Un univers DC cohérent et fluide, basé sur plusieurs franchises se réunissant en un tout unique, il n’y a bien qu’au cinéma que la sauce ne prend pas. Comics, télévision et même du coté des films d’animations, le pari est réussi. C’est sur cette dernière catégorie que nous allons nous pencher présentement avec une revue générale de la saga ‘New 52 ’, réunissant au sein d’un même scénario global une douzaine de long-métrages en dessins animé. Apokolips n’a qu’à bien se tenir… (Hum !)

Enième reboot du multivers survenu il y a quelques années, le New 52 façon papier remettait une fois de plus les pendules à l’heure sur des parutions trop disparates. Fléau récurent des comics qui on tendance à trop partir dans tout les sens au bout d’un certain temps d’exploitation, la Divine Concurrence à trouvé dans ses désormais célèbres « Crisis » un moyen de faire table rase du passé et de refaire partir la machine comme en 14.
Malheureusement pour ma pomme, ce nouveau départ ne trouva pas écho en moi. Parce que oui, l’univers « New 52 », je ne l’aime mais alors pas du tout. La relecture des personnages emblématiques ne me correspondait pas (Superman arrogant et vaniteux, un Joker méta-humain…) et l’ambiance générale ne m’attirait pas. Question de génération peut-être…

Quoi qu’il en soi, la Warner décida de lancer une franchise sur les productions animés tiré de sa filiale partenaire DC. Au fil du temps il en résultat 15 films qui formèrent donc une saga unifiée. Elle finira par se faire appeler DC Animated Movie Universe (DCAMU), plus communément nommée « New 52 ». Point important, bien que le gros des adaptations provienne bel et bien de la période éditoriale dites ‘52’, ce n’est pas le cas pour l’ensemble des films. Mais nous allons revenir rapidement sur chacun d’entre eux dans la suite de cet article.
Liste complète de cette ère 'New 52' en animation, tirée de Wikipédia parce qu'on va pas se prendre la tête. Cependant ce ne seront pas les seuls DC Animated à sortir lors de cette période (Gotham by Gaslight, Red Son etc...) mais ceux-ci ne font pas partie de cet univers.

Flashpoint fait office de prologue. Ainsi que de « Crisis », c'est-à-dire que le monde à la fin du film n’est pas le même qu’à son début. Les événements décrits ici, bien que canon avec le reste, seront totalement oubliés par tout les protagonistes, y compris Flash. Seul l’un d’entre eux en gardera le souvenir.

Barry Allen en compagnie d'un Batman bien plus sombre que son viel ami Bruce...

Le suivant – Justice League: War – introduit la menace de Darkseid sur la Terre et le besoin des différents héros de s’unir en une équipe efficace et solidaire. Il s’agit donc de l’introduction de la ligue mais pas seulement. Cyborg, encore Victor Stone, y tient un rôle important.

Darkseid rencontre une résistance pas très coordonnée mais tenace

L’autre fil rouge de cette saga fait son entrée fracassante dans l’animation qui suit. Et le titre de celle-ci ne fait pas mystère de son identité. Damian Wayne est bien le Fils de Batman et ce dernier n’est pas du genre à faire dans la dentelle. Bien que sa présence ne soit pas actée dans chacun des dessins animés, il sera tout de même le personnage central de l’ensemble. Le cœur de l’œuvre en somme. Et ce parti-pris est loin d’être inintéressant.

Tel Père Tel Fils

S’en suit quelques films communs sur lesquels j’ai peu à dire. On y présente Arthur Curry dans le Trône de l’Atlantide, la Cour des Hiboux dans Batman Vs Robin et des retrouvailles familiales mouvementée dans Mauvais Sang. Le suivant nous emmène à la Titan Tower, chapeauté par Starfire, sorte d’académie pour jeune super-héros. Les adolescents devront apprendre à se connaître pour faire face aux problèmes causés par le père de Raven.

Le jeune Arthur rencontre furtivement sa reine de mère

Bruce Wayne fait face à la cour des Hiboux

Batwoman et Talia discute fermement d'un point de désacord sur la destruction de Gotham

Une partie des jeunes Titans, avec la très sexy Kori à leur tête

On en vient à Justice League Dark, qui lui à déjà plus de bagou. Et cela est dû pour une grande part à son personnage principal, l’inénarrable John Constantine. Plus cynique et sombre que la moyenne, ce DA mets en avant une team ‘Magie Noire’ avec en vedette ma championne Zatanna, qui fait montre de toute sa puissance. On y retrouve aussi le fantôme cascadeur Deadman ainsi qu’Etrigan le démon magnanime qui fait des vannes canons en rime.

John Constantine sait décidement bien s'entourer...

Prochaine étape avec Judas Contract, un scénario centré sur les Teens Titans et la petite nouvelle Terra qui s'attaquent à la secte de Brother Blood. Puis on revient à Constantine avec City of Demons, à l’origine une web-série remonté en long-métrage. De loin le plus malsain du lot, le plus crade et le plus noir. Le sorcier anglais devra faire montre de tout son talent et de toute sa couardise pour affronter une belle bande de salopards venu directement des Enfers. Petite mise en garde, bien que l’ensemble des films soient orientés ‘Adolescents/jeunes adultes’, ils peuvent être vu par des plus jeunes accompagnés. Ce qui n’est pas du tout le cas de cet épisode, sa violence et son ton cru le réserve pour les plus âgés d’entre vous. Ne mettez pas de bambins devant ce dessin animé !

Énorme contraste entre l'ambiance très légère - voir un peu trop - des Teen Titans...

...et celle bien plus glauque et sanglante dans l'enquête du Hellblazer

Juste après celui que je considère comme le plus réussi, Suicide Squad: Le Prix de L’Enfer. Non-manichéen à l’extrême tout en gardant une certaine noblesse dans ses valeurs, c’est de loin le film le plus gris (et par conséquent le plus mature et le plus authentique) du lot. Alors oui il reste caricatural par moment (Harley est quasiment cartoonesque) et parfois manque de finesse dans certaines de ses thématiques mais c’est le genre de récit qui moi me parle profondément. Un monde où il n’y à pas de gentils, mais pas de méchants non plus. Juste une bande de sales types (et nanas !) avec chacun des convictions et des objectifs différents. Le tout est magnifiquement porté par son personnage principal, Deadshot, formidable d’ambigüité. Si vous ne devez en voir qu’un seul, ce sera celui-là.

Amanda Waller lance une nouvelle mission pour sa Task Force X. Pour un objectif très particulier et personnel... Ce dessin animé est infiniment meilleur que la version cinéma (que je ne déteste pas, je dois être le seul au monde). C'est aussi le cas pour l'autre film d'animation Suicide Squad (Assaut sur Arkham) qui lui fait partie intégrante de l'Arkhamverse (les jeux Rocksteady). Encore une fois, les versions animées mettent la patée aux versions Live...

Un diptyque maintenant avec La Mort de Superman suivi par le Règne des Supermen. Dois-je préciser que cet arc est bien entendu adapté du célèbre comics et de la période qui s’en suivi ? Dans le premier notre homme d’acier se confronte  à une nouvelle menace de l’espace, un monstre surpuissant que rien ne semble stopper. Et que les médias surnomment très vite Doomsday. Pas vraiment le moment idéal pour Clark qui tente de révéler sa vraie nature à Lois. Dans le second, une ribambelle de remplaçants tente d’occuper le poste laissé vacant. On y découvre entre autre Steel, cyborg-superman et ma version ‘Superboy’ préférée (le clone de Kal-El dont les gênes manquants on été comblé avec ceux de Lex).

Doomsday. Et tout est dit.

Un vrai look de Bad-ass pour sa résurrection. Dommage qu'il ne le garde pas

Batman: Silence voit lui aussi son héros évoluer au niveau sentimental. Alors qu’un mystérieux nouveau super-vilain fait son apparition à Gotham, Bruce Wayne entame une relation avec Selina Kyle. Non-dits et faux-semblant seront au cœur de leur histoire…jusqu’à ce que l’homme chauve-souris se dévoile. En tant que possesseur des comics qui relate cette histoire, je dois dire que son penchant d’animation m’a laissé perplexe. Surtout sur l’identité de ce fameux Hush, qui n’a aucun rapport avec son équivalent de papier (Wait…What ?! ). Néanmoins on y découvre un Bruce Wayne un peu différent, que Catwoman sait faire sortir de sa réserve. À tout point de vue…

Le jeu du Chat et de la Chauve-souris

Hush (Silence) chamboule pas mal les petites habitudes des vilains de Gotham City

Seul film, et c’est un peu dommage, centré sur Wonder Woman, Bloodlines à une particularité par rapport à ses camarades. Il est de loin le plus beau. Meilleure animation, meilleur character-design, meilleure palette de couleur… quand on voit çà, on se met à rêver que l’ensemble des DC Animated soit à ce niveau. Certes on est encore loin du standard cinéma (ce n’est pas le même budget) mais comparé au reste, on est clairement plusieurs crans au-dessus. Par quel miracle cet épisode à t-il bénéficié d’un travail plus abouti sur ces aspects-là ? Mystère. Quand à l’histoire elle est certes classique en ce qui concerne l’amazone mais elle fait le boulot. Steve Trevor est bien entendu de la partie et là aussi les deux personnages se rapprocheront enfin (Steve est présent depuis Flashpoint dans cette continuité).

La Princesse Diana au chevet d'un Steve Trevor un peu décontenancé

Et on termine ce tour d’horizon avec Justice League Dark: Apokolips War. Cette fois, plus de demi-mesure, la guerre entre la Terre et Darkseid est déclarée. Et je n’en dirai rien de plus car ce dernier film est de loin le plus surprenant, le plus poignant et le plus choquant de l’ensemble. Vraiment il ose aller là où on ne l’attend pas pour prendre le spectateur par surprise. Les arcs narratifs se terminent dans une cohérence certes surprenante mais aboutie, et plus particulièrement celles de nos deux acteurs au centre de tout çà, Damian Wayne et Victor Stone (Alias Robin et Cyborg). Mais le trio central de cet ultime épisode est constitué de Constantine, Raven et Superman pour une collaboration qui fait des étincelles. Un final en apothéose, avec une dernière scène assez déconcertante qui peut cliver mais qui se justifie par rapport à l’acte initial ayant lancé cette continuité. Non vraiment chapeau bas pour cette conclusion risquée et captivante !

L'ensemble de la Ligue de Justice pour faire face à la menace venue de l'espace
Un Kal-El et une Raven au bout du rouleau tenteront de sauver le monde... ou ce qu'il en reste

"King Shark est un Requin !!"

Au terme de cette quinzaine de films, on constate qu’il était tout à fait possible de créer une saga ‘DC Universe’ qui tienne la route. De ce point de vue là, c’est une leçon donné à la branche cinéma de Warner (bon ok les contraintes ne sont pas les mêmes, surtout au niveau de l’égo des acteurs). Après sur l’ensemble, bien que le tout soit plaisant à regarder, il n’y a pas non plus de chef-d’œuvre indispensable à voir. Ceux qui pour moi sortent du lot c’est le Suicide Squad et le Apokolips War, j’y ajoute la série Constantine remontée en film mais pour d’autres raisons. Pour les autres, cela parlera surtout aux fans de Detective Comics de longue date. On s’amusera à noter les lignes du Destin qui dévient de celles qui malgré tout parviennent à suivre leur voie, quoiqu’il advienne.

"Oh regardez! Est ce un oiseau? Un avion?" "Non, c'est Superman!" "Ha?! Je ne l'avais pas reconnu sans son superSlip !"

Cette review complète du DCAMU fut une très bonne manière de se ‘préparer’ à la sortie très attendue le 18 mars de la Justice League Snyder’s Cut. On en parle très probablement la semaine prochaine…


L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

Si on est fan de DC:

Si on est pas fan de DC:

Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.