Synopsis: Shang-Chi, le maître kung-fu, doit affronter son père, leader du groupe terroriste des Dix Anneaux et percer le mystère de leur légende

Réalisateur: Destin Daniel Cretton

Distribution:

- Simu Liu: Shang-Chi

- Tony Leung: Xu Wenwu (dit 'Le Mandarin')

- Meng'er Zhang: Xialing

- Awkwafina: Katy Bashir

- Michelle Yeoh: Jiang Nan

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Et nous revoilà parti pour un film Marvel de plus ! Vous me direz, rien ne m’oblige à les voir mais bon, on ne se refait pas. Cette fois nous irons du coté de l’Empire du Milieu et de son folklore fantastique en compagnie de Shang-Chi, fils de Xu Wenwu, mieux connu sous le patronyme du ‘Mandarin’. 25ème film du MCU et véritable début de la phase IV au cinéma (car Black Widow reste une œuvre qui s’est pointée avec 5 ans de retard) en parallèle des séries Disney+ (que je juge d’assez médiocre facture dans leur ensemble), Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux ne m’a pas vraiment emballé non plus…

La faute à un scénario indigent qui ne relate au final rien d’autre que l’opposition d’un fils à un père autoritaire écrasé par le chagrin et prêt à tout pour revoir sa défunte épouse, y compris écouter les sombres voix dans sa tête. Je viens littéralement de vous résumer l’entièreté du script, de A à Z.

Pourtant les personnages restent attachants, à commencer par le couple vedette (de ‘simples amis’) qui on clairement de bonnes têtes fortement amicales. Bon la copine est parfois un peu (beaucoup) lourdingue et on à juste envie de lui demander de la fermer et d’arrêter d’afficher ce sourire niais insupportable. Quand à notre héros, il se défend plutôt bien, que ce soit en termes de jeu que durant les phases de combat.

Cependant je leur préfère de loin la sœur, qui possède un véritable charisme et une vraie classe quand elle se bastonne. Et puis surtout elle possède un arc narratif construit et cohérent. Elle évolue au cours de l’histoire qui nous est contée. Ce qui n’est pas du tout le cas de notre héros et de sa ‘petite’ copine qui traversent le film sans progresser d’un iota (ils finissent exactement comme ils ont commencé).

Néanmoins la vraie star du film, c’est Tony Leung dans le rôle du Véritable Mandarin, qui répare l’affront fait au personnage dans le médiocre Iron Man 3. Mais il faut préciser que le film étant principalement conçu pour le public chinois - qu’il ne faut pas se mettre à dos – le leader des Dix Anneaux verra son caractère très arrondi, passant de l’impitoyable chef de guerre et conquérant sans scrupule à amoureux transi entièrement dévoué à sa femme. Alors nous découvrons bien certaines séquences qui font montre de sa cruauté mais il en ressort surtout un personnage romantique qui ne souhaite que retrouver l’amour de sa vie. On atténue quand même vachement le fait qu’il est à la base le chef d’une organisation terroriste d’Extrême-Orient…Mais bon le talent de l’acteur fait passer la pilule.

Il faut aussi parler de ‘l’autre’ Mandarin, et j’avoue que je restai curieux de savoir si il serait présent ou pas dans le film. Et bien oui, il est là le Trevor Slattery, incarné une fois de plus par un Ben Kingsley en roue libre. Toujours aussi à l’ouest et déluré, il est la caution ‘comique’ du film. Paradoxalement, bien que l’on apprenne qu’il fasse office de bouffon pour le Maître des 10 anneaux, on ne les voit malheureusement jamais ensemble à l’écran. Un peu dommage.

Pour compléter ce tour d’horizon du casting, notons Michelle Yeoh dans le rôle de la tante, dont la présence nous rappelle par beaucoup le très beau ‘Tigre et Dragon’ d’Ang Lee. D’autres plans eux se rapprochent grandement de la série Avatar, le Dernier Maître de l’Air, par leur esthétique et leur thème (et la maîtrise de l’air des protagonistes !)

Passons au cœur du métrage, à savoir les séquences de bastons. Alors oui elles sont impressionnantes et superbement chorégraphiées. Malgré cela on ne ressent pas ce que l’on ressentait devant les grands films Hongkongais d’autrefois, et ce pour une raison simple : les CGI. Alors oui la grande majorité des combats sont faits ‘en dur’ mais par exemple la séquence sur l’échafaudage de bambous n’a pas été tourné ‘pour de vrai’ sur la façade d’un building. Ou bien encore la cascade quand il ‘grimpe’ sur le bus n’a pas réellement été filmée sur un véhicule en marche… et cela créé un sentiment de décalage car quand ce bon vieux Jackie Chan se fighté avec des échelles, elles étaient vraies, quand il ‘tombait’ d’un toit dans une ruelle en passant au travers de différents paravent, c’était aussi vrai. Certes il ne s’en sortait pas indemne mais à l’image ça imprimait comme on dit. Alors bien sur que ce genre de séquences seraient impossible à faire aujourd’hui mais le résultat est là : désormais de telles scènes ne marquent pas autant qu’auparavant. Elles sont devenues quelconques et noyées dans la masse des retouches numériques. C’est comme çà.

Continuons à parler effets spéciaux avec la Vallée Perdue qui se voit doté d’une faune fantasmagorique du plus bel effet. Tout le catalogue folklorique chinois y passe ou presque. Du plus fabuleux au plus ridicule (le fameux Maurice). Après je n’ai pas trop compris quel était cet endroit : une bulle de réalité parallèle ? Un autre plan d’existence ? Une simple enclave ou la magie d’autrefois aurait été conservée ? Aucune idée. Pareil on ne sait pas trop ce que deviennent les lieux à la fin (et d’ailleurs Trevor y reste-t-il ? Rentre-t-il avec les autres ? Là aussi pas de réponses - ou alors j’ai loupé la scène…)

Pour conclure, cette phase IV démarre mollement. Entre les séries Disney+ plus que passables et ce premier long métrage très insipide, je ne peux pas dire que je sois très enthousiaste. Les seuls éléments qui m’ont emballé dans ce film c’est la frangine et la qualité d’acteur de Tony Leung, le reste ne me restera même pas en mémoire. Je reste curieux cependant de la manière dont ils vont lier tout ça dans le futur entre films et séries (s’ils font bel et bien des liens, car rien n’est acté).

En ce qui me concerne la suite viendra avec le Spiderman No Way Home qui lui à fait de trop grosses promesses pour pouvoir toutes les tenir… Je sens venir un gros sentiment de frustration sur ce prochain MCU, à n’en pas douter. Quand aux ‘Éternels’ je me fous complètement de leur histoire et la bande annonce avait l’air de présenter un film ennuyeux au possible (après le délire ‘divin’ et démiurgique ce n’est pas du tout mon trip), je ferai donc l’impasse sur cet épisode…

ZZZZzzzzz....RON ZZZzzzzz...ROOOOnZZZzzz

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

Rendez-vous Mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique (si tout va bien :( )