Aaah les adaptations au cinéma des succès du jeu vidéo! Toute une histoire...Pour ma part je ne les regarde plus. Les Assassin's Creed, les Tomb Raider (avec Alicia Vikander)... très peu pour moi. Le vrai dernier portage que j'ai vu fut 'World of Warcraft' mais je ne suis pas du tout fan de cette licence vidéoludique - et j'ai plutôt apprécié le film. Mais ce n'est point le sujet qui nous intéresse ici. Nous sommes ici pour parler des adaptations d'une licence en particulier, celles issues de la franchise de jeu de baston Street Fighter. Je tiens à préciser que je ne suis pas joueur de Street...j'ai joué 5 minutes au IV et tout autant au V. Il y a des persos que je ne connais même pas. Mais j'apprécie tout de même de loin la licence. Voilà pour le contexte.
 
 
Enchainons donc maintenant avec la première de ces adaptations, la plus célèbre, la plus culte, la plus aware...
 
ROUND 1
L'ULTIME COMBAT
Par Steven de Souza (1994)
Livret de présentation
 
Shadaloo, province reculée d'Asie du sud-est. Le général Bison, despote en proie à sa destitution proche face aux forces armées de l'ONA (Organisation des Nations Alliées) joue le tout pour le tout en kidnappant les membres d'une association humanitaire et réclamant la modique somme de 20 milliards de Dollars pour leur libération. Le colonel Guile, qui dirige la force armée, décide de frapper un dernier grand coup...mais il lui reste à localiser la base d'opération du dictateur fou. Il va donc piéger Sagat le marchand d'arme et organisateur de combat de rue clandestin afin que ce dernier révèle l'emplacement du général aux troupes de la Liberté.
Voilà pour les grandes lignes. A cette intrigue principale s'ajoute celle de Ken et Ryu, arnaqueurs à la petite semaine ayant voulu jouer un tour à Sagat et celle de Chun-li, journaliste voulant venger son père exécuté par Bison lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. Elle est accompagné de Balrog son caméraman et d'Honda son technicien/perchiste. On trouve également, cette fois-ci aux coté du colonel, Cammy en lieutenant sexy et un type lambda en T.Hawk tardif. Du coté des méchants nous découvrons Dee Jay en sbire un peu provoc' et Zangief dans son rôle éternel de gros bras un peu demeuré. Également Dhalsim en scientifique contraint d'appliquer sa science sur un Carlos Blanka emprisonné. Et n'oublions pas Vega en bras droit de Sagat. Voilà, on a fait le tour du roster de ce film. A l'exception de Sawada, en remplacement de Fei Long, pour plusieurs raisons je pense dont notamment celle de ne pas à avoir mettre en scène un sosie de Bruce Lee qui aurait pu faire tomber le film dans la branche de la Brucesploitation éhonté.
 
 
C'est pas mon jeu, ça!
 
De ce tour d'horizon de nos personnages principaux ressort déjà le premier gros problème de cette adaptation: elle ne respecte que fort peu les biographies officielles des combattants du jeu. Des gentils passent du coté des méchants et vice-versa. Certains voient leur carrière professionnelles bouleversées ou même leur nationalité modifié. D'autres passent de caractère honorable à petit escrocs sans envergure...
Pourquoi ne pas avoir inversé les rôles de Dee Jay et Balrog? Cela aurait fait bien plus sens...
Pourquoi Chun-Li est devenue journaliste en lieu et place d'agent d’Interpol? Ou tout au moins en faire un agent infiltré, on rajoute une ou deux lignes de dialogue et le tour est joué.
Pourquoi faire de Dhalsim un scientifique? C'est la négation totale de ce qu'il représente dans le jeu! Quelle folle idée...
Pourquoi avoir fusionné les personnages de Charlie Nash et Blanka? Et POURQUOI PAS j'ai envie de dire!?
Pourquoi avoir fait des deux héros du jeu - à savoir bien sur Ken et Ryu - des petits malfrats, ce qui est aux antipodes de ce qu'ils sont censé être? Oui vraiment, pourquoi?
 
Sagat s'agace
 
A cela on pourrait répondre l'éternelle excuse des pontes hollywoodien: c'est une adaptation. Mais ce serait répondre comme souvent à coté de la plaque, car rien n'empêchait le script de mieux respecté les persos du jeu. Le plus dingue là-dedans c'est que réécrire le background des différents protagonistes à dû prendre plus de temps que de simplement transposé fidèlement leur histoire...
 
Un mauvais film sympathique
 
Malgré tout, revoir Street Fighter l'Ultime Combat fait passer un bon moment. Dès lors que l'on accepte le contrat du film, à savoir la déconne totale. Le métrage semble en effet ne jamais réellement se prendre au sérieux, on voit bien qu'il ne s'agit que d'une immense boutade, pour ne pas dire une farce (dans le sens théâtral du terme). Les acteurs surjouent à l'excès, les situations sont pour la plupart ridicules, l'intrigue est assez limitée, la mise en scène n'a rien d'extraordinaire (certains plans demeurent très beaux, surtout ceux illustrant les cieux asiatiques)...c'est qu'après tout il ne s'agit que d'un jeu vidéo! On ne vas pas non plus se prendre la tête!
 
 
Revoir les monologues de M. Bison sur ses rêves de domination du monde ou la 'mort' du Colonel Guile ne laissent guère planer de doute sur le coté volontairement ringard adopté pour ce film. D'ailleurs la scène de la révélation de la supercherie est tout autant ringarde...Chun-Li se pointe des heures après la mort présumée du héros américain, suivant un signal d'un autre émetteur radar qui l'amène à la morgue auprès du corps du défunt...et celui-ci se relève comme si de rien n'était...genre il à fait le mort durant des heures, attendant patiemment que la journaliste se pointe??! Mais qui à écrit ça?! Ça n'a aucun sens! Dans le même genre d'ineptie scénaristique, 15 soldats accompagnaient l'association humanitaire, 14 sont tués dont certains de la main même de Bison. Le dernier encore en vie est comme de bien entendu le meilleur pote de Guile Carlos 'Charlie' Blanka. Un peu facile...
On perçoit tout de même une critique assez acerbe et surprenante envers la politique 'du dialogue avant tout' de l'ONU, principalement avec cette scène mythique ou Guile harangue ses troupes pour aller au combat devant un ponte de l'organisation totalement atterré (et inutile au récit). Ce passage, bien trop long, forme donc le ventre mou de cette aventure. Mais il amène au dernier acte totalement foutraque, à la limite de la dinguerie.
 
Il est venu le temps d'aborder le chapitre du casting dantesque de ce film. Bien sur on commence avec Jean-Claude Van Damme dans le rôle de Guile. Faire jouer la caricature du soldat américain patriote par le plus célèbre des acteurs belge relève du pur génie ou de la pure folie, j'hésite encore. Paraît-il qu'il consommait pour 10 000 $ de cocaïne chaque semaine sur le tournage (c'était sa période difficile). En face on trouve un Raul Julia tout en cabotinage, incarnant un Bison qu'on devine égocentrique et imbu de lui-même jusqu'à la démence absolue. L'acteur d'origine portoricaine jouant pourtant un dictateur asiatique signant là son dernier rôle au cinéma, le film lui est dédié (certains le regrettent...cette pantalonnade n'étant pas au gout de certains au niveau de qualité de cet immense acteur). Dans les seconds rôles notables on trouve la mignonne Kylie Minogue - australienne pour une anglaise, notez qu'une partie du tournage à eu lieu en Australie, Ming-Na Wen débute sa carrière dans la peau de Chun-Li, le grand Wes Studi lui est Sagat (un Cherokee pour un thaïlandais) et nous avons Damian Chapa et Byron Mann dans les rôles de Ken et Ryu.
Tout ce beau monde se démènent lors de l'assaut final pour sortir son épingle du jeu et remporter la victoire. Les scènes et les combats ringards s'enchaînent à toute allure dans un déferlement d'effets spéciaux qu'il aurait mieux fallut ne pas pas tenter ( Ha le Hadoken flash!) pour aboutir au climax Jean-claude Guile Vs Raul Bison. Un combat comme on en voit peu. Spéciale dédicace aux trains aériens électromagnétique japonais.
Redécouvrir ce film, bien des années après sa sortie fait grandement relativiser le désastre de celui-ci. On le regarde désormais avec un regard amusé, presque nostalgique d'une autre époque du cinéma. C'est devenu un plaisir coupable duquel on aime se moquer mais qui en fait à toute notre sympathie. Une seule envie à la fin de ce visionnage, relancer une partie de l'adaptation vidéoludique de cette adaptation cinématographique du jeu vidéo Street Fighter. Ou la cerise sur le gâteau de ce nanar culte.
 
 
 
BONUS STAGE
 
En cette même année 1994 est sorti un autre film Street Fighter. La version animée. Tout aussi culte mais cette fois-ci pour de bonne raisons. Histoire respectée, scènes de combat épiques, introduction mémorable...ce dessin animé est une référence en ce qui concerne les adaptations portées à l'écran. Certains personnages ne sont malheureusement pas assez représentés (je pense notamment à Dee Jay) et l'intrigue se déroule un peu vite mais le résultat final est plus qu'honorable. A voir absolument.
Il y eu une séquelle, Street Fighter Alpha, complètement nulle et une série animée d'assez mauvaise facture mettant assez étrangement un ersatz de Jean Reno dans le rôle de Charlie Nash (Oui oui). D'autre œuvres animés ont été produite dont une série américaine datant de 1995 que je découvre à l'instant et qui semble être une suite du film mais avec le design du jeu...intrigant. Je vais mater les différents animés prochainement pour voir ce qu'ils valent.

ROUND 2
LA LEGENDE DE CHUN-LI
Par Andrzej Bartkowiak (2009)
 
 
Joueuse (de piano)
 
Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, Chun-Li vit son homme d'affaire de père se faire emmener de force par les sbires d'un homme apparemment puissant, pour ne plus jamais le revoir. Devenue adulte et joueuse de piano émérite, cette blessure la hante encore...Lorsque sa mère décède, elle décide de tirer cette vieille affaire au clair en quittant Hong Kong pour Bangkok, où ses maigres pistes l'emmènent. Ayant abandonné son existence aisée pour une vie de vagabonde elle fait la rencontre de Gen, qui la guidera et l'épaulera dans sa quête de vérité.
En parallèle, Charlie Nash, agent d’Interpol coopère avec Maya Sunee de la police de Bangkok pour mettre un terme aux agissements de la société criminelle qui tente de faire main basse sur la ville, mieux connue sous le nom de Shadaloo...
Ce second film adaptant l'univers de Street Fighter est beaucoup moins connu par chez nous que son prédécesseur, et ce pour une raison simple: il n'est pas sorti au cinéma. Du moins dans l'Hexagone ou il est paru directement en DVD deux ans après sa sortie américaine (où là il est sorti en salle). Je ne crois pas vous l'apprendre en disant que ce film fut assez mal accueillit de par le monde et fut assez vite remisé aux oubliettes. Si ça se trouve je dois être le seul au monde à avoir vu ce film 2 fois...
Mais mettons les mains dans le cambouis et autopsions la bête. Déjà d'une elle n'est pas aussi horrible que cela. Nous avons affaire là à un budget de téléfilm assez haut de gamme qui se laisse aisément regarder par un dimanche après-midi de pluie. Je trouve la photographie assez réussie, il y a une vraie patte artistique qui se dégage des images. Et cela est plutôt normal quand on sait que le réalisateur - dont je ne réécrirai pas le nom - fut directeur de la photo avant de passer à la réalisation (il à notamment œuvré sur 'Le Pic de Dante', 'L'Arme Fatale 4', 'Speed' ou 'Chute Libre' qui est l'un de mes films cultes). Malheureusement le monsieur à moins de talent en ce qui concerne la réalisation en tant que tel. Cependant c'est lui qui donna au monde le assez célèbre 'Roméo doit mourir' avec Jet Lee (que je n'ai pas vu) et son film précédent celui centré sur Chun-Li fut une autre inspiration vidéoludique, à savoir le fameux Doom avec Karl Urban (il me semble qu'il y avait The Rock aussi là-dedans, non?). En clair du lourd , du très très lourd...mais vraiment lourd quoi.
Du coté de la distribution on retrouve Kristen Kreuk peu après la fin de Smallville qui la révéla au monde. Neal McDonough incarne un Bison ô combien différent de celui de Julia, à ses coté le colosse Michael Clarke Duncan campe un Balrog qui a raccroché les gants. Chris Klein lui est Charlie Nash tandis que la très belle Moon Bloodgood joue Maya Sunee. Ajoutez à cela Robin Shou qui des années après avoir été Liu Kang dans les deux premiers films Mortal Kombat saute au-dessus de la barrière pour cette fois-ci être Gen dans un film Street Fighter.
 
 
Insert Coins for New Game
 
On sent clairement que quelqu'un derrière tout cela voulait faire de ce reboot une franchise plus actuelle et moins 'ringarde' de l'univers Street Fighter. Fini les costumes bariolés et les prétexte foireux pour se foutre sur la tronche. Malheureusement la tentative de modernisation fut un échec total, en parti dû aux faibles moyens mis en chantier. Et l'apparent désordre que fut le tournage et le montage. Toute la partie concernant Chun-Li tient à peu près la route, c'est pas fou-fou mais l'intrigue tient debout. Par contre toute la partie Charlie/Maya est dans le flou artistique complet. On a limite l'impression d'être devant un 2-en-1 de Godfrey Ho tant les deux ensembles peuvent se dissocier. Je me demande si en fait toute l'intrigue policière ne fut pas rajoutée ensuite pour étoffer le métrage, la rattachant à la partie 'Chun-Li' avec des bouts de ficelle...
Toujours dans cet ordre d'idées il y a tout un tas de trous dans le script. Par exemple que fait EXACTEMENT le père de Chun-Li? C'est quoi son métier? D’où vient cette idée de l'ordre de la Toile? Rose à t-elle des pouvoirs? Représente t-elle une menace pour Bison? etc etc...
 
Comme je l’écrivais déjà lorsque j'avais vu le film en 2009, le plus bizarre reste la dichotomie de Chun-Li. En effet il semble que la personnage emblématique fut 'coupée' en deux pour obtenir d'une part la Chun-Li de Kristen Kreuk et d'autre part la Maya Sunee De Moon Bloodgood. Comme si n'en faire qu'une seule et même personne aurait été de 'trop' (alors que cela aurait été bien plus raccord avec le perso du jeu...). En plus comment ne pas penser en voyant le duo Charlie/Maya à la relation Chun-Li/Guile. Cependant j'apprends en me renseignant sur le film pour cet article que Maya serait inspiré (de très loin...) par Crimson Viper, qui porte également le prénom de Maya. Cela me semble étrange mais admettons...les dates correspondent.
 

 Cet acteur est absolument partout. Ce doit être des clones ce n'est pas possible. Il est expliqué dans le film qu'il est bien natif de Bangkok, de parents missionnaires irlandais qui l'abandonnèrent à sa naissance. Ah et oui c'est bien censé être Bison.
 
L'autre problème évident quand on regarde le film c'est le niveau du jeu des acteurs. On peut gloser sur JCVD et consort dans l'Ultime Combat mais croyez moi ça reste au-dessus de ce qu'on voit ici. La Kreuk - comme j'aime à la surnommer - a ses bons moments mais aussi ses mauvais. Elle joue juste quand elle est en colère ou frustrée, ses yeux tristes ajoutant à l'effet. La scène de la drague dans la boite de nuit où elle aguiche sa cible avec une danse lascive et des regards évocateurs ne peut également pas laisser de marbre. Croyez moi même le plus stoïque des hommes la suivrait où elle le veut. Mais il y a des passages qui sont...un peu plus difficiles dirais-je pour rester poli (la scène des pleurs sur la dépouille de son maître...). Mais l'immanquable demeure Chris Klein. Je ne sais pas si il le fait exprès ou pas mais il joue véritablement comme une savate. A un point tel que cela en devient beau.
  Florilège Chris Klein. Hé Mais oui! Wiki mon ami m'apprends que c'est lui qui joue Cicada dans l'actuelle saison de Flash! Comme le monde est petit!
 Mention spécial à Taboo, membre des Black eyes Peas, qui fait un Vega absolument nul
 
Game Over
 
Alors, dois-je vous conseillez de voir 'La Légende de Chun-Li' ou pas?
Et bien non, clairement pas. Sauf si vous êtes fans de cinéma un peu cheap. Ou que vous avez du temps un dimanche après-midi de pluie. Il n'a que peu de rapport avec le jeu, ou à la limite un chouia avec les Alpha. Malgré sa qualité toute relative il en reste cependant quelques points positifs dont la beauté de l'ensemble (Hong Kong et Bangkok sublimées), un essai de modernisation et de crédibilité apporté au jeu de baston originel, l'évidente personnalité attachante de Kristen Kreuk et l'attrait de son regard sans cesse au bord des larmes... Le décolleté de Moon Bloodgood aussi qui laisse songeur. Et bien sur la performance de Chris Klein, exceptionnelle.
 
 
 
BONUS STAGE
 
Il existe un film, produit avant le chef d’œuvre de de Souza du nom de Future Cops et qui s'inspire du jeu Street Fighter...et Terminator. Sorti en 1993, ce film hongkongais est semble t-il une comédie pouet-pouet bas du front sans grand intérêt. Et il a un lien avec le film Niky Larson avec Jacky Chan. Mais si vous savez, celui ou à un moment ils se retrouvent tous en perso de Street Fighter...
Je laisse le grand Karim Debbache en parler, bien mieux que moi:
 

 
 
ROUND 3
ASSASSIN'S FIST
Par Joey Ansah et Christian Howard (2014)
 
 
The World Warrior
 
Ken Master et Ryu sont les élèves de Gouken, grand maître d'art martiaux et seul connaisseur du Hado. Mais le temps passe et ses disciples le presse, eux aussi veulent maîtriser le formidable pouvoir qu'est le Hado. Le vieux senseï est hésitant, car cette force magique peut corrompre celui qui ne la contrôle pas...comme il en fut le témoin lorsque lui-même était élève...
 
Statut un peu particulier que ce film ci. A l'origine il s'agit d'une web-série qui fut remontée afin d'obtenir un long métrage. De 2H30! La version que j'ai vu la semaine dernière n'était pas celle que j'avais regardé il y a quelques années. Plus longue, mieux rythmée, avec un montage retravaillé de fond en comble. Et pour le mieux.
Ne tergiversons pas durant des heures, nous avons affaire là au meilleur des films Street Fighter. Pourtant l'économie de moyen aurait dû sceller le sort de ce projet fou...mais de chaque faiblesse on peut en tirer une force. Offrant un spectacle pur et contemplatif, sans être ennuyeux une seconde malgré sa longue durée, on est scotché devant la prouesse de l'ensemble. Alors non, ce n'est pas un film d'action. Absolument pas. Il s'agit d'un récit initiatique, d'un passage de connaissance d'une génération à une autre, avec au centre du récit Gouken. Maître de Ken et Ryu mais également élève dans ses jeunes années avec son frère Gouki, sous la tutelle de Goutetsu.
On suit donc l'histoire sur deux périodes, Gouken étant la constante. Et les deux sont passionnante à suivre. Car découvrir un jeune Gouki bien avant qu'il ne devienne Akuma ce n'est pas donné tout les jours.
 
Gouki, avant qu'il ne se laisse consumer
 
Le coté obscur du Hado
 
Après la guerre, Goutesu recueille dans son dojo les fils de son ami disparu durant la bataille d'Iwo Jima. Ils deviendront naturellement ses élèves. Dans la maisonnée se trouve également la nièce du Senseï, Sayaka, qui au fil des ans deviendra très proches des deux élèves...
Gouken et Gouki forme une fratrie qui bien entendu fait écho au duo Ken et Ryu, le sage et le compulsif n'étant pas forcément celui que l'on croit. Petit à petit dans les deux groupes les différences se font sentir, les caractères se font plus marqués. Des quatre personnages, Gouken est le plus effrayé par la force sombre, faisant de lui le plus sage et le plus dans la maîtrise de soi. Mais pas le plus faible. Ses certitudes seront souvent remises en cause. Par son maître, par son frère, par ses élèves enfin. Jamais cependant il ne sera attiré par la facilité ou la puissance. Car il connait le prix à payé, il a vu de ses propres yeux le Hado sombre détruire son frère pour un faire un 'Akuma'. Il fera tout pour en protéger ses élèves, quitte à leur mentir pour les préserver du monstre tapi dans les bois.
 
Gouken jeune, partageant un repas avec son Maître Goutetsu et Sayaka, la nièce de ce dernier
 
Techniquement nous ne ne trouvons pas devant un blockbuster surfriqué, c'est évident. Malgré tout l'image est léchée et la mise en scène réfléchie et concise. Et croyez le ou pas mais les effets spéciaux dévoilés ici sont de loin les meilleurs des trois films. Les décors sont magnifiques avec ses bois chatoyants et ses rivières étincelantes. Les personnages sont peu nombreux et certains sont moins bon que d'autres (le pêcheur!), j'avoue aussi avoir un peu de mal avec la tronche de Ken et ses cheveux trop blond pas franchement naturel...
Les références à l'univers sont peu présentes mais bien amenées...et surtout cohérente. C'est ce qui fait la force de ce film: il respecte TOTALEMENT l'histoire dont il s'inspire. Tout en ajoutant ses petites touches personnelles ici et là permettant d'ajouter du cœur au récit.
 
Au revoir, Senseï
 
Revoir Assassin's Fist avec un montage définitif fut une surprise encore plus belle que dans mes souvenirs. Déjà qu'il était bon il en devient véritablement excellent et de loin pour ma part la meilleure adaptation faite à ce jour d'un jeu vidéo. Fidèle au matériau de base tout en étoffant le background connu en remplissant les blancs, voilà qui devrait inspirer toute la production cinématographique qui pioche dans le jeu vidéo. Si vous êtes fans de Street Fighter et que découvrir un film aux antipodes des attentes ne vous effraient pas, voyez le. Car non je le répète il ne s'agit point d'un 'Actionner', il y a des scènes de combat certes mais on n'est clairement pas chez Michael Bay ici. Je préfère prévenir car 2H30 c'est long quand on s’attend à de la baston et qu'elle ne vient pas (ou très peu). Ne vous arrêtez pas au maquillage parfois un peu craignos (la perruque blonde, la tronche d'Akuma) et matez Street Fighter Assassin's Fist, vous n'en serez pas déçu. Vraiment.
 
 
BONUS STAGE
 
Il existe une suite à Assassin's Fist, baptisée Resurrection et qui est en fait un prologue à Street Fighter V (si j'ai bien tout compris). On retrouve nos Ken et Ryu bien longtemps après avoir défait Bison et désormais responsable d'une salle de sport à San Francisco. Quand arrive Laura Matsuda, à la recherche de nouveaux défis à relever...mais c'était sans compter sur Interpol appelant nos deux héros pour une sombre histoire d'alerte à la bombe à Londres qui serait intimement liée à leur passé...
D'une durée de 30 minutes au total ces nouveaux épisodes sont agréables mais absolument pas indispensables. Servant d'introduction au jeu ils ne sont là que pour vaguement mettre en place les éléments 'scénaristiques' pour le cinquième épisode de la célèbre saga du jeu de baston.
 
Et voilà pour ce tour d'horizon des adaptations Live de Street Fighter. J'espère que ce voyage vous aura plus, avec du bon, du moins bon et de l'excellence. Yata!