Synopsis: Alors que la cohabitation Eddie Brock/Venom devient invivable aussi bien pour l'ancien journaliste que le symbiote de l'espace, Cletus Kasady, un Serial Killer condamné à mort, hérite également d'une symbiose extra-terrestre. De cette union nait Carnage, un être qui ne fait pas vraiment dans la dentelle et sème mort et destruction partout où il passe. Eddie ne pourra laisser cette créature en liberté bien longtemps.

Réalisateur: Andy Serkis

Distribution:

Tom Hardy: Eddie Brock

Woody Harrelson: Cletus Kasady

Michelle Williams: Anne Weying

Naomie Harris: Frances Louise Barrison

Stephen Graham: Inspecteur Patrick Mulligan

Non mais vraiment, faut le voir pour le croire. Déjà que le premier film était une série B à peine regardable tant elle était bâclée dans le moindre de ses aspect, cette suite réussit l'incroyable exploit d'être encore plus nulle. Et encore plus ridicule surtout. Alors que le défaut évident du premier opus était ce coté comédie lourdingue qui n'a strictement rien à faire dans une adaptation centrée sur Venom, ces imbéciles enfoncent le clou dans la séquelle au lieu de le retirer. Résultat un métrage complètement hors-sujet, n'ayant absolument rien compris ni au personnage principal et peut-être même encore plus grave, à l'antagoniste tant attendu.

Eddie Brock est le seul journaliste auquel Cletus Kasady accepte de parler. Mais pour ce qu'il a à dire il ferait mieux de s'abstenir...

Déjà à l'époque de l'apparition du tueur en série lors de la scène post-générique de l'Origin Story, on sentait venir la foirade à plein nez (coupe de cheveux ni fait ni à faire, surjeu de l'acteur, dialogue sans queue ni tête...) mais franchement là on n'atteint un niveau de nanardise du vilain qui tient du stratosphérique. Woody Harrelson en fait des caisses et des caisses, il s'excite pour tout et pour rien, aucune de ces répliques ou de ses actions n'a de sens... Ce n'est plus un serial killer froid et terrifiant, c'est un clown toujours disponible pour un bon mot (pour ne pas dire un Joker au rabais). Il y a de toute évidence eu une erreur de casting XXL en ce qui concerne ce personnage. Du coté de Carnage, là aussi on repassera. Pour rester Grand Public, hors de question de montrer la moindre goutte d'hémoglobine, et rien que cela entre en totale contradiction avec ce qu'est Carnage à la base. Le symbiote rouge éviscère, décapite, découpe en morceau par paquet de douze à son habitude (son nom ne vient pas de nulle part) mais une fois passé sur grand écran tout cela est aseptisé Puissance 20 000, ce qui ne fait que renforcer le coté grand-guignolesque du méchant, qui perd par là-même tout l'aspect glauque et sanguinaire qui est censé le caractériser. À la place on se retrouve donc avec une purée de pois rougeâtre qui fait mumuse avec des voitures de police et se contente de faire valdinguer aux quatre coins du décor ses assaillants. Et quand à de rares occasions il fait montre d'un peu de son caractère violent et psychopathe, le montage fait en sorte de ne rien montrer 'de concret'. En clair Carnage est une déception en tout point. Rien n'est réussi - en dehors de son design CGI - chez lui. Et encore je n'ai même pas évoqué sa quête...

L'unique chose réussie chez Carnage dans le film: son design. Tout le reste est honteux.

Car c'est là qu'on atteint le summum du n’importe Nawak. Et donc attention 'Spoiler' pour ceux que ça intéresse, mais rien de fondamentalement dingue non plus dans les révélations: l'objectif de Cletus est de retrouver son ancien amour de jeunesse, connue à l'orphelinat, et de l'épouser. Là je me suis littéralement liquéfier devant cette aberration scénaristique, cette trahison éhontée. Mais qu'est ce que Carnage en a à foutre de se marier?!?! C'est un Pµ+@!~ de psychopathe qui prends son pied à faire couler le sang! Il ne trouve plaisir que dans la souffrance d'autrui, le chaos violent et sanguinolent! C'est pour cela que Spidey et Venom s'associent contre lui à l'origine!! Le type est tellement dingue et dangereux que même les deux ennemis se doivent de s'associer car il ne peuvent laisser en liberté ce taré qui ne laisse que cadavre et désolation sur son passage... Et là dans le film patatras on en fait un amoureux transi à la recherche de sa dulcinée?? Mais WTF !

La surnommée Shriek attends l'arrivée imminente de son Prince Charmant et de sa longue trainée rouge sang...Présente dans Maximum Carnage, dont s'inspire le film, elle y était déjà 'en couple' avec Cletus. Mais jamais dans le comics le symbiote n'aurait été 'lui courir après'...

Un mot justement sur la dulcinée en question, incarnée par la talentueuse Naomie Harris (elle sera également dans l'autre point de vue de la semaine, qui concernera un certain espion au service secret de Sa Majesté): toujours aussi classe et munie de ce sourire charmeur, elle incarne...une mutante (et désignée comme telle, ce qui est surprenant en terme de 'droit' d'usage du vocable...) dont la capacité consiste à pouvoir hurler telle une Banshee (ou comme le 'Hurleur' pour les connaisseurs de l'univers X-Men). Ce qui est assez malin étant donné que la principale faiblesse des symbiotes se trouve être les vibrations causées par les sons surpuissants. Ce qui amène une tension dans les relations Cletus/Carnage/Frances qui pour le coup est assez bien vu.

Venom, ce grand comique...

Il faut quand même revenir sur le cas Eddie Brock/Tom Hardy et surtout sur le traitement honteux de Venom. C'était déjà le cas dans le précédent mais là on passe un palier dans l'inacceptable. Le monstre devenu Bouffon. Venom fait la cuisine. Venom à une dispute conjugale. Venom fait du Stand Up. Venom à des poules domestiques...c'est honnêtement douloureux à voir. Quelle déchéance. Je n'insisterai pas plus sur ce point pour ne pas devenir grossier.
Il y a donc également le retour de Michelle Williams dans le rôle de l'Ex, accompagné de son futur mari de docteur. Ils ne servent à rien dans le récit mais comme ils étaient là dans le 1 fallait leur faire une place dans le 2. Dont acte.

L'inspecteur apprends dans le journal les avancées de son enquête, ce qui le mets dans une colère toxique. Les références de rigueur sont de la partie et la scène post-générique est le prémisse d'un futur projet longtemps espéré par les fans...les choses avancent, très doucement mais avancent...

Tout les défauts de la saga Venom de Sony pourraient en vérité se réduire à un seul problème de fond: le ton. Les films qui auraient dû être dans la veine d'un Seven question ambiance poisseuse et lourde se retrouvent à n'être que des comédies d'action de bas étage comme il en existe des milliers dans les bacs à solde chez Franprix. Un gâchis incommensurable pour le personnage cocréé par Todd McFarlane mais pas pour le Studio Sony, qui amasse des fortunes grâce à ces films, qui cartonnent au box-office (à mon grand désarroi). Une énième victime sacrifiée sur l'autel de la dérision et du second degré, sans doute le plus grand fléau de notre temps...

Imaginez un film Spawn qui se voudrait une comédie à la 'Saturday Night Live' et vous aurez une idée du désastre 'Venom 1 & 2'. Du coup j'ai TRÈS peur du Reboot centré sur Al Simmons...

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:

Rendez vous dès Mercredi pour une nouvelle chronique (si tout va bien ;) )