Synopsis: Aveugle depuis ses neuf ans à la suite d'un accident, Matt Murdock bénéficie d'une acuité extraordinaire de ses autres sens. Avocat le jour, il devient le super-héros Daredevil lorsque la nuit tombe, afin de lutter contre l’injustice à New York, plus particulièrement dans le quartier de Hell's Kitchen, corrompu par la criminalité depuis sa reconstruction après l'attaque des Chitauris. 

Créateur: Drew Goddard

Distribution:

Charlie Cox: Matt Murdock/Daredevil

Elden Henson: Franklin "Foggy" Nelson

Deborah Ann Woll: Karen Page

Vincent d'Onofrio: Wilson Fisk

Jon Berthal: Franck Castle

Élodie Yung: Elektra Natchios

Suite à quelques apparitions récentes de l’avocat et du caïd des bas-fonds newyorkais dans des œuvres où on ne les attendait pas tout à fait m’est venue l’envie de revoir les trois saisons de la série née entre la collaboration Netflix et Marvel sur le Démon de Hell’s Kitchen.
De toutes celles qui donneront ce que l’on appelle communément ‘Les Defenders’, celle qu’il faut retenir c’est clairement Daredevil. Meilleure écriture, meilleure respect du matériel de base, meilleure réalisation, meilleure musique, meilleure mise en scène…

…Et Meilleure Interprétation !

C’est bien simple, les directrices de casting Laray Mayfield et Julie Schubert mériteraient d’avoir une statue chacune sur Hollywood Boulevard pour l’incroyable pertinence dans leurs choix des comédiens! Qu’il s’agisse de Charlie Cox en Matt Murdock, qui semble être né pour le rôle, Deborah Ann Woll en Karen Page entre fausse candeur et vraie ténacité, Vincent D’Onofrio en Wilson Fisk tourmenté et loin du cliché de l’antagoniste superficiel, Jon Berthal en Franck Castle plus vrai que nature, Wilson Bethel en Benjamin Pointdexter fascinant ou bien la française Élodie Yung en émoustillante Elektra, toute la distribution qui traversera ses 39 épisodes est d’une justesse qui confine au génie. Pas la moindre faute de gout de ce coté là, c’est un sans faute absolu. Au point que chacun est devenu désormais emblématique…
Charlie Cox EST Daredevil. Jon Berthal EST le Punisher et Vincent D’Onofrio EST le Caïd. Et nul ne remet cela en doute.

On notera juste la trop grande mise en avant de Miss Page, qui de fait devient le ‘vrai’ second rôle du show, pour ne pas dire parfois carrément le premier, en piquant la place normalement dûe à Foggy Nelson ou Matt Murdock. On peut comprendre la démarche car le personnage apporte quelque chose de plus ouvert, de plus touchant et qui permet de creuser un peu plus la psyché des protagonistes mais tout de même, j’estime qu’elle prend un peu trop de place au sein des épisodes.

Chaque saison va mettre en avant différents personnages secondaires qui élargiront un peu le point de vue du casting principal. Dans la première il s’agira de Ben Urich et James Wesley, dans la deuxième du Punisher et d’Elektra et dans la troisième de Dex et Ray Nadeem. Ils apporteront plus ou moins d’intérêt à la série. Vondie Curtis-Hall donne un Ben Urich très charismatique mais qui malheureusement verra son arc scénaristique dévié de son équivalent éditorial tandis que l’agent fédéral Ray Nadeem, joué par Jay Ali, lui sera plus que superficiel malgré la grande qualité de l’acteur (le personnage est une totale création pour la série d’où sans doute mon manque d’empathie pour le bonhomme…).

Si vous êtes un lecteur de longue date de ‘Tête à cornes’, vous aurez sans doute remarqué dans la brève revue des troupes précédente que la deuxième saison semble être la plus mouvementée. Et c’est en effet le cas, c’est clairement celle qui fait le plus ‘Daredevil’ dans la forme…mais pas dans le fond. L’ensemble de la série est une merveille d’écriture et d’adaptation, on retrouve véritablement l’ambiance des cases du comics transposées à l’écran. Que ce soit dans les plans simples qui voient Matt marcher dans la rue au milieu des badauds que dans les mouvements du Casse-cou quand il virevolte sur les toits.
On ressent le respect envers l’œuvre d’origine, on comprend que les auteurs on saisi l’essence de ce super-héros, ses dilemmes, ses choix moraux discutables, ses contradictions…et tout cela est mis au service du récit, loin d’être manichéen.

Il faut aussi parler de la réalisation lors des scènes de combats, brutale et au plus proche des combattants. On ressent la violence des coups, la dureté de ce monde sans pitié. Certaines de ses séquences sont devenues cultes, comme la désormais célèbre ‘scène du couloir’, hommage à Old Boy mais avec une autre perspective. C’est en découvrant cette séquence mythique que Daredevil à gagné ses galons, amplement mérités. Hell’s Kitchen ne se surnomme pas ainsi pour rien.

De toutes les collaborations Marvel/Netflix, Daredevil est la seule chose à retenir (j’éxagère…certains autres personnages issus d’autres productions sont à sauver également. Cela me donne une idée d’article tiens, « Que doit-on sauver des ‘Defenders’ ? » je vais y songer). De loin la plus léchée sur bien des domaines, elle frappe par sa justesse et sa pertinence tant sur son écriture que sur sa troupe d’acteur, tous absolument parfait. Ajouté à cela des séquences de combats mémorables, des scènes  d’émotions poignantes (le monologue de Jon Berthal au cimetière, performance stratosphérique du bonhomme), un respect à la BD qui fait plaisir aux fans…Non vraiment Daredevil la série est sans nul doute l’une des plus grandes réussites du Marvel Cinematic Universe, et cela est légitime qu’elle se voit être adoptée désormais par l’univers cinématographique. Hâte de voir quel sort est réservé à l’avocat aveugle et à son double au costume rouge…

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:


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