Il y eu des films Marvel avant le MCU (ca vous en bouche un coin, hein !?). Les Spiderman de Sam Raimi, les différents 4 fantastiques, les Ghost Rider avec Nicholas Cage etc etc… Parmi ceux-ci, le triptyque mettant en scène le chasseur de vampire incarné par Wesley Snipes connu une grande carrière populaire entre 1998 et 2004. Suite à un article d’Écran Large revenant sur cette saga – avant le reboot MCU, avec Mahershala Ali reprenant les lunettes noires et l’épée – j’ai regardé de nouveau ces films que je n’avais pas revu depuis leur sortie respective. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le cinéma d’il y a 20 ans, c’était un peu rude.

 

 
BLADE – de Stephen Norrington (1998)

Distribution:
Wesley Snipes: Blade
Kris Kristofferson: Abraham Whistler
Stephen Dorff: Deacon Frost
N’Bushe Wright: Dr Karen Jenson

Héros badass: définition

Suite à une énième altercation avec un clan vampire, Blade et son bras droit Whistler se retrouve avec le Dr Karen Jenson sous leur surveillance. Cette dernière est hématologue pour le laboratoire d’un hôpital et tentera de mettre au point un sérum qui permettra de guérir Blade de sa soif de sang. Car l’homme est à moitié vampire, possédant toute leur forces mais aucune de leur faiblesse (il peut sortir à la lumière du jour mais vieillit comme un humain. Pour le reste c’est un vampire).
Pendant ce temps-là, Deacon Frost met en place un rituel ancestral qui ramènera à la vie un ancien Dieu vampirique qui imposera la suprématie des buveurs de sang sur la planète.

Seul Blade est capable de l’arrêter.

La jolie chercheuse se demande comment elle à pu se retrouver mélée à cette histoire de vampire...

Débutons par ce qui saute aux yeux lors du visionnage de la trilogie, ce premier film est le mieux réalisé des trois. Une vraie patte, une vraie ambiance, un vrai grain. Cela n’empêche pas par ailleurs un manque de finesse et de fluidité. Les plans nerveux se multiplient et s’enchaîne sans temps mort, le rythme est haletant. Les effets spéciaux eux demeurent de bonne facture, notamment la scène ou il saute de l’hôpital au toit.
Les rares moments où le métrage va se poser amènent de toute façon des scènes vraiment mal écrites et insérées au burin. Ce sera d’ailleurs une constante de la saga : Les dialogues ne sont pas très bons. Les phases d’action elles dépotent un maximum, et donne parfois dans le Too Much quand les combattants font des pirouettes dans tout les sens pour pas grand-chose. Il faut noter la grande suffisance de notre protagoniste principal, qui à force de trop en faire pour paraître cool et classe en devient parfois ridicule. Je ne saurai dire s’il faut prendre ses mimiques au premier ou au second degré, mais vu de 2021, c’est affligeant.

Deacon et ses sbires. Revoir Stephen Dorff jeune démontre à quel point il à gagné de l'expérience avec le temps (excellent dans True Detective S3 et paraît-il dans Deputy)
Plus haut ,en médaillon: Le même Deacon face à la lame de Blade.

Ce premier épisode reste cependant le mieux ficelé, le plus dramatique et oui – le plus cohérent. Car dès le suivant çà part dans tout les sens…

BLADE II – de Guillermo Del Toro (2002)

Distribution:
Wesley Snipes: Blade/Eric Brooks
Kris Kristofferson: Abraham Whistler
Leonor Varela: Nyssa Damaskinos
Thomas Kretschmann: Seigneur Eli Damaskinos
Ron Perlman: Dieter Reinhardt
Norman Reedus: Scud
Luke Goss: Jared Nomak
...

Héros stylé: définition

Alors en tournée en Europe de l’Est pour retrouver son acolyte détenu depuis deux ans par les vampires, Blade est contraint de faire équipe avec une élite de combattant de la nuit pour mettre un terme à un danger bien plus grand. Jared Nomak est un vampire qui as évolué pour devenir quelque chose d’encore plus effrayant, ne se nourrissant plus seulement d’humains mais aussi de vampires ‘classiques’. Et surtout son espèce prolifère à une vitesse exponentielle, menaçant rien de moins que l’ensemble de la planète.

Seul Blade est capable de l’arrêter.

Nyssa et son père le seigneur Damaskinos. Très vieux vampire comme on le devine à son faciès.

Un chouia moins bien mis en scène mais plus fun que l’opus précédent, ce second film est un grand spectacle qui donne dans la démesure. Et tout d’abord en ce qui concerne son casting assez prestigieux en second couteau : Ron Perlman, Norman Reedus (futur Daryl Dixon) et Donnie Yen, qui se chargera également des chorégraphies de combat. Le scénario est basique (pensez Aliens) mais on ne s’ennuie pas car Del Toro sait comment mettre en image des séquences qui chez d’autre serait rébarbative. On peut dire que ce Blade II servira de brouillon grandeur nature au réalisateur pour ses futurs Hellboy, avec toujours Ron Perlman. Et le script lui sera réutilisé quasiment tel quel pour Hellboy II, avec ‘le roi et la princesse’ faisant appel à un chasseur pour les débarrasser d’une menace imminente. Luke Goss incarnera d’ailleurs le ‘même rôle’ dans les deux films, à savoir le prince aigri. Notons que l’apparence du chef de clan de Blade II est très proche de celle d’Abe, l’homme-poisson.

L'acteur principal face à son réalisateur. Wesley à l'air d'être à fond dans son personnage. Sans doute un peu trop d'ailleurs...

Par contre là on commence à tomber dans les incohérences et le tripatouillage d’écriture à la mord-moi le nœud. Le retour de Whistler est incompatible avec ce qui se déroule dans l’épisode précédent et c’est donc avec des circonvolutions et des non-dits que le personnage revient d’entre les morts. Car donc il ne se serait finalement pas suicidé lors du hors-champ, serait devenu vampire et aurait été récupéré par un clan qui l’aurait enfermé dans une capsule pour on ne sait quel raison et aurait fini dans un sous-sol de Prague. Ok…admettons. Mais pourquoi ? Un appât ? Des recherches ? On ne le saura pas…
Pareil, Blade guérit Whistler de son état vampirique grâce au sérum mis au point par Karen dans le 1 (au passage on ne reverra pas l’actrice qui ne sera même pas vaguement mentionnée). Whouaou qu’on se dit, une formule capable de refaire basculer les vampires en humains, voilà un truc intéressant ! Que Nenni ! Blade continue d’usiter du sérum pour contrer sa maladie mais jamais il n’aura l’idée de s’en servir pour sauver des dizaines, des centaines de ses adversaires, préférant les exterminer dans la joie et la bonne humeur. Le scénario explique ceci par le fait que Whistler n’avait pas achevé sa transformation – en deux ans – et que à l’image de Karen dans le premier, à pu être ‘ramené’ avant de muter totalement. D’où la cuve de stase. Voilà typiquement ce que j’appelle de l’écriture ‘excuse’, tout un bordel de faits cohérents mais profondément illogiques (oui) pour expliquer un truc qui n’a objectivement aucun sens si on prend du recul sur la situation. Autre que de ramener un acteur apprécié dans un rôle. La blague ultime étant que Whistler, n’ayant pas achevé sa formation, n’a pas guéri de sa jambe qui  claudique. Ha Ha, c’est drôle. Et tragique à la fois.

La créature fait face à 'sa frangine'. Une évolution de vampire assez peu ragoutante. On apprendra dans le 3 qu'il s'agit en fait là de la forme primaire de ces créatures (et donc les vampires 'classiques' seraient une évolution dû au croisement avec l'Humanité).
Plus haut, en médaillon: Scud, en remplacement de Whistler pour aider Blade. Notez le T-shirt BPRD. Del Toro pensait déjà très fort à Hellboy lors de ce tournage, c'est l'évidence même.

Question FX, les doublures numériques font mal aux yeux. Effet trop plastique, mouvement trop élastique… on était alors aux balbutiements de ces technologies. Mais ca fait tout de même mal aux yeux.

L'équipe de mercenaire vampire pose pour la postérité. Belle brochette de look mi-vamp mi-goth

BLADE : TRINITY - de David S. Goyer (2004)

Distribution:
Wesley Snipes: Blade
Kris Kristofferson: Whistler
Jessica Biel: Abigail Whistler
Ryan Reynolds: Hannibal King
Dominic Purcell: Drake
Parker Posey: Danica Talos
...

La fameuse trinité du titre?

De retour en Amérique, Blade et Whistler traquent encore et toujours les vampires. Mais le diurnambule tombe dans un piège grossier qui le révèle au grand jour et fait de lui l’ennemi public numéro 1. Rapidement les forces de l’ordre assiègent leur planque et l’assaut tourne inévitablement mal. Abraham Whistler meure pour la seconde fois en trois films, cette fois pour de bon semble t’il. Résigné, Blade se laisse capturer par la police. Au poste il reçoit l’aide inattendue de nouveaux alliés, l’agaçant Hannibal King et surtout Abigail Whistler, fille illégitime de son ancien compagnon d’arme. Ces deux sauveurs font partis d’un groupe de ‘résistants’, baptisé les Nightstalkers, qui s’opposent comme ils peuvent aux monstres assoiffés de sang frais.
Pendant ce temps-là, les vampires on ramené à la vie rien de moins que la légende ultime de leur espèce, l’homme-dragon lui-même, celui qui fut à la fois le seigneur et saigneur des Carpates, Dracula en personne. Ceci afin que ce dernier reprenne sa place naturelle et se débarrasse une fois pour toute de la menace qui pèse de plus en plus sur eux. Celui qui se fait désormais appeler Drake (faut vivre avec son temps) accepte de s’acquitter de son devoir mais souhaite également dominer tous les humains, qui on fait de lui un folklore déshonorant.

Seul Blade est capable de l’arrêter.

Notre bon vieux Dominic Purcell en Dracula. Avouez que cela renouvelle le genre. Après on apprécie ou pas...

Point important, c’est la première fois que je visionnais ce dernier métrage consacré au demi-vampire de Marvel, et alors là on descend vraiment de plusieurs crans ! Et on n’était déjà pas bien haut de base.  Réalisation génération MTV, écriture pauvre, grave problème de production et tension sur le tournage, ce pauvre troisième épisode aura tout traversé. Et je n’évoquerai pas plus l’énorme erreur de casting en la personne de Dominic Purcell, qui livre une prestation bovine d’un personnage traditionnellement plus habitué à la prestance et au charisme. On va dire pour être gentil que cela renouvelle l’image du légendaire vampire…

Héroine classe: définition

A l’opposé on découvre Ryan Reynolds en side-kick doué mais bavard (il reprendra le même type de rôle dans le premier Wolverine, avec le Deadpool Version 1) et Jessica Biel en archère supra-stylée, tout deux plutôt bien campés. Par contre leur fine équipe c’est autre chose. Disparaissant aussi vite qu’ils sont introduit, ils ne serviront que de chair à canon pour le Seigneur des Ténèbres. J’y ai noté l’anecdotique présence du toujours sympathique Patton Oswalt (non, c’est tout). Et aussi l’élément de loin le plus drôle et WTF du film avec Sommerfield, la généticienne aveugle. Gloire et honneur éternel au grand barjo qui à créé ce rôle !
Que quelqu’un m’explique par A+B comment une personne peut travailler dans un laboratoire – qui plus est dans la génétique, qui demande il me semble de pouvoir manipuler et analyser visuellement des éléments ô combien minuscules – en n’ayant pas recours au sens de la vue ? Et ce n’est pas avec la foireuse explication du ‘traducteur d’écran’ en braille que l’on va me convaincre ! Comment on décrypte un code génétique de plusieurs milliards de ligne avec une telle machine ? Comment on analyse les effets d’un sérum, d’un virus ou d’une maladie sur un échantillon en boite de Pétri avec la voix automatique d’un PC ? Mais merci une fois de plus pour l’énorme éclat de rire que m’a apporté la présentation de cette laborantine, ça m’a vraiment fait du bien en cette morose période.

Parker Posey - qui joue ici une vampire frappadingue - est une actrice que j'adore. Elle mérite plus de reconnaissance du public.

En contrepoint de ces absurdités, on tombe sur certaines scènes d’un glauque absolu, comme la découverte de l’entrepôt de ‘stockage de sang’. Séquence qui ne sert à rien en soi mais qui fait montre de l’ambiance qui aurait dû conduire le film. Ce passage et la fille Whistler sont les deux seuls choses à sauver dans Blade: Trinity. Ha, et la scène de course-poursuite à travers les immeubles entre Blade et Drake. Je n’ai pas compris le pourquoi du comment (Pourquoi Dracula n’affronte pas son rival à ce moment-là ?) mais c’est vraiment chouette à regarder, avec Dominic Purcell et Wesley Snipes passant d’appartement en appartement ou de bureau en bureau, avec tous ces badauds qui ne comprennent pas ce qu’il se passe. En évoquant cette partie ‘d‘attrape-moi si tu peux’, je repense à un thème récurent qui revient en boucle dans le script : les enfants à sauver. Vraiment cela revient de façon régulière. C’est soi un message profond sur la violence des adultes qui affecte les plus jeunes soi une paresse d’écriture pour donner une motivation valable et juste aux héros. Selon votre bon vouloir.
Et pour en finir avec ce métrage, quelques questions qui m’interroge :
-À quoi sert le personnage du psychiatre ??
- Pourquoi Dracula infiltre t-il la base des Nightstalker sous l’apparence de Whistler ? Alors qu’il ne se sert pas de ce subterfuge et que surtout il ne le connaît ni d’Eve ni d’Adam !
La réponse vient en fait des énormes problèmes de production, qui on aboutit à un montage catastrophique. Autre preuve avec ces différentes fins qui parsèment DVD et autres Blu-Ray, selon les versions et les éditions. On sent de toute façon quand on découvre la conclusion que celle-ci à été bricolée de bric et de broc…ça se termine tristement en peau-de-boudin.

~€~

Elizabeth avait raison: un bon bain de sang frais, rien de tel pour retrouver la forme

Des suites furent envisagées à l’époque. On parle soit d’une séquelle avec en vedette Abigail Whistler (Jessica Biel) ou plus étrangement d’un crossover avec Underworld, évoqué par Kate Beckinsale elle-même. Finalement rien ne se fera, et Marvel récupérera la licence peu après pour la mettre sous cloche. Néanmoins Blade connaîtra un nouveau départ d’ici quelque années (la phase 5, ce n’est pas pour tout de suite) et sera donc inclus au MCU. Reste à voir si cette nouvelle mouture fera référence à cette trilogie d’une manière ou d’une autre…

Je ne suis pas sur que j'aurai apprécié (j'adore la saga Underworld)

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

Blade

Mais c'est c*n

 Blade II

Mais c'est très c*n

 Blade: Trinity

Là c'est trop c*n

 

Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.