En terminant coup sur coup les jeux Mission: Impossible sur Nes et sur Game Boy Color, je conclue mon aventure consistant à jouer à tout les jeux vidéos existant de la saga (à l’exception des jeux mobiles et de la version GB Advance d’Operation Surma). Je vais donc revenir dans ce nouvel article sur ces deux jeux aux antipodes l’un de l’autre. L’un de ces deux titres se révélant bon mais d’une difficulté diabolique et l’autre d’une facilité déconcertante mais mauvais comme pas permis. Deux visions et deux manières d’appréhender une adaptation de licence…
« Bonjour, Jim. Votre mission, si toutefois vous décidiez de l’accepter, consistera à contrer les plans machiavéliques d’une organisation clandestine. En effet l’infâme syndicat criminel des Sinistre 7 à enlevé le célèbre docteur O, ainsi que sa secrétaire. Le grand scientifique se trouve être à la tête du projet visant à automatiser une riposte nucléaire via son programme informatique ultra-sophistiqué ; et si ce dernier tombait entre de mauvaises mains, cela pourrait tout simplement signer la fin du monde. Vous et vos agents devaient absolument empêcher cela en retrouvant au plus vite le chercheur avant que ses ravisseurs ne le force à livrer ses secrets. Comme d’habitude, si vous-même, ou l’un de vos agents, tombait aux mains de l’ennemi, l’agence nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Ce message s’auto-détruira dans 5 secondes. Bonne chance, Jim ! »
Le retour de Mission: Impossible entre 1988 et 1990
Nous sommes en 1990. Mission: Impossible est à cette époque une série dites revival, qui tente de revenir sur le devant de la scène après son premier cycle qui dura 7 ans, entre 1966 et 1973. On y retrouve Jim Phelps, sous les traits de Peter Graves, qui dirige une équipe d’agents spéciaux pour mener à biens des missions qui devront restées secrètes quoi qu’il arrive. Dans cette new team des 90’s on trouve Grant Coller (Phil Morris, fils de Greg Morris qui lui jouait dans la série des années 70), Nicholas Blake (sous les traits de l’américano-australien Thaao Penghlis, gardez en tête la double nationalité de l’acteur) et enfin Max Harte (le beau blond Tony Hamilton, dont j’apprends en faisant des recherches pour cet article qu’il est décédé en 1995, un an avant que la franchise ne passe sur grand écran). Coté casting féminin, nous avons Casey Randall (Terry Markwell, qui ne fera que la première saison sur les deux) et Shannon Reed (Jane Badler, éternelle Diana de V). Je reviendrai sur le cas de cette dernière un peu plus loin, son « rôle » dans le jeu étant particulier…
Une vue à la verticale assez particulière mais qui se laisse adopter
De tout ce beau monde, l’adaptation sur NES par Konami ne retiendra que le trio de mecs dans la force de l’âge, à savoir donc Max, Grant et Nick. Utilisable à la volée (ou presque) via le menu Start, chacun de nos protagonistes possèdent des capacités qui lui sont propres. C’est à la combinaison des forces de nos trois héros que nous parviendront à atteindre coûte-que-coûte la fin des niveaux. Il faudra cependant faire EXTREMEMENT attention à la santé et à la discrétion de notre petite troupe, car dès que l’un d’eux est tué ou capturé, il disparaît du level en cours. Ce qui parfois posera gros problème à ses camarades qui devront se passer des spécificités de l’absent, qui s’avèrent pourtant parfois pas loin d’indispensable…
Petite fiche de présentation de notre petite troupe:
Max: le bourrin. Déplacement lent. Fonction première: pistolet. Fonction secondaire: explosif.
Utile quand il faut se frayer un chemin au milieu des forces adverses. C’est principalement avec lui que j’ai joué car il permet de se débarrasser relativement facilement des méchants.
Nick: le rusé. Déplacement moyen. Fonction première: le boomerang. Fonction secondaire: le masque. C’est le personnage pour ‘l’infiltration’. Ses boomerangs (c’est un australien, ses armes sont donc des boomerangs, point !) permettent d’atteindre des ennemis sans qu’ils ne nous voient (ils se lancent normalement mais on peut leur donner de l’effet quand ils reviennent en déplaçant le perso, ce qui nécessite un peu d’entraînement mais c’est un style de jouabilité assez cool). Son second atout, ce sont les fameux masques si chers à la franchise. Dans les faits ils permettent de duper les ennemis mais seulement quelques instants. Il faut donc en user avec parcimonie, d’autant plus que comme tout les autres accessoires de nos agents, ils sont en nombres limités
Grant: L’informaticien. Déplacement rapide. Fonction première: coup de poing. Fonction secondaire: gaz somnifère. À première vue il ne sert pas à grand-chose notre bon Grant avec ses petites mains et son gaz immobilisant quelques secondes les malandrins, néanmoins il sera fort utile lorsqu’il faudra pirater quelques systèmes d’alarmes ou de pièges mortels, voir mettre les ennemis dans le noir pour passer en douce…Et de plus il se déplace très rapidement, ce qui s’avérera précieux lors de certaines séquences de vitesse.
Voici l'entrée du sixième et dernier niveau, avec pas moins de 40 ennemis qui vous attendent de pied ferme. Et ce n'est que le début de ce final explosif. Le dernier tiers de ce level peut rendre fou, sachez qu'au minimum il faudra le faire deux fois (si vous vous en sortez bien). Ici le Lien vers le Gamefaqs, très utile avec des maps, un guide pas à pas et des conseils indispensables.
Parlons gameplay. Mission: Impossible est un jeu en vue du dessus d’action-aventure. Nous devons compléter nos différents objectifs en jonglant entre nos personnages et en cherchant à tâtons comment y parvenir. Et quand je dis à tâtons, c’est un léger euphémisme…Cependant dans le fond tout est très bien fait et très bien pensé. Seul manque un peu de clarté dans la nature de nos différentes actions au sein du niveau. Pour donner des exemples concrets, quand vous tombez sur une salle qui semble difficilement franchissable, il y a bien souvent un moyen de la contourner ou tout au moins de désactiver son principal piège, seulement absolument rien ne vous l’indique ou même ne vous dit comment vous y prendre. À vous de bien explorer toutes les salles, de bien comprendre la construction du niveau et de saisir la pertinence (ou non) d’activer tel ou tel levier. Autrement dit, vous allez perdre de nombreuses vies à apprendre par cœur les stages et à en percer toutes les subtilités. Cependant au bout d’un moment vous aurez découvert ses raccourcis et comment atteindre plus rapidement vos objectifs. Le jeu restera retors et impardonnable à la moindre erreur mais vous serez plus aguerri face à lui.
Les pièges sont la plupart du temps évitables, à condition de bien fouiller les niveaux.
Car oui, comme bien souvent pour les titres de l’époque c’est un jeu à la difficulté atroce devant lequel vous pesterez plus qu’à votre tour. En jouant de manière classique (sans codes sur la console d’origine) je peux vous assurer que votre patience sera soumise à rude épreuve et que vous passerez un temps incalculable pour parvenir au bout de la mission. Si vous êtes un couard comme moi, vous ferez le titre sur émulateur avec un maximum de cheatcodes. Et bien même là je peux vous assurer que ce ne sera pas une mince affaire ! Franchir les nombreux pièges, se débarrasser des garnisons de gardes, comprendre de manière complète les niveaux sans se perdre… rien que cela est une épreuve de force en soi. Mais après tout on est dans Mission: Impossible. Pas difficile, pas compliquée, IMPOSSIBLE !
Exemple (d'une partie) d'un niveau
Malgré la vue peu habituelle, vue du ciel, les graphismes sont parfaitement lisibles mais - c’est une évidence - manque de visibilité ‘sur longue distance’. Il faut donc progresser avec prudence pour bien appréhender la suite des événements. On notera la grande diversité des décors, qui passent des rues malfamées moscovites à un musée de Berlin Est (en 1990, la Guerre Froide est à peine finie… si tant qu’elle fut un jour bien terminée), ou bien des canaux de Venise à un camp en montagne pour nous amener finalement sur une île chypriote.
L'épreuve qui conclue l'aventure s'inspire grandement du film 'Wargames'
D’ailleurs au passage il existe deux niveaux qui se dénotent du reste. Le premier est un passage en bateau en plein cœur de Venise et le second…une course-poursuite à ski ! Surprenant mais agréable et surtout bien nerveux. Là encore de nombreux Game Over à prévoir mais ces stages sont relativement court et donc peuvent s’apprendre assez rapidement. Ce n’est clairement pas ces deux apostrophes qui poseront problème sur l’ensemble de l’aventure.
Petit tour en bateau à Venise et évasion d'une place forte à ski...
Deux petites séquences assez rigolotes, et un peu frustrantes
Revenons-en maintenant au cas Jane Badler/Shannon Reed. Dans l’introduction vidéo, elle est clairement présentée parmi ses camarades, pourtant elle est totalement absente du jeu. Absente, vraiment ? Souvenez-vous dans la présentation de la mission, je vous ai parlé de la secrétaire du Dr O, visible dans la capture d’écran plus bas…et qui ressemble étrangement à la femme qui nous intéresse. Ce qui va suivre est une interprétation purement personnelle mais à mon humble avis il s’agit bel et bien de notre quatrième membre de l’IMF, en mission d’infiltration auprès du convoité chercheur, et qui assure sa sécurité malgré sa peu enviable condition de prisonnier. Mais dans le jeu final son rôle est resté en retrait pour je ne sais quelle raison, à mon grand désarroi. Cela aurait été une bonne chose que d’avoir un ‘scénario Bis’ depuis le point de vue de l’agente spéciale. Peut-être pas sur six stages évidemment mais pourquoi pas en ‘niveau caché’ accessible quand l’aventure principale terminée. Mais je vois sans doute un peu trop grand pour les capacités de la machine qui semble déjà bien exploitée.
En résumé, ce Mission: Impossible NES est un jeu parfait sous émulation mais cauchemardesque sur console. Je conseille vraiment aux curieux et aux non-réfractaires du rétro à tenter ce titre certes un peu rugueux mais avec une grande intelligence dans sa construction et son cheminement ; qui invite à l’exploration au-delà du parcours prévu et à être plus malin que lui pour franchir les nombreuses salles d’apparences infranchissables de prime abord. Une très bonne expérience vidéoludique, contrairement au prochain jeu dont je vais parler.
~€~
« Bonjour, Monsieur Hunt. Votre mission, si toutefois vous décidiez de l’accepter, sera d’empêcher une puissance étrangère belliqueuse de mener à bien ses essais nucléaires non approuvés par l’ONU. En tant que jeune agent de l’IMF, vous devrez faire vos preuves et vous serez donc seul sur cette opération. Vous pouvez néanmoins compter sur les ressources de l’agence pour mener à bien vos objectifs. Si vous vous faites capturer ou tuer, nous nierons avoir eu connaissances de vos agissements. Ce message va s’auto-détruire d’ici 5 secondes.»
Une bien belle boite qui vends le jeu comme jamais...mais quand on voit le résultat... Au passage Mr Phelps n'est absolument pas mentionné de toute la mission.
Bon. Nous revoilà dans la peau d’Ethan Hunt, dans une aventure qui se déroule selon toute vraisemblance entre la série et les films (rien ne me le confirme c’est juste une impression personnelle). Le but du jeu consiste à se rendre dans divers endroits du niveau, d’y appuyer sur ‘B’ puis de revenir au point de départ. Voilà, merci, bonsoir !
Tom Cruise est de suite reconnaissable
Non mais vraiment il n’y a rien de plus à faire de tout le titre. Enfin si il y a des gardes à éviter/shooter/savater sur le chemin mais en dehors de çà rien de plus ! 10 niveaux qui s’enchaînent sans aucune originalité de jouabilité. Seuls les environnements changent, de la ville typique allemande à la base campée dans un désert, du centre-ville d’affaire à la banque ultra-sécurisée.
Nous sommes ici face à un jeu générique de bas-étage, qui exploite salement la célèbre licence pour vendre des cartouches, rien de plus. Il suffit de changer le ‘skin’ de l’ensemble (décors, personnages, inventaire etc…) et vous obtiendrez ‘Ali Baba 2000’ ou bien ‘Monsieur Hulot cherche ses clés’. Absolument rien dans cette ‘adaptation’ en terme de jouabilité ne rappelle ne serait-ce qu’un peu, ou ne s’inspire même vaguement, des codes de la série. Tout juste quelques cartons qui expliquent sommairement le contexte des missions et la musique qui pour le coup est assez réussie (quelques morceaux en tout et pour tout qui tournent en boucle, mais le thème principal est magistralement interprété par la pourtant assez peu costaude console portable). De la même base technique, vous pouvez habiller le visuel de tout ce que vous voulez et créer un ‘jeu’ comme bon vous semble.
Ethan et les lasers, toute une histoire
Heureusement notre bonhomme se manie plutôt habilement et possède quelques ustensiles qui s’avèreront nécessaires à sa progression. Un pistolet-tranquillisant la plupart du temps et un lance-grappin parfois pour atteindre quelques toits prédéfinis. Notez qu’il s’agit de la même touche pour effectuer les sauts et s’allonger au sol, la fonction changeant au gré de la situation (en fait ‘B’ est une touche contextuelle, s’adaptant au moment où vous appuierez dessus). Parfois Ethan se balade à mains nues et c’est donc par quelques mandales qu’il devra se débarrasser des gardes. Ce qui s’avère à la fois assez compliqué et très facile. Car dès que vous êtes repéré il ne leur faudra pas plus de trois balles pour vous coucher (et elles viennent très très vite !). Donc en fait il ne faut pas se faire alpaguer…et nous sommes aidés en cela par le très faible champ de vision de ces fameux gardiens. C’est simple ils ne voient qu’en ligne droite en face d’eux. Ils n’ont pas la moindre vision périphérique. Ce qui s’avère pour nous un avantage indéniable, malgré le ridicule.
Croyez-le ou non mais le plus dur dans tout ça c’est de trouver la sortie ! Vous allez me dire c’est bien au même endroit que là ou l’on à commencé et je vous direz que oui, au pixel près. Et c’est bien là le problème, de trouver le pixel exact qui permettra d’activer la fin de mission. Ce sera bien souvent l’objectif le plus difficile à accomplir au cours de cette dizaine de stages. Savoir où appuyer sur B à l’intérieur des niveaux sera aussi quelquefois assez hasardeux, mais en farfouillant bien les environnements, cela ne posera pas trop de problème. Il faut juste du temps. Beaucoup de temps.
Les décors sont potables mais interchangeables...
En drôle de bonus, le jeu donne accès dès le menu principal à un ‘organiseur de l‘agent’ dans lequel on retrouvera une messagerie, un carnet d’adresse, une calculatrice et une fonction de télécommande pour divers appareils (TV, chaîne Hi-Fi, satellite…). Sont-ce de vraies fonctions disponibles sur la Game Boy Color ?? Le mystère reste entier...
Cette adaptation GBC de la franchise d’espionnage est hautement dispensable et peu recommandable. Aucune âme, aucun fun, aucune référence, rien de rien…De plus le gameplay est tellement générique que modifier tout l’aspect visuel du jeu pourrait donner n’importe quel autre titre lambda. Seul point positif sa bande-son et plus particulièrement sa reprise du thème principal, étonnante. Comme ses ‘extras’ peu commun qui laisse un peu dubitatif. Pourquoi une fonction télécommande ? Pourquoi un carnet d’adresse ? Ne valait-il pas mieux améliorer sa programmation ludique plutôt que d’incorporer ces gadgets superflus ? En conclusion, passez votre chemin, il n’y a rien à voir par ici…
Préparez vos esgourdes pour ce concert philharmonique de haut vol!