Synopsis:
Dans un futur apocalyptique où les enfants sont sélectionnés dès leur naissance pour devenir des soldats, ils sont endoctrinés dès leur plus jeune âge à devenir des machines de combat dénuées de sentiment… Vétéran de nombreuses guerres intergalactiques, le sergent Todd est un de ces soldats que rien n'arrête. Jusqu'au jour où une nouvelle génération de soldats biogénétiques fait son apparition… Ils ont été créés pour remplacer ces vieux soldats devenus obsolètes. Todd et deux de ses hommes affrontent un de ces nouveaux soldats Caine 607, ils sont finalement vaincus et Todd est laissé pour mort. Les preuves de cet affrontement devant disparaître, il est vulgairement jeté aux détritus et se réveillera sur une planète déchèterie nommée Arcadia. C'est sur ce monde qu'il découvre une communauté de gens pacifiques ayant survécu au crash de leur appareil, il y a fort longtemps… Il est recueilli par une famille: Sandra , Mace et leur jeune fils Nathan. À leur contact, il ressent des émotions qui le dépassent, dont il ne comprend pas encore le sens car il ne les a jamais vécues… Malgré le sauvetage de l'un des civils de la communauté, Todd est une source de gêne à cause des guerres qu'il a vécues et qui le hantent… Jusqu'au jour où le colonel Mekum, découvrant cette planète au gré d'une mission de reconnaissance, décide de faire d'Arcadia une base d'entraînement pour les nouveaux soldats…

Réalisateur: Paul W. S. Anderson

Distribution:
Kurt Russell: Todd
Jason Scott Lee: Caine 607
Jason Isaacs: Mekum
Connie Nielsen: Sandra
Sean Pertwee: Mace
Jared & Taylor Thorne: Nathan
Gary Busey: Church

Soldier est de ces films à l’ambition de départ folle qui au fil des aléas de production deviennent de simples série B correctes. Prévu à l’origine pour faire partie de l’univers filmique Blade Runner, ce spin-off finira son parcours dans le rayon SF des salles de location au milieu des centaines de VHS du même genre. Selon David Webb Peoples, scénariste en charge de ce projet, au final Soldier est devenu un « Side-quel », une ‘séquelle avec un pas-de-coté’ en quelque sorte…ce qui résume bien le destin de cette drôle d’histoire.

Des soldats sans aucune finesse. Des soldats quoi...

Pour dire je n’avais jamais entendu parler de ce film avant de découvrir cette vidéo Youtube revenant sur cette œuvre méconnue. Intrigué par cette découverte tardive, je n’ai pas mis longtemps avant de visionner ce métrage qui se laisse regarder. Ce n’est pas un grand film, loin de là mais il propose deux-trois trucs intéressants et possède un bon rythme qui fait qu’on ne se lasse pas devant. En premier lieu son héros mutique et à l’attitude froide qui semble pourtant d’une fragilité folle au travers de son regard perdu. Kurt Russell fait de ce super-soldat ‘sans âme’ un brave type qui cherche à retrouver son humanité, mais qui peine beaucoup dans cette entreprise.

Le nouveau 'modèle' qui remplace l'ancien. Dans le film on les distingue réellement ainsi: le marcel noir pour les super-soldats dernier cri et le T-shirt vert classique des bidasses pour l'ancienne génération.

Les décors sont plus que potable au vu du budget et permettent de s’investir dans l’histoire sans se forcer. Bon la ‘planète-poubelle’ tout au moins est réussie, la base militaire du début n’étant qu’un vaste entrepôt baigné dans l’ombre tandis que le vaisseau de commandement ne se résume qu’à une passerelle et un poste de pilotage, mais bon ça fait le boulot.

Les effets spéciaux sont d'époque. Manière polie de signifier que les CGI sont pas très beaux au contraire des effets de plateaux plutôts efficaces.

Après le script reste assez simpliste, pour ne pas dire naïf par moment. Il y a un énorme décalage de ton entre les scènes montrant la dureté de la vie de ces soldats formatés depuis la naissance et celles montrant la vie de famille de ces survivants vivement paisiblement mais chichement. L’effet est d’évidence voulu mais cela nuit à la cohérence d’ensemble je trouve…jusqu’à cette dernière scène ou le soldat et l’enfant observent ensemble l’Espace Inconnu qui se dresse devant eux avec la même ‘excitation’ et soif d’aventure et de découverte.

Les pauvres petits habitants sans défense sont tout à coup bien content d'avoir de leur coté un militaire zélé quand la situation se met à dégénerer. On sent les obsessions habituelles de Paul W. S. Anderson, son attrait pour les militaires, les grosses pétoires et les récits pas très poussés. De nombreux réalisateurs, parfois prestigieux, furent envisagés sur le film durant ses 15 ans de gestation, pour finir par tomber dans les mains d'Anderson. Symbole de la déchéance du projet qui visait sans doute trop haut dès le départ.


La charmante petite famille qui recueillera le soldat mis au rebus.

Revenons un instant sur cet enfant, lui aussi ne parle pas et est assez solitaire, ce qui rapprochera les deux personnages. Le militaire deviendra même un père de substitution quand le vrai papa succombera de manière caricaturale au cours du récit (l’un de ces points simplistes précédemment relevé). La relation entre les deux oscillera entre le ‘touchant’ et le ‘niais’, selon le degré d’acceptation de chacun.

Tout le film résumé en une seule image

Il faut aussi relever le cabotinage outrancier de Jason Isaacs dans la peau du Colonel Mekum, aussi bête que bas du front. « Moi Méchant. Moi Tuer Tout Ce Qui N’Est Pas Un Soldat » On en est vraiment à ce niveau là…Pathétique cet antagoniste.

Jason Isaacs est bien trop caricatural pour être un méchant crédible. Pour dire, même Gary Busey à ses cotés semble jouer tout en nuance...

En résulte au global rien de moins - mais rien de plus non plus - qu’une série B honnête qui fait passer un moment sympathique un dimanche après-midi de pluie sous la couette. Néanmoins il est aussitôt vu, aussitôt oublié et ne restera dans l’histoire du cinéma que pour sa relation assez étrange avec le film culte de Ridley Scott.

Les scènes d'actions demeurent efficaces et - pour un film d'Anderson c'est étonnant - restent plausibles. Surfaites, pétaradantes et exagérées, mais plausibles. Je mets ici en lien la page Wikipédia qui revient assez rapidement sur plein de petites choses intéressantes de ce film, pour les plus curieux d'entre vous.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, tout le cinéma de Paul W. S.Anderson n'est pas à passer au lance-flammes...il reste un bon faiseur de 'film de seconde bobine'...(et non je ne verrai toujours pas ses Resident Evil, j'ai mes limites)

~€~

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.