Synopsis: En 1969, en pleine guerre froide, l'archéologue et aventurier américain Indiana Jones se montre opposé à la course à l'espace, en raison du fait que les États-Unis ont recruté d'anciens nazis pour battre l'Union soviétique dans cette compétition.
Parmi ces anciens du IIIème Reich, Jurgen Voller, qui convoite le Cadran de la destinée, un objet inventé par le savant grec Archimède. Mais il n'est pas à le seul à vouloir mettre la main sur cette relique...

Réalisateur: James Mangold

Année: 2023

Distribution:
Harrison Ford :  Henry Jones Junior, dit Indiana Jones
Phoebe Waller-Bridge : Helena Shaw
Mads Mikkelsen : Jürgen Voller
Ethann Isidore : Teddy
Toby Jones : Basil Shaw

Indiana Jones est un de mes personnages préférés. Alors quand Steven Spielberg foirait le quatrième opus en 2008 - à mon grand étonnement - j’étais plutôt chafouin. Finir sa carrière ainsi pour le professeur Jones, sur une bévue pareille, cela me faisait mal au cœur.
Un monde plus tard, Lucasfilm vendu à Disney, un projet de cinquième film est sur les rails. Panique à bord ! Après la honteuse trilogie et les errements en série du côté de Star Wars (une série Willow ? Quelle série Willow ? Apportez-moi une preuve de l’existence d’une série Willow !) voilà que la souris s’attaque à Indy !
Après de nombreuses rumeurs de tournage, des projections-test visiblement difficiles et des reshoots nombreux, le film est finalement parvenu jusqu’à nos écrans sans (trop) d’encombres. Anxieux, je me rendais dans mon cinéma habituel pour constater l’ampleur des dégâts.

2h30 plus tard, mes craintes étaient effacées. Car le film est plutôt bon, ou tout au moins nettement supérieur au Crane de Cristal, qui restera clairement la fausse note de cette saga. Certes on y retrouve un Henry Jones Jr. vieilli et brisé par la vie, à l’aube de sa retraite en 1969 alors que le monde célèbre d’autres héros, qui eux ont marché sur la Lune - rien de moins. Mais c’est justement en se servant de ce thème précis - le temps qui passe et n’épargne personne - que le récit parvient à nous accrocher, au travers d’un Indiana plus assagi mais qui reste au fond de lui cet éternel aventurier.

Il sera embarqué cette fois-ci dans une histoire de cadran météorologique par sa filleule Helena, aux intentions par forcément très claires. L’homme au fouet et au Fedora se retrouvera donc malgré lui à devoir courir après des trafiquants d’art, la CIA, un groupuscule nazi encore bien vivace et rien de moins qu’Archimède en personne, qui créa la fameuse relique au centre de toutes les attentions. De New-York à Syracuse en passant par Tanger, c’est à une course-poursuite permanente dans laquelle se lance l’archéologue malgré son âge avancé…

Au casting on retrouve bien sur Harrison Ford, toujours impeccable dans son rôle iconique. On découvre à ses côtés une Phoebe Waller-Bridge pour laquelle j’avais de nombreuses craintes. Mais bien qu’elle possède quelques lignes de dialogues qui font tiquer, de manière globale elle passe plutôt bien et son personnage et plus profond qu’il n’y paraît. Elle est accompagnée d’un jeune acteur du nom d'Ethann Isidore qui quant à lui rappelle un peu Demi-Lune dans sa fonction d’assistant (bien qu’il n’ait pas du tout le même caractère). On aura droit aussi à la présence de Mads Mikkelsen dans la peau du méchant de service et Antonio Banderas dans celui d’un capitaine de bateau poisseux (d’ailleurs c’est surprenant de le voir dans un ‘petit rôle’…). Quelques jolis caméos seront aussi de la partie…

Évoquons maintenant les sujets qui fâchent: les effets spéciaux et la séquence finale.
Pour ce qu’on appelle désormais les CGI, oui ils ne sont pas parfaits et pour ma part bien trop présent, notamment durant la partie Newyorkaise. Il y a overdose pendant le premier tiers du métrage de fond vert et d’incrustations numériques ; à tel point que parfois on se croirait devant un film d’animation ! Heureusement cela se calme dès que la troupe quitte les États-Unis pour revenir à une imagerie plus conventionnelle (et agréable à regarder).
Soulignons aussi la séquence d’ouverture avec un Harrison Ford rajeuni par la magie de l’informatique qui malgré sa belle réussite laisse tout de même une drôle de sensation (la fameuse « Vallée de l’Étrange »). Mais il ne faut pas non plus exagérer, on est ici des niveaux au-dessus de l’effroyable « The Flash » !

Passons au climax du film, qui est clairement le point qui divise les spectateurs. Je ne le dévoilerai pas ici rassurez-vous mais en ce qui me concerne cela ne m’a pas dérangé le moins du monde. Entre ce qui se déroule au cours de ce périple mouvementé et les péripéties auxquelles faisait Face Indy par le passé, je concède volontiers que c’est de loin le truc le plus énorme (et encore, c’est sujet à caution) mais qui ne « détruit » rien ou n’insulte pas la licence (ce qu’il ne faut pas entendre…).
Sachez que dans les romans officiels (que j’ai tous lu) il lui arrive fréquemment de côtoyer le surnaturel et le fantastique. Dans les films aussi d’ailleurs, car je rappelle quand même qu’il a croisé sur sa route les « esprits » de l’Arche d’Alliance, la magie noire de Kalima (capable d’arracher des cœurs d'être vivants !), un immortel de 800 ans et des voyageurs d'univers parallèles ressemblant à des extra-terrestres aux os de verre…

Un petit mot pour signaler à ceux qui ne le sauraient pas que toute la conclusion, qui se déroule suite à un écran noir et une ellipse très surprenante fut en fait retournée après une fin initiale qui fut invalidée très fortement lors des projos-test. J’ai entendu de nombreuses choses sur ces premières scènes finales, qui de toute évidence étaient pas mal extrapolées au vu du résultat visible en salle mais dont je reste très curieux. Sachez juste que le destin de notre héros aurait pu basculer du tout au tout dans cette autre version...

Inutile de tourner autour du pot antique, j’ai été très agréablement surpris par « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée », qui rattrape le désastre du précédent opus tout en faisant passer un très bon moment lors de son visionnage.
Oui il reste un cran en-dessous de la trilogie classique mais il n’a rien de honteux, loin de là. Je me mets même à espérer un sixième opus avec le retour de Demi-Lune pour réellement prendre la relève d’Indiana, un peu sur le même principe des "Creed" pour la saga Rocky (Harrison Ford ne serait là que pour quelques scènes de dialogues, pas besoin de plus). Sait-on jamais...

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:

Rendez-vous mercredi prochain 18h pour une nouvelle chronique.