synopsis: 1950. À Kansas City, dans le Missouri, deux syndicats du crime instaurent une paix difficile. Le premier est d'origine italienne, le second est afro-américain. Ensemble, ils contrôlent l'économie souterraine qui repose sur la corruption, l'exploitation et la drogue. Afin de consolider la paix, les chefs des deux familles ont échangé leurs fils aînés...

Créateur: Noah Hawley

Distribution:
Chris Rock: Loy Cannon
Jessie Buckley: Oraetta Mayflower
Jason Schwartzman: Josto Fadda
Ben Whishaw: Patrick Milligan, dit 'Rabbin'
Timothy Oliphant: Dick Wickware
E'myri Crutchfield: Ethelrida Pearl Smuty
Rodney L. Jones III: Satchel Cannon
...

Fargo fait partie de ces séries très réussies mais qui demeurent pourtant confidentielles. Il faut dire que son ambiance entre extravagance et drame ne parle pas à tout le monde. Après une troisième saison absolument nulle et scénarisée avec les pieds, on retrouve un certain degré de qualité avec cette quatrième partie de cette anthologie basée sur le film des frères Coen sorti en 1996. Nous ne revenons pas au niveau des deux premières, totalement réussie l’une et l’autre mais on remonte la pente de fort belle manière après avoir chuté plus bas que terre.


Il faut dire que Noah Hawley, le créateur et showrunner, se laisse parfois emporter par ses délires et obsessions personnelles, quitte à ne faire que de belles images ne racontant finalement absolument rien. C’est un scénariste d’immense talent à n’en pas douter mais il à constamment besoin de quelqu’un à ses cotés pour le recentrer sur son écriture, et ne pas le laisser filer dans ses divagations sans queue ni tête. J’en veux pour preuve deux saisons qu’il à eu à diriger et qui sont certes d’une beauté graphique à couper le souffle mais d’un vide abyssale en terme de narration : Legion saison 2 et donc Fargo saison 3. C’est donc avec soulagement que cette saison 4 de Fargo retrouve un scénariste qui est bien là pour raconter une histoire, et pas juste aligner des prouesses de réalisation ou proférer des égarements mystico-allégoriques à la mords-moi-le-nœud.

Comme d’habitude, on retrouve cette notion de conte cruel et absurde, avec son lot d’invraisemblables coups du sort qui forgent des destins sur le long terme. On pourra regretter – et c’est malheureusement une certaine constante chez l’auteur – des conclusions narratives trop abruptes. Cela renforce l’effet de surprise certes mais donne également un sentiment de facilité d’écriture. Dès qu’un personnage n’a plus rien à dire, on s’en débarrasse de manière plus ou moins subtile. Et cette saison use et abuse de cette ficelle grossière.
N’en reste pas moins un récit général assez captivant, que l’on doit en grande partie à la richesse de son casting. Chris Rock surprends dans ce rôle à contre-emploi, auquel il ajoute le brin de malice qui le caractérise. Jason Schwartzman cabotine dans tout les sens et donne à son mafieux protagoniste un coté excentrique et imprévisible de bon aloi. Ben Whishaw reste de son coté égal à lui-même, c'est-à-dire impeccable. Les nuances qu’il apporte à ce type complètement perdu, chargé de l’éducation d’un gamin en lequel il se projette totalement constituent le cœur de cette saison. Et puis il y a Jessie Buckley qui m’a subjugué par son caractère complètement frappadingue, au-delà de toute raison. Il faut la voir interprétée cette funeste infirmière, je vous garantie que ça vaut le coup.

Mais la grande révélation de cette saison, ce sont les rôles tenus par la nouvelle génération. E’myri Crutchield tout d’abord, la narratrice et héroïne de ces 11 épisodes qui vole la vedette haut la main à des comédiens pourtant bien plus chevronnés qu’elle. Belle performance. Et puis surtout Rodney L. Jones, qui du haut de ses 12 ans est d’une maturité à peine croyable. Très en retrait pendant une bonne partie du récit, il explose dans l’épisode qui lui est consacré (à lui et à ‘Rabbin’ – le rôle de Ben Whishaw) pour devenir contre toute attente l’âme du show. Un jeune acteur à suivre de toute évidence…

 
L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

 

 Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.