Tout le monde se souvient - du moins ceux qui naquirent dans les années 80 - de ‘La Bande à Picsou’ qui connu un succès incroyable sur nos antennes. Un dessin animé qui marqua toute la jeunesse de l’époque. En 2017, Disney lance un ‘reboot’ de la série, plus dans l’air du temps, plus stylisé. Plus controversé aussi. De nombreuses voix s’élèvent contre les graphismes trop anguleux et les décors pauvres voir peu attrayants. Certes les visuels se démarquent de la première animation datant d’il y a plus de trois décennies mais ce retour se résume t-il à cela ? Bien sur que non. Ducktales se révèlent également plus complexe, avec une cohérence globale plus unie, et une profondeur très bien vu. Sur le sens de la famille, de l’amitié et de l’héritage.


L'oncle Picsou et sa petite protégée Elisabeth Vanderquack, dites 'Zaza'

Le show est en trois saisons, et bien que cela puisse sembler peu, c’est en fait très bien. À l’instar de Raiponce (dont je parlais ici), on sent que l’entièreté de la série est pensée dans son intégralité, avec son début, son milieu et sa fin. Cette continuité scénaristique globale établie en amont permet aux auteurs de savoir à quel moment faire telle révélation pour aboutir à telle conclusion. Efficace. Au final ces 69 épisodes forment donc une œuvre cohérente et parfaitement rythmée, et surtout maîtrisée de bout en bout. C’est bien simple, Ducktales rejoint mon Panthéon des grandes séries d’animation, avec Batman The Animated Series, Avatar/Korra, GITS:Stand Alone Complex et le Sherlock Holmes de Myazaki. Rien que çà.


les jeunes reproduisent la dynamique de groupe de leurs aînés, tant sur la forme que dans le fond...

On y retrouve la troupe d’autrefois (à savoir Picsou, les neveux, Flagada Jones, Zaza et sa grand-mère Mamie Baba) à laquelle s’ajoute des petits ‘nouveaux’ qui ne le sont pas vraiment. Comme par exemple Donald Himself qui désormais à une place prépondérante dans le show mais aussi un Myster Mask nouvelle génération, tout comme Robotik. Il y a quand même toutefois des têtes inconnues qui font leur entrée, symbolisée par Lena, la petite cane au look super cool et amie compliquée de Zaza. Mais l’ajout qui fera date, je ne peux le dévoiler tant la surprise est grande est fera plaisir aux fans des canards de longue date. Quelle idée de génie que d’introduire ce personnage de l’ombre et de le mettre en pleine lumière. Brillant.


Violette, Lena et Zaza en pleine séance de spiritisme. Un trio d'amies qui contre-balance aux triplés Duck


Un Donald adolescent, bougon et mèche rebelle, qui se rêve star du rock...et fan de 'Nirvana' version Canardville <3

Je tiens à préciser que la troupe historique se voit étoffer ‘psychologiquement’ de manière considérable. Surtout les enfants. Riri, Fifi et Loulou on désormais des caractères distincts et sont parfaitement identifiables. Il ne s’agit plus «d’un personnage en trois entités» mais bien de trois personnages séparés, chacun avec leurs envies, leurs défauts et leurs qualités. Le plus gros changement restera quand même Zaza, qui passe de la petite fille naïve un peu simplette en une tornade solitaire complètement cinglée qui au contact des Triplés va apprendre à sociabiliser et à faire connaissance avec des jeunes de son âge. J’ai adoré cette ‘New Zaza’, que j’ai trouvé hilarante et aventureuse, et qui apporte le grain de folie nécessaire à toute œuvre qui se respecte.


Richard, Firmin et Louis. Ou Riri, Fifi et Loulou pour les intimes. En version originale leur noms complets sont Hubert, Dewford et Llewellyn.

Car oui, Ducktales est très drôle. On se marre devant les aventures de nos héros à Canardville et autour du monde. Avec sur le podium des grands comiques Donald en première position, Zaza sur la deuxième marche et le fameux personnage mystérieux sur la troisième. À ce trio de têtes viennent s’ajouter les cousins de Donald - qui ne feront que quelques apparitions, mais très remarquées - que sont Gontran et Popop (quel plaisir que de les voir à l’écran, eux qui s’y font si rare !). Car oui cette série se veut la plus exhaustive possible sur l’univers de Picsou et son entourage. Flairsou, Donald Dingue ou bien les trois Caballeros seront également de la partie à maintes occasions. Par contre il y a un gros manquement avec l’absence de la ferme familiale, de Grand-mère Donald et de Gus, c’est dommage. Mais c’est bien la seule chose qui manque. D’autres surprises sont à prévoir, que là aussi je dois maintenir sous silence mais je peux vous assurer que si comme moi vous avez connu les dessins animés télévisé Disney des années 80/90 vous aller adorer ces différents caméos (principalement en saison 3). Du coté des menaces, on fait là aussi dans le classique: Gripsou, les Rapetou, Miss Tick… et un petit nouveau assez marquant: Mark Beaks, sorte de fusion entre Mark Zuckerberg et Satanas (celui de Diabolo).


Donald à appris à rester stoique face aux événements, qui de toute façon tourneront inévitablement à la catastrophe


Popop et Gontran viendront parfois en aide à leur famille (Un caméo? Où ça un caméo?!)


Quelques références et autres surprises émailleront la série, comme l'apparition fugace de Chouchou, le 'quatrième' triplé

Il convient de sortir du lot le 3x02, qui n’est rien de moins qu’un chef-d’œuvre. Baptisé ‘Quack Pack’ (‘Couac en Vrac’ en VF), il parodie les sitcoms américaines tout en revenant sur de nombreuses aventures passées de nos héros. Chaque seconde de ces 22 minutes sont un régal, tant au niveau de l’humour que de l’écriture, que de l’émotion, que de la nostalgie. Et de l’héritage, encore et toujours. Je pèse mes mots mais je vous assure que cet épisode mérite un Oscar tant il touche du doigt la perfection absolue. Tout simplement l’une des plus grandes réalisations de l’histoire de l’animation télévisuelle. Du Grand Art.

Les 3 premières minutes d'un épisode d'anthologie.

La relecture moderne de ‘La Bande à Picsou’ à eu mauvaise presse pour de mauvaises raisons. Certes l’aspect graphique est moins poussée que dans la première mouture de 1987, pourtant si on dépasse cela - et il ne faut pas exagérer non plus c’est très loin d’être moche! - on découvre un trésor d’animation sous-estimé. Drôle, intelligente, ouverte, moderne, toujours prenante et captivante voir même pleine de suspens (relativement parlant), cette série se révèle surtout audacieuse et surprenante à bien des égards. Et principalement au niveau de l’écriture. Je ne peux que FORTEMENT conseiller à tous de découvrir ‘Ducktales’, une pépite dorée que ne renierai pas le canard le plus riche de l’univers. Vous ne le regretterez pas.

L'avis d'Amidon, le chat de la maison:


Rendez-vous mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique