Les adaptations vidéoludiques à la sauce LEGO de grandes licences cinéma ont battu leur plein fut une époque. Star Wars, Harry Potter, les super-héros aussi bien du catalogue Marvel que de DC, le Seigneur des Anneaux, Pirates des Caraïbes, Jurassic Park…toute une gamme de jeux vidéo basé sur un même schéma, entre parodie très légère (voir enfantine) et plaisir d’offrir aux fans de vivre les aventures qu’ils aiment avec des personnages qu’ils apprécient. Parmi tout ces titres nous nous pencherons aujourd’hui sur le cas d’Indiana Jones, qui connu la joie de se voir décliner en version LEGO en 2008, peu ou prou à la même période que la firme sortait une gamme de jouet de construction à l’effigie de l’archéologue de Spielberg ; tout cela à l’occasion du très attendu quatrième opus qui allait sortir sur grand écran (c’est quand même bien pensé le marketing). L’opportunité de revisiter la trilogie culte sous l’angle de l’humour et de la bonne humeur.

CECI…CECI EST L’HISTOIRE !

Les jeux vidéo estampillés LEGO on par la force des choses créés une sorte de genre en soi, avec sa jouabilité propre et sa dérision omniprésente. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Dans les faits il s’agit de jeu d’aventure divisé par zone (ou tableau) dans lesquelles une ou plusieurs petites énigmes seront à résoudre afin de poursuivre vers la zone suivante, jusqu’a terminer le niveau. Réalisé en 3D, ils adoptent quasi exclusivement un point de vue en ‘deux dimensions’ avec effet de profondeur, avec une caméra qui suit les personnages à l’écran sans jamais changer d’axe. Pour être un brin plus clair, c’est un peu comme un spectacle de marionnettes animées.

L'un des aspects importants des jeux LEGO ce sont les piécettes, qui constitue en fait la monnaie de cet univers. Elles sont disponibles un peu partout et également en détruisant tout ce qui est possible de l'être.

Il n’y a pas de Game Over et la difficulté est adaptée à un jeune public. Nos héros sont pourvus de quelques cœurs de vies qui quand ils sont épuisés font disparaitre notre bonhomme LEGO dans une gerbe de pièces qu’il est possible de récupérer tout ou en partie dès notre retour à l’écran actée (en une ou deux secondes, avec effet d’invulnérabilité dans ce laps de temps). Outre l’aventure à suivre, un nombre plus ou moins importants de collectibles sont à récupérer au sein des niveaux (le nombre exact dépend des jeux.), mais ne sont pas accessibles à tous les protagonistes.

La scène d'ouverture est bel et bien là, dans une relecture parodique très espiègle

Car l’un des points importants des jeux LEGO, c’est le fait de débloquer toute une galerie de personnages aux capacités différentes ; qui en fonction de celles-ci donneront l’accès à telle ou telle zones inatteignables par d’autres. Car les niveaux sont faisables sous deux formes : mode Histoire et mode Libre. L’Histoire est comme son nom l’indique le scénario de base, adapté de l’œuvre traitée. La Balade elle permet de refaire les niveaux en compagnie d’une petite troupe afin d’explorer tout les niveaux à fond (vous sélectionner un perso et le jeu se charge d’y adjoindre les compagnons nécessaires au pillage en règle des tableaux à revisiter). Notez également qu’un niveau central fait office de lien entre tous les niveaux, et que celui est de taille variable. De la simple Cantina dans le premier jeu adaptant Star Wars à l’entièreté de Manhattan ou Gotham dans les derniers titres (sans parler du Gondor dans le Seigneur des Anneaux), ces ‘Hubs’ sont aussi emplis d’énigmes et d’objets à collecter.

On retrouve toute la panoplie de personnage croisé au cours de la trilogie

Dernier point, mais pas des moindres, s’adressant à un public peu âgé, les films sont fortement édulcoré, tant en terme de violence que de mœurs. Ce qui amène à certaines relectures parfois drastiques de séquences cultes. Mais le tout est généralement saupoudré de suffisamment d’humour pour contrebalancer. La Mort bien entendu est souvent absente ou alors dédramatiser au maximum.

 

Un niveau pour faire voir en vidéo à quoi cela ressemble. Il s'agit ici d'un niveau bonus, qui correspond à la scène d'ouverture de 'La Dernière Croisade'. Petit point qui me chagrine, Herman, le camarade d'Indy jeune est ici simplement nommé 'Boy-Scout' . Mais enfin il à un prénom ce personnage (culte malgré ses très courtes apparitions) !

Après cette présentation générale (et loin d’être exhaustive) de la licence à brique, retour auprès d’Henry Jones Jr. ; car c’est donc avec pas moins de 18 niveaux que nous allons parcourir l’ensemble de la trilogie de l’archéologue-aventurier (6 par films). La trame est bien sur la même mais une fois de plus réalisé sous forme burlesque et innocente. Détail qui a son importance, nos héros virtuels de l’univers de construction ne parle pas (du moins à l’époque, ils gagneront l’usage de la parole à partir de LEGO Batman 2) et cette absence renforce l’aspect cartoonesque, les situations et péripéties devant être expliqué uniquement par des mimiques ou autres postures caricaturales.

Les petites bêbêtes qui grouillent empêcheront votre progression. Sans parler de l'ophiophobie d'Indy.

On démarre donc l’aventure avec le Docteur Jones et Satipo (le félon de la scène d’ouverture des ‘Aventuriers’, incarné par Alfred Molina, futur Otto Octavius pour Sam Raimi) et petit à petit on gagne le casting des différents métrages, de Bellocq à Marcus Brody, en passant par Marion Ravenwood ou bien sur le père de notre héros, Henry Jones Senior. J’avoue ma préférence pour les personnages féminins qui possèdent - comme habituellement dans la franchise -  la capacité de faire des sauts plus longs, ce qui est toujours très pratique dans un jeu ou cette action est très importante.

KALI MA… KALI MA ! KALI MA !!

Tout n’est cependant pas rose dans l’univers LEGO et certains aspects de ces jeux peuvent sacrément casser les briques. Les sauts, justement, avec ce fichu problème de profondeur de champ qui amène certains d’entre eux à être inhabituellement ‘difficile’ (relativement parlant) et nous fera perdre d’innombrables vies (infinies je le rappelle). Rien de gravissime mais un brin agaçant. Il y a aussi quelques bugs ici et là qui pourront parfois empêcher la progression, même si il y a toujours un moyen (parfois vicelard) de contourner le problème et de poursuivre le périple. Un autre aspect, moins technique mais qui pourra chagriner certain, concerne les ‘coupes’, j’entends par là des scènes des films qui ne se retrouve pas dans le jeu, pour telle ou telle raison. On se dit que c’est dommage cela aurait pu faire une belle séquence…mais les développeurs on fait des choix et c’est comme çà. À contrario ils ont rajouté d’autres passages pour mieux rallonger certains niveaux et ne pas se retrouver ‘coincé’ dans l’étroite marge des histoires adaptées.

Certaines péripéties ajoutent un peu de sel au cheminement de l'aventure par rapport à la version cinéma.

Il faut aussi noter que parfois on se retrouve bloqué lors de certains tableaux car on ne sait plus trop quoi faire. On a cassé tout ce qu’il y à a casser, fouillé chaque recoin du décor, fait toutes les actions possibles…mais pourtant rien. Et souvent la solution vient d’un tout petit détail qu’on n’avait pas repéré et qui va entièrement débloquer la situation…Bien que le jeu propose quelques indications via des messages d’aide en bas de l’écran on se retrouve assez régulièrement à devoir se creuser les méninges pour un petit truc pas assez explicite. Là encore, rien de dramatique mais cela irrite quelque peu, car on n’est pas là pour çà…

Des petites énigmes habilleront régulièrement votre avancée, mais n'ayez crainte elles sont en grande majorité que simple formalité.

La franchise Indiana Jones possède cette ‘petite’ particularité qu’elle met en scène des nazis dans deux de ces films. Hors dans un titre adressé avant tout aux enfants, l’imagerie du IIIème Reich, ce n’est pas le pied. Alors tout ce qui fait référence au National-socialisme est soigneusement gommé, jusqu’à l’appellation des personnages issus de l’armée hitlérienne. Nous avons donc pudiquement de simples ‘Grenadier Ennemi’ ou alors ‘Soldat avec Bazooka’ présent dans la grille de personnages. Car oui, il est tout à fait possible d’incarner des militaires allemands des années 30 dans LEGO Indiana Jones, ce qui tout de même est assez surprenant pour un jeu ‘tout public’ destiné avant tout aux jeunes bambins. Mais j’insiste, l’imagerie de la Lie de L’Humanité est entièrement occulté pour ne laisser place qu’à la fantaisie et l’aventure. Précisons aussi que la fameuse scène de l’autodafé à Berlin, bien que présente, est très (très très) amoindrie, et se résume de fait à la confrontation Indy-Elsa. Il n’y a pas la séquence de l’autographe du chancelier dans le carnet d’Henry.

Les grands méchants des films sont présent, dans une imagerie très allégée pour ne pas noircir l'ambiance générale.

Pareil en ce qui concerne la noirceur du ‘Temple Maudit’, qui bien que conservant cet aura de mysticisme macabre est totalement expurgé de toute séquence gore (point d’arrachage de cœur !). Et pas de ‘Dark Indy’ bien entendu…

Le docteur Henry Jones Jr. dans toute sa splendeur. Enfin sa splendeur en forme LEGO quoi...

 

L’ILLUMINATION

Nous voilà donc à progresser dans une adaptation rigolote de films cultes de notre enfance, qui apporte parfois le sourire et même de temps en temps quelques éclats de rire. On retrouve les passages marquants détournés pour mieux coller au gameplay, à l’instar de la course-poursuite en wagonnet dans la mine (particulièrement tortueux). La taille des niveaux est assez variable, certains étant plutôt court là ou d’autres feront facilement le double voir le triple…mais dans l’ensemble il ne faut pas plus d’une dizaine de minutes pour voir le bout d’un stage.

Graphiquement le jeu sait se défendre. Ce n'est pas le must mais il a tout de même de l'allure.

Comme le laisse transparaître ce texte, les jeux LEGO ne sont clairement pas là pour frustrer ou aller à l’encontre des joueurs, bien au contraire. Ils s’agit de jeux ‘tranquilles’, parfait après une journée de boulot pour se détendre sereinement. De plus l’ensemble de ces jeux peuvent se jouer à deux et me semble absolument parfait pour un moment de partage parent-enfant, pour faire entrer doucement sa progéniture dans l’univers vidéoludique de manière apaisé tout en faisant découvrir au passage des sagas cinématographiques importantes du 7ème art.

Gare aux pièges et autres chausses-trapes !

En ce qui concerne spécifiquement ce LEGO Indiana Jones, c’est un réel plaisir que de traverser avec ce héros moderne les œuvres qui l’ont rendu si iconique. La poursuite de l’Arche d’Alliance, la recherche de l’idole protectrice indienne, la quête du Graal… tant d’aventures exotiques et mouvementées qui on marqué l’imagination populaire. La petite touche de folie douce qu’apporte la licence LEGO ne fait qu’accroitre la sympathie pour un jeu déjà très attrayant de base. La possibilité d’incarner toute une ribambelle de second rôle est aussi un plus indéniable, je pense notamment à Demi-Lune qui possède sa petite aura toute particulière… Et qui aurait dû être le seul et unique digne successeur d’Indiana Jones au cinéma en lieu et place de Shia LaBeouf…mais on reviendra sur le malheureux quatrième épisode lorsque je me serais frotté à LEGO Indiana Jones 2, ce qui ne saurait tarder…

Vous retrouverez les  scènes cultes avec grand plaisir

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Je sais qu’il y a les Pour et les Contre en ce qui concerne les adaptations vidéoludiques LEGO, et je suis indéniablement du coté des Pour. Fun, pas prise de tête, d’une simplicité enfantine (et pour cause), marrants… ces titres ne représentent surement pas le pinacle de notre média préféré mais offrent d’agréables moments de jeux vidéo, reprenant de surcroît des sagas cinématographiques populaires pour faire (re)vivre aux joueurs leurs histoires préférées dans la peau de leurs héros favoris. Et Indy est assurément l’un de mes héros favori, alors cette mouture toute briquée ne pouvait que me combler de bonheur. Alors certes en dehors de la personnalité de chaque licence, les jeux se ressemblent tous dans une formule plus qu’éprouvée mais c’est justement dans cette jouabilité un peu simpliste qu’il est plaisant de parcourir nos films préférés, le sourire aux lèvres et l’esprit serein, dans un agréable sentiment de nostalgie. Et je persiste à dire que ces jeux sont faits pour être partagé avec ses enfants, dans un moment de franche convivialité. Alors si jamais vous n’avez jamais tenté l’aventure LEGO, laissez vous convaincre, il y a eu suffisamment de licences adaptées pour qu’il y en ait au moins une qui vous botte…

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Bonus :

La mode des adaptations LEGO est passée mais je me mets parfois à rêver de ce qu’aurait pu donner les portages de Ghostbusters, Terminator, Retour vers le Futur…ou d’autres encore ! Personnellement j’aurai tellement adoré une adaptation des Die Hard !

Un invité de marque est disponible dans le jeu en la personne d'Han Solo, autre grand rôle d'Harrison Ford. On peut donc former le duo le plus classe de l'univers!


Et pour finir, dans tout les jeux LEGO il y a la possibilité de créer ses propres personnages (2 par jeux). Voici donc mes deux créations pour cet Indiana Jones...

Lara Croft et Nathan Drake en caméo