On continue notre découverte des GTA de la période dite ‘3D’ avec cette fois notre arrivée en la célèbre ville de Liberty City, lieu où tout commença.

TELLE EST LA LIBERTÉ

Antonio Cipriani est de retour après avoir été mis au vert durant des années pour avoir commis un crime qui sauva la mise du Don Salvatore Leone. Mais cette période loin des siens aura fait perdre de son influence au sein de la Famille et c’est quasiment en tant que porte-flingue de base qu’il réintègre la hiérarchie de son groupe, à son grand désarroi. D’abord sous-fifre d’un lieutenant qui compte bien l’exploiter pour les plus basses besognes, Tony va jouer des coudes et faire parler la poudre pour retrouver son statut d’antan auprès de Salvatore, et même pourquoi pas devenir l’un des grands Boss de la ville.


Il n'est pas revenu pour faire de la simple figuration...

La formule de Gran Theft Auto reste inchangée dans ce nouvel épisode qui sera en gros l’adaptation pour PSP de GTA III avec un scénario inédit donnant au joueur la possibilité d’incarner l’un des personnages secondaires du jeu culte de Rockstar. Au sein d’un environnement qui fait la part belle à l’automobile il faudra effectuer tout un tas de missions ou de quêtes annexes pour aider notre bonhomme à se (re)faire un nom dans le milieu de la pègre. Fusillades, courses-poursuites, alliances et trahisons seront au programme et il faudra s’accrocher pour parvenir au bout de l’aventure en compagnie de Tony. En effet, c'est un titre à l'ancienne, sans sauvegarde auto et assez rude dans son cheminement. Si vous mourrez ou êtes arrêté, vous perdrez tout votre matériel (armes et gilet) et devrez tout réachetez ou dénicher.


Le système de visée est plutôt efficace malgré des cafouillages parfois

Pour les connaisseurs - et ils sont nombreux - de GTA III, il faut savoir que la carte de Liberty City Stories est similaire à 95%, avec donc néanmoins quelques écarts sans grande incidence. Un quartier en chantier ici, un autre qui s’apprête à être détruit là-bas…ce genre de choses. L’élément le plus notable sera la présence d’un ferry en lieu et place d’un tunnel au nord entre les îles de Staunton et Portland. Mais globalement les joueurs s’y retrouveront sans peine dans cette préquelle.

La conduite est plus ou moins glissante en fonction des modèles (de la savonette incontrôlable à la petite glissade sournoise mais gérable)

Par contre la vraie grande nouveauté vient de la présence de deux-roues motorisé dans la Cité de la Liberté, les engins étant totalement absents dans le troisième opus. On retrouve les classiques de la série comme la motocross, la bikeuse type Harley-Davidson ou le pur bolide japonais. Un ajout fort sympathique qui s’accompagne de quelques épreuves dédiées (de courses ou d’obstacles) mais qui ne changeront pas fondamentalement l’essence du jeu. Intéressant de voir que dans le livret qui accompagne l’UMD, qui prend la forme d’un numéro du Liberty Tree, le journal de la ville mentionne une campagne de sensibilisation visant à interdire les motos dans les rues, pour être raccord avec leur non-présence dans le futur. Malin et rigolo.


Les artworks de Liberty City Stories sont de mes favoris de la licence avec ce coté BD très marqué

 

MAFIA ET SES À-CÔTÉS

Outre les habituelles missions principales et annexes, on retrouve tout un lot d’activités qui sont coutumières lors de cette ère 3D. Les sempiternelles et toujours plaisantes missions de taxi, d’ambulance, de pompier et de flic font bien sur partie du package, tout comme les moins connues missions de livraisons de pizzas, qui se dédouble ici avec un service de livraison de nouilles chinoises, calqué sur le même principe.


Livreur de nouilles à domicile pour un homme qui rêve de faire main-mise sur la ville. De tout en bas à tout en haut.

Il y aura aussi des courses urbaines qu’il faudra gagner, en étant soit au volant de belles bagnoles soit au guidon de meules qui dépote soit à la télécommande de 4X4 en modèle réduit. Il faudra bien souvent plusieurs essais pour parvenir à franchir la ligne d’arrivée en tête. Des courses contre-la-montre ou des parcours d’obstacles seront disponibles en plusieurs lieux, généralement faisables avec un deux-roues.  On trouve également ce qui se nomme des ‘rodéos’, qui consiste en des épreuves de massacres la plupart du temps, certains petits boulots demanderont aussi de commettre des meurtres de masses ‘dans la joie et la bonne humeur’. Ces séquences ne trouvant pas mes faveurs je les délaisse généralement. Un autre classique qui me convient plus, la ‘livraison’ de véhicules à des fins d’import/export et qui nous voit organiser un ‘grand vol de voitures’ à travers toute la map. C’est toujours cool à faire… à condition de ne pas tourner en rond des plombes pour choper un modèle rare. Pour finir avec le cahier des charges, on aura encore et toujours droit aux ‘paquets cachés’ (ici des porte-clés représentant une main faisant un signe dont j’ignore la symbolique) qui toutes les 10 trouvailles octroient un bonus à la planque (des armes ou le gilet pare-balles) et aux sauts cachés qui font toujours classe quand on les réussit (ou clash quand on les rate…).


Passera ? Passera pas ?

Passons maintenant aux éléments spécifiques à cet opus. En premier lieu le boulot d’éboueur qui comme le laisse deviner l’intitulé de la fonction consistera à collecter divers conteneurs à déchets - communément appelés poubelles - et de les convoyer dans le temps imparti à la déchèterie. On essaye une fois pour voir ce que cela donne mais on ne passe pas des heures dessus.

Tony n'a pas peur de se mettre à la tâche

Un emploi plus captivant sera celui de ‘photographe pour touristes’, disponible dans un stand près de l’aéroport. Vous devrez accompagner un visiteur auprès d’un lieu touristique, le prendre en photo par trois fois puis le raccompagner au point de départ avant le décollage de son vol. Des bonus d’argent seront attribués en fonction de la qualité des photographies. Voilà typiquement le genre de petites quêtes annexes qui me plaît, même si je ne cacherai pas que j’ai connu quelques galères lors de la mise en pratique.

Contrairement aux apparences cet homme n'est pas journaliste


C'est toujours sympa d'avoir de quoi faire des photos dans un jeu

Autre boulot, autre ambiance avec la possibilité de devenir vendeurs de voitures ou de motos. Manette en main cela consiste à embarquer un client dans son véhicule de prédilection et de rouler à l’allure convenue voire de réaliser quelques manœuvres qui convaincront l’acheteur de passer à la caisse. J’ai adoré ce job, qui ce fait sans déplaisir, surtout pour ce qui est de la partie deux-roues. Notez que les deux magasins sont distincts l’un de l’autre, mais le principe est identique dans les deux boutiques.


Toute la classe d'un homme de goût...

Autre aspect assez particulier avec ce hobby de ‘Vigilante’ qui nous voit jouer en compagnie de camarades tout aussi singulier les protecteurs de pacotille faisant plus de mal que de bien. Je n’ai fait qu’effleurer cette partie du jeu composé de 45 missions mais qui donne de sacrés bonus quand on en vient à bout.


À la tête d'une escouade de citoyens vigilants, vous ferez régner l'ordre dans les rues...ou pas.

Et enfin il y a cette épreuve du TV Slash. À fond de cale d’un navire craspec vous devrez dessouder des groupes d’assaillants qui vous attaquent par grappes, chaque sale type étant muni d’une tronçonneuse. Une arme qui ne pardonne pas la moindre erreur. Possibilité de gagner le costume de Poulet si vous réussissez par deux fois ce sacerdoce.


Une séquence de jeu hystérique


UN CHEMIN DE CROIX (ROND CARRÉ TRIANGLE)

Cet énième épisode de la licence GTA n’aurait pu être qu’anecdotique dans ma traversée des différents opus, mais il n’en est rien. Et ce pour une raison bien précise : c’est le plus mauvais des Gran Theft Auto qu’il m’ait été donné de faire. Et de loin. D’une agaçante difficulté de base, le jeu n’est pas aidé par un protagoniste peu amène et sans profondeur. C’est un coupe-jarret de la mafia qui n’a pour  ambition que de couper des jarrets pour la mafia. Voilà voilà. Il y aura bien un semblant de développement de caractère dans sa relation conflictuelle avec sa mère (une mégère qu’on ne fait qu’entendre derrière ses rideaux) et j’ai même cru à un moment donné en une romance avec l’épouse japonaise délaissée Toshiko Kasen, mais non. C’est un être froid au cœur de pierre, et basta.


Un anti-héros qui aime trancher net

Pour en revenir à la difficulté, en fait cela va plus loin que cela. C’est un sentiment général d’un soft mal calibré dans son ensemble. Et je mettrai en exergue un bel exemple pour démontrer cela : l’histoire principale est découpée en 70 missions dont 33 se déroule sur Portland. Oui, quasiment la moitié du jeu se déroule sur la première île, sans accès aux deux autres ! Je vous assure que cela fait très long ! Ajoutez à cela que pour enfin boucler ce premier îlot il y a une dernière épreuve complètement dingue dans la cale du bateau (le même endroit où se déroulera par la suite l’émission TV Slash) qui se révèle plus hard que la véritable dernière mission du jeu qui elle se déroule au phare et vous ne pourrez que constater le manque d’équilibrage de ce Liberty City Stories.
Le truc c’est qu’au final, aucun niveau de ce jeu n’est fun ou plaisant à jouer. Toutes les missions sont d’une lourdeur insondable, se parcourent avec peine et nombreux soupirs de désespoir (mention spéciale pour ‘Salvatore’s Salvation’ qui m’aura fait voir rouge !). Alors certes dans les autres épisodes il y avait aussi quelques missions bien relous qui me prirent grave le chou (le chariot élévateur au début de Vice City Stories…) mais là c’est quasiment la totalité qui prend la tête. C’est bien simple j’ai fini par décompter le nombre de missions qu’il me restait à faire pour voir le bout du scénario, chose que je n’avais jamais fait dans les autres.


Des liens fort uniront Tony Cipriani et le fourbe Donald Love

Pour contrebalancer tout cela, le titre s’offre le meilleur thème musical de toute la saga. Cette musique est vraiment exceptionnelle et me rappelle plus ce que l’on peut entendre dans Red Dead que dans GTA. Ouvrez grand les oreilles pour pleinement apprécier ce morceau :

Qu’il m’aura été difficile de parvenir au générique de fin de Liberty City Stories ! Avec son personnage principal pas très affriolant, ses missions toutes plus casse-noisettes les unes que les autres et son rythme mal agencé, cet épisode se retrouve clairement tout en bas de mon classement général des Gran Theft Auto auquel j’ai joué (tous excepté les épisodes ‘vue du dessus’ : 1, 2 + leurs add ons respectifs, la version Advance ainsi que le Chinatown Wars). Il n’en reste pas moins qu’il propose de belles petites choses annexes, comme le coup des ventes de véhicules, les missions de ‘Vigilantes’ ou bien encore le job d’éboueur.
Pour finir je préciserai que le jeu doit être bien plus agréable à jouer dans son portage PS2, car l’apport de la seconde analogique permet un contrôle caméra bien meilleur, contrôle qui dans la version PSP est cantonné à une fonction bis du bitoniau champignonesque via la gâchette gauche. Pas vraiment très pratique…