Histoire de bien comprendre d’où je viens dans la discipline du foot en jeu vidéo, le dernier jeu du genre auquel j’ai joué, c’était World Cup Italia 90’s sur Megadrive, sur lequel j’affrontai vainement mon frère sur quelques rares parties. J’ai eu l’occasion également de voir quelquefois un ISS (je crois) sur N64, toujours joué par le même frangin. Depuis, plus rien. Absolument rien. Et sans regret notez bien, le ballon rond n’étant pas vraiment une préoccupation. Inutile donc de me demander des comparaisons entre ce ‘Rise of New Champions’ et les FIFA et autres PES, je n’en ai strictement pas la moindre idée (et je m’en tamponne complètement).

On commence par rappeler les bases...

Malgré ma méconnaissance du sujet, je peux quand même affirmer je pense quelques différences notables entre les ‘classiques’ du genre et Captain Tsubasa. Ce dernier semble moins technique dans le gameplay mais un peu plus libre quand au règlement, en grande partie dû au fait de l’absence total d’arbitre (ce qui vous en conviendrez change pas mal la donne). On ne se retrouve certes pas non plus dans Bloodball mais les tacles dans les chevilles, les coups d’épaules de rugbyman et les super attaques sont ici monnaie courante. Ensuite, du moins dans le mode histoire, des cinématiques peuvent intervenir en plein match (!) et influencer grandement sur l’issue de la partie. En votre faveur ou défaveur, à vous de vous dépatouiller avec çà. Enfin une notion très présente que celle de la barre de puissance des gardiens de but. Qui fait qu’il est quasiment impossible d’envoyer le ballon dans les filets tant que celui-ci possède suffisamment d’énergie. Il faut soit l’assaillir sans cesse pour faire baisser sa jauge soit lui administrer une méga-super-attaque-de-la-mort-qui-tue pour espérer le vaincre. Il y a toujours possibilité de le gruger en face-face et de foncer dans la cage mais c’est assez ardu à réussir manette en main.

Les gardiens de but sont de véritables murailles

On se retrouve donc dans un jeu de foot mais qui s’appréhende comme un jeu de bataille, voir de combat. Chaque match verra une équipe adverse avec une tactique particulière et des joueurs phares qui mettront vos sens à l’épreuve et qui demanderont de s’adapter rapidement pour ne pas trop perdre la face, et la victoire. Certaines super-attaques rivales se révélant dévastatrices il faudra parfois ruser - ou être extrêmement doué en possession de balle - pour ne pas subir l’affront de la défaite.

Tsubasa est un jeune joueur qui impressione l'ensemble du milieu footballistque de l'archipel

Les super-attaques donc. Expliquons un peu comment elles fonctionnent. Chaque équipe possède des joueurs capables de super-frappes, symbolisées par une petite jauge supplémentaire sur leur barre de puissance. Pour activer cette jauge, il faut charger son coup jusqu’à remplir la totalité de la barre et la ‘super barre’ puis tout relâcher. Et Paf, super animation qui déchire tout ! Cependant quelques subtilités à apprivoiser. Déjà, au moindre mouvement autre que la charge - dribbles, tacle, passes - la barre repart à zéro. Et en fonction des caractéristiques du joueur celle-ci mets plus ou moins de temps à se remplir. Néanmoins il y a une technique pour charger à vitesse grand V sa jauge: dribbler les défenseurs au maximum avant de charger. Chaque adversaire habilement laissé derrière soi augmente le rendement de la barre de charge, ce qui permet de se retrouver face au gardien armé de toute sa puissance de feu en un rien de temps. La manœuvre s’avère toutefois délicate et demande un tant soit peu d’entraînement. Mais une fois maîtrisée, vous serez une véritable furie.

Nitta, mon 'Main-Character'. Sa barre de frappe se charge à une telle vitesse que cela permet de bombarder le Goal et de l'affaiblir assez rapidement pour asséner ensuite l'estocade finale avec un buteur surpuissant.

Il existe d’autres techniques particulières, comme la jauge V boostant l’ensemble de l’équipe sur une période donnée ou donnant au Goal la possibilité d’arrêter un super-tir même si sa barre de résistance est vide ; ou bien encore les super-tirs affectés à des personnages en duo (voir trio). L’exemple qui parlera à tout le monde étant ‘La Catapulte Infernale’ des jumeaux, mais ils sont loin d’être les seuls à posséder ce genre de parades. Il est cependant assez rare d’avoir l’occasion de placer de telles attaques en plein match…mais quand on y parvient c’est la classe internationale !

La fameuse...

Sachez aussi que certains personnages de premier plan pourront améliorer encore plus leur attaque déjà ultra-mastoc de base, avec l’ajout d’une seconde barre de puissance de tir, pour un résultat digne d’un Kamé Hamé Ha de DBZ. Là aussi arriver à placer une telle patate reste tendue mais cela vous sauvera la mise en temps voulu.

Une vraie boule de feu  qui n'a guère impressioné Thomas Price...

ILS SONT VENUS POUR GAGNER

Le mode histoire – le seul que j’ai fait et qui m’intéresse – se divise en deux sections. La première nous fait vivre le championnat inter-collèges où Olive et ses potes sont en dernière année et briguent la troisième victoire d’affilée. On se retrouve donc dans une suite de l’animation au schéma très semblable. On va affronter un par un les autres établissements scolaire jusqu’à la finale contre l’équipe de Kojiro Hyuga. « De qui ?! » De Mark Landers. « Ha Ok ! ».

The Best

La seconde, peut être plus intéressante, nous voit créer notre avatar et choisir notre équipe parmi la petite dizaine proposée (en fait les écoles de la première partie). En vue de la coupe du monde junior à venir prochainement, nous participons à quelques matchs de sélections avant de partir pour l’Amérique en compagnie des meilleurs espoirs footballistiques japonais. Là bas on rencontrera plusieurs équipes nationales qu’il faudra vaincre pour prétendre au titre de champion du monde junior.

Mon personnage encore tout nouveau en ce début de 'carrière'

Le tout sera entrecoupés de longues phases de dialogues et de rencontres pour scénariser et contextualiser l’ensemble. Chaque match propose ainsi une petite histoire, ce qui rappellera la série aux fans. Malheureusement la mise en scène de toutes ces phases scénaristiques sera assez pauvre et ne consistera qu’en des plans fixes avec les intervenants effectuant quelques mouvements caricaturaux pour appuyer leur propos (pose de la résignation, pose du courage retrouvé, pose gênée etc…). Petit plus cependant, tous les dialogues sont doublés,  mais uniquement en japonais pour ceux qui apprécient.

Vous échangerez souvent avec vos camarades pour quelques scénettes sympathiques mais pas forcément de haute volée.

Revenons à notre joueur personnalisé. Elève de première année prometteur il gagnera rapidement ses galons et deviendra un espoir important pour le futur du football nippon. Au début il n’aura pas grand-chose à mettre en valeur mais au fil de l’expérience acquise et de ses rencontres il évoluera en assimilant les techniques de ses adversaires (peu fair-play mais efficace). Un autre moyen de progresser consiste à consolider ses amitiés via un système de cartes représentant chaque joueur. On choisit en début de carrière un ‘starter pack’ de cartes privilèges qui permettront d’engranger plus de points avec les personnages correspondants. Au début de chaque match est proposé plusieurs ‘mains’ parmi lesquelles il faudra en sélectionner une seule qui en fin de partie augmentera les points d’amitié avec les joueurs de cette même main. À chaque palier d’amitié atteint on acquiert une technique de l’ami en question. Ce qui permet assez rapidement de posséder un catalogue de techniques assez stylée pour notre bonhomme.

Je ne suis pas très clair dans mes explications car le système s'apprivoise sur le tas mais ce qu'il faut retenir c'est que plus vous développerez vos amitiés plus votre personnage aura de capacités et de technique à sa disposition.

Bien que notre avatar soit central dans notre parcours ludique, je précise qu’il ne sera que secondaire dans le récit, tout étant principalement centré sur Tsubasa et quelques autres (Landers, le capitaine allemand, l’attaquant italien…). Un mot sur les équipes internationales. Chacune d’entres elles possèdent des joueurs-phares qui sont mis en avant, entre deux et cinq par team et qui possèdent des attaques solos ou en équipes uniques qu’il va falloir apprendre à parer du mieux possible. Je citerais quelques têtes qui m’ont plus marqué que d’autres, Rusciano de l’équipe italienne, le dernier gardien allemand ou bien encore le buteur des Pays-Bas qui m’en a fait baver un maximum. Bon ensuite bien sur il y a eu les joueurs français qui m’on bien fait marrer avec leur dégaine improbable et leurs noms bien de chez nous (quoique Elcide je ne connaissais pas !). Globalement le chara-design est chouette, dans la droite lignée du dessin animé (et je suppose donc du manga, que je ne connais pas du tout).

Apparement le prénom Elcide est une référence à 'El Cid' de Corneille...Mouais. C'est toujours mieux que Louis Napoléon.

Aparté: Mon article ne revient absolument pas sur les possibilités multijoueurs off/online du titre mais sachez que vous pouvez créer jusqu'à 20 personnages -et donc faire autant de fois le mode 'Coupe du Monde'- et bien entendu former votre Dream Team pour affronter les joueurs du monde entier. N'ayant pas ne serait-ce qu'essayer ces différents modes, je n'ai rien à en dire et suis incapable d'en relater les subtilités et autres particularités.

IL FAUT FONCER DROIT AU BUT

Je ne sais pas du tout comment est géré la défaite dans les grands noms des jeux de foot mais sachez qu’ici elle est ‘impossible’. Entendez par là que même lors des phases de poules de la coupe du monde il faudra gagner chacun de vos matchs. Et quand je dis gagner c’est gagner. Pas de match nul non plus. Alors quand vos adversaires déclenchent une ou deux cinématiques qui engendrent automatiquement un but, il faut savoir assurer derrière. Ou bien vous suivez au score ou bien vous faites en sorte que les dites cinématiques n’arrivent pas. En gardant au maximum le ballon loin de l’équipe en face ou tout au moins du joueur ‘déclencheur’ pour que ce dernier ne soit pas en position de lancer son attaque imparable. Plus facile à dire qu’à faire.

Ma finale de Coupe de Monde Junior, avec le suspens qui dure jusqu'à la toute dernière seconde!
Permet de voir comment se déroule un match et de constater qu'on est bien loin d'un FIFA...Ce n'est pas le même délire dirons-nous (et celui-là est plus le mien)

Parmi la bonne vingtaine de match que propose le mode histoire, seuls deux m’ont vraiment posé problème. Celui contre les jumeaux, qui sont vraiment mais balèze de chez balèze et celui contre la Hollande, qui ne pardonne pas la moindre erreur. Le reste des rencontres furent je dirai gérable, même si il me fallut parfois deux ou trois essais pour remporter ardemment la victoire. D’ailleurs un point intéressant sur la notion de fair play, très importante. Chaque adversaire vaincus soutient le victorieux sans aucune rancune une fois le match arrivé à son terme. Et ce malgré tout les enjeux et les belles punchlines qu’ils peuvent se jeter à la figure avant le début du dit match. Bien beau message même si cela fait parfois très superficiel, surtout de la part de joueurs qui on clairement la rage de vaincre mais qui une fois déchus vous souhaitent pourtant avec le sourire de remporter la coupe et de vous soutenir sans détour. Mais bon c’est le bel esprit du sport, tout çà… Le jeu est là pour véhiculer des ondes positives sur le sens de la camaraderie, de l’effort récompensé et le plaisir sportif alors laissons le cynisme aux vestiaires pour une fois.

L'une des équipes (l'école Otomo, la mienne en l'occurence) pratique le footing quotidien de 30 km AVANT l'entraînement de foot proprement dit. Je ne sais même pas si c'est Dieu possible physiologiquement parlant. En tout cas cela mets tout de suite dans l'ambiance...

Une autre facette qui m’a fait tiqué c’est la capacité d’analyse très poussée de gamins de 16 ans amenant à des dialogues ô combien sérieux sur la tactique à adopter contre les types d’en face. Alors une fois de plus je n’y connais rien au monde merveilleux du football mais il m’est avis qu’à cet âge là on est plus dans le jeu ‘intuitif’ que dans la grande réflexion sur l’art et la manière de remporter une rencontre sportive. En clair, passe moi le ballon et je bourrine, le reste on verra si ça casse ou pas. Je comprends bien le but scénaristique de tels scénettes, pour exposer les enjeux et les menaces mais honnêtement si les petits japonais prennent leur passion pour le football à ce point-là au sérieux, je comprends qu’il ne soit pas parmi les favoris de la discipline. Un peu de relâchement et de fun n’a jamais fait de mal à personne, surtout dans le domaine sportif. Mais en même temps toutes les équipes présentent dans ‘Rise of New Champions’ on ce comportement, y compris les équipes internationales, alors bon.

Je serai curieux de comparer les vestiaires imaginaires de l’univers de Tsubasa avec de vrais vestiaires d’équipes juniors de notre monde bien réel à nous. Le décalage doit sensiblement se faire sentir…

~€~

Je n’ai quand j’y repense rien de particulier à reprocher à Captain Tsubasa: Rise of New Champions. Agréable à prendre en main une fois qu’on en comprend les mécaniques et les petites astuces de gameplay, visuellement agréable sans être révolutionnaire mais respectant les graphismes originaux, parcours sportif initiatique plein de bons sentiments agrémenté de fair-play et niveau de difficulté plus qu’accessible (si un noob comme moi à pu en voir le bout, tout le monde le peut !). Tout semble donc sourire quand à cette dernière adaptation en date. À condition de bien comprendre dans quoi on s’engage quand on se lance dans l’aventure. Il s’agit d’un jeu de foot scénarisé et à la jouabilité réduite à son plus simple appareil, bien loin des ténors du genre que sont FIFA et PES. Ceux qui penseraient trouver là une alternative à ces cadors en serait pour leur frais, même si ils ne seraient pas forcément décontenancés outre mesure.

Olive et Tom