Une fois n’est pas coutume, revenons cette semaine sur une bande dessinée. Zombillénium en l’occurrence, dont le cinquième tome est sorti il y a peu. Créée il y a une bonne dizaine d’année par Arthur De Pins, elle narre le quotidien d’un parc d’attraction du nord de la France. Parc qui possède une petite particularité étant donnée le fait que son thème de prédilection est l’horreur, sous toutes ses formes. Ha, et aussi le fait que l’entièreté de ses employés soit des monstres.

Auteur: Arthur de Pins

5 Tomes + 1 film d'animation
2010 - Gretchen
2011 - Ressources Humaines
2013 - Control Freaks
2017 - Zombillénium le Film (préquelle)
2018 - La Fille de L'Air
2020 - Vendredi Noir

Vampires, loups-garou, momies, sorcières, zombies et toute une ménagerie de créatures plus ou moins ragoutantes occupent donc la totalité des postes de la zone de loisirs à l’insu des visiteurs qui n’y voient que du feu. À la tête du parc, Francis Von Bloodt gère à sa manière ce drôle d’endroit qui connaît, en plus des complications habituelles à toute entreprise, ses galères bien particulières. Ce lieu hors du commun nous est d’abord présenté comme une sorte d’havre  de paix pour les créatures obscures mais assez rapidement on comprend que derrière la mascarade se cache un plan démoniaque pour récolter un maximum d’âmes, et que des forces s’opposent au sein même de la communauté pour parvenir ou non à mettre ce terrible dessein à exécution.

Le personnage principal n’est point le vampirique directeur mais une simple stagiaire du nom de Gretchen, sorcière de son état. Jeune femme de bonne volonté mais aux motivations mystérieuses qui fouine comme elle le peut dans les affaires qui se cache en coulisses. C’est par elle que, en compagnie d’Aurélien Zahner le ‘petit nouveau’, nous allons faire connaissance avec le parc à thème et ses différents occupants. Blaise le DRH lycanthrope, Aton la momie aux grands idéaux, un peu plus tard on découvrira Astaroth le démon…mais mon personnage favori, c’est Sirius Jefferson, le squelette syndicaliste. Je ne divulguerai pas les différentes intrigues qui parsèment les cinq tomes existants mais sachez qu’on y croise de plus en plus de membres du conseil d’administration, et que ceux-ci se révèlent de vrais petits diables…

Au fil des cases, de nombreuses références se décèlent. Comme par exemple l’école de sorciers basée en Angleterre dans laquelle Gretchen fait ses études ou la présence de la Winch Tower dans la première case du tome 4. On y croise également des hommages à quelques stars disparue, comme Michael Jackson ou Elvis…

Le style graphique du dessinateur est assez particulier et, pour avoir vu de visu l’auteur pratiquer son art il y a quelques années au cours d’un petit festival de BD, c’est véritablement une méthode de dessin atypique. Basé sur des formes géométriques et autres options d’Illustrator 9.0 qu’il manipule tel l’expert qu’il est, la finalité des traits ne se dévoile qu’au bout d’un long moment de construction. Mais quand il apparaît on est stupéfait du résultat. On est bien loin du classique crayonné d’antan…

La série étant entièrement conçue sur ordinateur, cela confère une teinte singulière à l’ensemble. Absence de traits noirs, couleurs par aplats…on croirait des captures d’écran de film d’animation. D’ailleurs un long-métrage animé à vu le jour en 2017, une préquelle aux albums tout aussi réussi que la version papier. Format audiovisuel oblige, un focus est apporté à la musique et aux effets visuels dynamiques qui font mouche. Intéressant également d’y voir le début du rapprochement Gretchen/Sirius qui ne s’entendent pas du tout quand débute l’aventure cinématographique alors qu’une profonde amitié les unit dans les livres. Quelques nouveaux personnages sont introduits, notamment une parodie du héros de la saga Twilight, un vampire aux dents longues. Ainsi qu’Hector et sa fille Lucie. Cette dernière prendra alors une place importante dans les BD qui paraîtront après la sortie sur grand écran de la franchise. Il manque cependant clairement un pan scénaristique de taille entre le film et le premier tome, car plusieurs points ne font pas le lien…mais rien de dramatique (le film à bien sur été écrit des années après le premier bouquin).

Premier essais d'animation avec ce clip de Skip the Use. Son leader, Mat Bastard, est le 'double' IRL de Sirius. Le chanteur lui prête donc tout naturellement sa voix dans le film.

J’ignore si Arthur de Pins à prévu une fin pour Zombillénium mais je penche pour un oui. L’intrigue semble avec ce dernier album en date plus proche de son dénouement que de sa découverte. Où tout au moins on approche de la fin d’un premier cycle. Dans tous les cas il me tarde de lire la suite des aventures de la sorcière sur son skate-balai-volant…Pardon, son ‘Witchboard’.

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

 

Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.