Petite revue rapide des dernières Bandes Dessinées lues ces derniers temps.

À Cœur Ouvert de Nicolas Keramidas

Encore nourrisson en cette année 1973, l’auteur fut l’un des premiers à subir une opération à cœur ouvert en si bas âge. Il n’en conserve comme souvenir que le récit de sa mère et une cicatrice qui lui traverse le torse de part en part. Pour le reste tout va pour le mieux, au point que la plupart du temps sa déformation cardiaque, une tétralogie de Fallot, ne lui vient pas à l’esprit. Il vit sa vie tout simplement. Jusqu’à ce jour de 2016, alors âgé de 43 ans, où son cœur s’emballe lors d’une partie de foot en salle. Le verdict ne tarde pas à tomber: il va devoir repasser dans la salle d’opération pour une seconde fois, ce qui ne l’enchante guère…

Ce livre est donc ce parcours hospitalier, un journal de bord des différentes épreuves qu’il traverse, un récit poignant sur les états d’âmes d’un dessinateur qui retrace son destin, une tranche de vie qui révèle ses vérités profondes. Avec ses hauts et ses bas. Nicolas Keramidas nous livre assez froidement ses impressions et surtout les procédures médicales qu’il subit et qui personnellement me glace d’effroi mais qui semble peu l’affecter, du moins psychologiquement parlant.

Ce qui m’effraie dans cette histoire c’est que bien qu’ayant un parcours différent je m’y retrouve beaucoup. Beaucoup trop. Cette BD sonne comme une alarme à mes oreilles et me mets en garde sur les futurs problèmes médicaux qui trônent au-dessus de ma tête telles des épées de Damoclès. Une histoire qui résonne donc en moi et pour laquelle j’ai un attachement particulier.

Dessiner Encore de Coco

Dessinatrice chez Charlie Hebdo, Coco à subit de plein fouet les attentats qui on touché la rédaction en ce tragique 7 janvier 2015. Ce livre est une échappatoire de ce traumatisme où l’autrice mets en images ses sentiments. Telle une immense vague d’amertume qui la submerge parfois, les planches représentent en grande partie l’artiste prise dans un océan tumultueux qui la bringuebale à droite à gauche sans qu’elle ait le moindre contrôle. Métaphore de son esprit qui tente malgré tout de refaire surface pour ne pas sombrer dans les profondeurs terrifiantes de ses cauchemars.

Pour parvenir à sortir de ce marasme elle rencontre quelques psychologues qui l’aideront plus ou moins à surmonter ses angoisses. Elle retrace alors son parcours au sein de Charlie, au milieu des grands noms qui font rêver comme Cabu ou Wolinski. Jusqu’à la date fatidique qui verra sa vie basculer à jamais. Elle revient également sur les jours et les mois qui suivirent la tragédie, observant les réactions parfois surprenantes de ses collègues mais aussi celles du pays, qui bonnes comme mauvaises se mélangent dans une sorte de marasme général. Elle analyse également sa ‘modeste’ personne, simple citoyenne très largement dépassé par les événements. Et qui ne le serait pas ?

Un livre particulier mais je pense nécessaire.

Le Baron de Jean Luc Masbou

Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen est un personnage célèbre de la littérature mais saviez-vous qu’il à réellement vécu ? C’est de ce postulat que le dessinateur part pour nous narrer un baron rangé des familles découvrant qu’un livre a été écrit sur sa personne. Un récit fantasque de surcroît, qui exagère encore plus les histoires déjà assez fameuses que l’homme n’hésite pas à raconter à qui veut les entendre.

 

Le colporteur ayant amené l’ouvrage dans la ville où réside l’ancien militaire aimerait bien rencontrer l’homme, mais ce dernier suite à une promesse faite à sa femme ne peut se rendre à l’auberge, ce qui chagrine la populace friande de ses exploits fantasmés. Alors un par un les figures de la petite bourgade vont tenter de convaincre le baron de venir une dernière fois - la toute dernière Baron ! –faire son numéro dans l’estaminet. Sans succès. Mais à chaque rencontre le sieur nous fera l’honneur d’une de ses aventures.

Un point intéressant d’ailleurs sur ces fameuses péripéties c’est que chacune d’entre elle adopte un style différent, ce qui donne une certaine fraîcheur à l’ensemble. Toutefois notez l’absence des grandes histoires connues du Bonhomme au boulet de canon, comme le voyage sur la Lune ou la rencontre avec Vénus. En fait le baron oscille sans cesse entre ses fanfaronnades et un sérieux qu’on ne lui connaît pas. Bien conscient qu’il est de la nature de ses ‘exploits’. C’est un comédien qui se plaît à faire rêver son auditoire par ses imaginaires odyssées bien plus qu’un véritable héros.

Un livre poétique et merveilleux dans la droite lignée de ‘De Cape et de Crocs’ (la meilleure BD de l’univers je le rappelle) du même dessinateur.

L’Académie Avengers de Preeti Chhibber et James Lancett

Mix entre un roman jeunesse et une bande dessinée, j’ai pris cet ouvrage à la fois par curiosité mais également pour voir un peu à quoi ressembler l‘univers Marvel de nos jours (il y a des années maintenant que je n’ai pas ouvert un comics ‘récent’).
On suit donc Kamala Khan, Alias Miss Marvel qui avec ses camarades Spiderman (Miles Morales) et Écureuillette, découvre l’éducation des super-héros au centre des Vengeurs. C’est gentillet et adressé à un jeune public, cela m’a cependant permis de prendre un peu le pouls du ‘Marvel moderne’. Et je suis de toute évidence complètement dépassé. Non pas que les personnages soient mauvais – ce n’est pas le cas – mais disons tout simplement que ce n’est pas ma génération. Je le ressens d’ailleurs énormément quand des références sont faites dans le récit…et que je n’ai pas la moindre idée de ce à quoi ils rapportent. Coup de vieux assuré.

Néanmoins je constate également une chose dans cette ‘nouvelle génération’ de super-héros: beaucoup sont des ‘acolytes’ d’anciens personnages. Entendez par là qu’il ne s’agit souvent que de ‘pâles copies’ d’ancien héros ou de redites de vilains d’antan. Untel s’inspire de Captain America, telle autre est la fille d’un Vengeur ou bien encore celui-là, un clone qui tente de trouver sa propre voie. La troupe est ainsi à la fois plus dans la diversité indéniablement mais sans parvenir toutefois à créer de nouveaux ‘archétypes’. À quelques exceptions près, genre la gamine avec son T-Rex de compagnie…(sigh)

Petit tour des effectifs de cette académie pour nouveaux-héros. Case 1 nous avons Moon Girl et son dinosaure apprivoisé (pourquoi pas...). Case 2 America Chavez (personnage que l'éditeur a tenté d'imposer comme 'nouvelle' Captain America il y a quelque années, ce qui as soulevé un tollé chez les fans), accompagné de Nova et la nouvelle guêpe, fille de Hank Pym et double éditoriale d'Hope du MCU. Case suivante nous avons Patriot, petit-fils du 'Captain America Noir' et qui est visible en ce moment dans la mini-série 'Falcon et le Soldat de l'Hiver' en caméo, Amadeus Cho - le 'nouveau Hulk' - et la fameuse 'nouvelle' Iron Man (Ironheart) qui as défrayé la chronique là aussi quand  Marvel voulu en faire la nouvelle Tony Stark (je passe sur les guerres internes en ce moment chez les scénaristes pour imposer la culture 'Woke', ce n'est pas le sujet du jour...). Pour finir nous avons un descendant du Docteur Frankenstein, un ersatz en mode ado de Fatalis (??) Death Locket (?!), fusion improbable entre Deathlock et Cyborg en version Teenage Girly et enfin Kid Apocalypse, clone du terrible ennemi des X-Men, là aussi en mode adolescent. Sans oublier bien sur Miss Marvel, Spiderman de Brooklyn et la fille écureuil sur lesquels est centré ce livre-jeunesse.

J’ai aussi une sensation de décalage entre les comics de mon enfance et les modernes, qui semblent plus fantaisistes et moins ‘sérieux’...je veux dire par là qu’ils semblent moins ‘lourds’, moins pesant, plus dans la comédie…Le MCU est passé par là. C’est un traitement qui trouve clairement son public mais je ne peux pas dire que je sois de celui-ci. Je suis cependant satisfait de ma lecture qui m’a permis de me mettre un peu à jour quand à la Maison des Idées telle qu’elle est aujourd’hui.

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Pas d'avis d'Amidon cette semaine, il ne sait pas lire (pour cause ce n'est qu'un chat)
Et pour être totalement honnête, donner des 'appréciations' à des livres j'en suis incapable
Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.