Synopsis: Délégué par le président américain Winston H. Jameson pour sécuriser Daisy Town afin de pouvoir faire la jonction du chemin de fer est-ouest, Lucky Luke retourne dans sa ville natale désormais dominée par l'escroc Pat Poker. Hanté par de vieux démons, il voit ses ambitions d'y faire le ménage bientôt contrariées par l'arrivée de vieux ennemis. 

Réalisateur: James Huth

Année: 2009

Distribution:
Jean Dujardin : John 'Lucky' Luke
Alexandra Lamy : Elenaor, dites 'Belle'
Daniel Prévost : Pat Poker
Melvil Poupaud : Jesse James
Michaël Youn : Billy The Kid
Sylvie Testud : Calamity Jane

Non mais quel Malaise ! Je connaissais la réputation peu flatteuse de cette adaptation cinématographique du plus célèbre des cow-boys belges mais honnêtement je ne m’attendais pas à une telle infamie. Dès le prologue on se demande dans quoi on est tombé : c’est mal filmé, c’est mal joué, c’est mal monté. En gros, c’est bancal de A à Z. Bon je veux bien reconnaître quelques tentatives de mise en scène ingénieuse (le plan de la hache, le reflet dans le pot…) mais quand on pense à ce bon vieux Sergio qui faisait mille fois mieux avec mille fois moins ça relativise. Enfin, mille fois moins de moyen hein, parce que l’italien avait évidemment infiniment plus de talent que James Huth, un type qui n’a réalisé que des navets mais qui a toujours le droit de faire des films dans notre beau pays. C’est beau le CNC…

Puis se lance le film en lui-même et les 30 premières secondes donnent le ton : humour pas drôle et facilité scénaristique à gogo. Il faut voir la lourdeur des blagues tant c’est vraiment au ras des pâquerettes - digne de Daisy Town me direz-vous. J’étais éberlué tout du long devant ces tentatives de drôleries qui échouent systématiquement. Je vous assure que cela fini par devenir très malaisant et que de suivre le film se transforme en calvaire. Les scènes avec Jolly Jumper qui parle (la voie ferrée, la grange de nuit) étant le summum du pire. Un cauchemar. Et puis cette volonté de justification du patronyme de Luke, non mais franchement c’est quoi çà ?

Mais qui à pu valider ça pour une sortie au cinéma ?

On épargnera la litanie des faux raccords qui pullulent pour octroyer un bon point en ce qui concerne les visuels, qui malgré tout se rapprochent de la BD de Morris (même si je n’ai pas trop compris ce délire de l’architecture déstructurée de Daisy Town, jamais le dessinateur n’a croqué une ville de l’Ouest comme ça…).

Passons désormais aux acteurs. Comment résumer en quelques mots la Bérézina à laquelle on assiste ? Tout le monde (sur)joue mal, cabotine dans les excès. Melvil Poupaud en tête dans le rôle d’un Jesse James qui se rêve acteur. Michaël Youn lui interprète un Billy The Kid tête à claques sans que je n’arrive à déterminer si c’est le rôle ou l’acteur qui m’hérisse le poil. Quant à Jean Dujardin, il fait de John Luke (oui, oui…) un benêt arrogant au sourire de nigaud. Il n’a pas une once de la sympathie de son modèle de papier et ne mérite rien d’autre qu’un bon uppercut pour lui apprendre l’humilité. En gros c’est Brice de Nice en costume de Lucky Luke. Effarant.
Du côté du casting féminin, Alexandra Lamy fait la potiche avec succès et Sylvie Testud est clairement celle qui s’en sort le mieux en offrant une Calamity Jane oscillant entre attitude bourrine et moment plus touchant (je ne suis sans doute pas très objectif, j’ai toujours aimé le personnage de Martha Jane Cannary).

Qu’il y a t-il à retenir de cette honteuse adaptation qui prétend rendre hommage mais qui en vérité se moque ouvertement et ridiculise sans vergogne l’une des bandes dessinées franco-belges les plus populaires de notre époque ? Comme toutes les autres (Astérix, Spirou, Gaston Lagaffe j’en passe et des meilleures…) c’est une catastrophe qui n’aurait jamais dû voir le jour, tout simplement.
Là où Lucky Luke fait cependant plus fort que les autres immondices portées à l’écran, c’est dans « l’humour » qui laisse bouche bée tant celui-ci est lourd et d'une beauferie abyssale. Jamais je n’aurais cru voir cela un jour à l’écran (contrairement à Wonder Woman 84 qui est débile involontairement, le métrage de James Huth est débile volontairement, se croyant drôle alors qu’il n’est juste que pathétique).

 

Un film crétin, tout simplement.

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:

Après un mois d'inactivité, je tente de reprendre mon rythme sur cette chronique en cette période assez difficile pour moi sur le plan personnel. Rendez-vous donc mercredi prochain 18h pour une nouvelle chronique si tout va bien.