Synopsis: Une équipe de super-héros de second ordre tente de se faire connaître. Sa chance vient lorsque Capitaine Admirable, le héros de Champion City, est fait prisonnier par son ennemi mortel, Casanova Frankenstein. 

Réalisation: Kinka Usher

Distribution:

Ben Stiller: Roy/Mister Furieux

William H. Macy: Edie/La Pelle

Hank Azaria: Jeffrey/Le Fakir Bleu

Paul Reubens: Le Spleen

Geoffrey Rush: Casanova Frankenstein

Greg Kinnear: Lance Hunt/Capitaine Admirable

Janeane Garofalo: Carole/La Boule

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Il m’aura fallu du temps pour voir ce fameux Mystery Men, mais c’est enfin chose faite. Et quel poilade mes amis ! Il faut dire que la galerie de personnages dépeints ici dégage cette folie douce qui confine au pur génie comique :

Ben Stiller en Mr Furieux qui n’est en fait qu’un type ordinaire qui ne parvient pas à contrôler sa colère, et qui tente dans sa vocation de super-héros de trouver un sens à sa petite vie.

William H. Macy - nom de code La Pelle - qui n’est qu’un bon père de famille qui trouve dans le maniement de son outil un moyen de se libérer de son quotidien. Comme à son habitude l’acteur est excellent et parvient à rendre touchant un pauvre bougre dépassé par ce qu’il vit.
Un Hank Azaria magnifique dans les habits de lumière du Fakir Bleu (qui porte toute les couleurs, sauf celle qui fait son nom), un lanceur de fourchettes et de cuillères un peu gauche (et pas de couteau car il n’aime pas les armes) vivant avec sa mère.
l’éternel Mr Pee-Wee Paul Reubens incarne quand à lui l’inénarrable ‘Le Spleen’, un être immonde et purulent, qui aurait pu être d’une lourdeur incommensurable vu son talent de pétomane pas forcément des plus fins. Mais il y amène une telle couche de dinguerie et le joue tellement à fond qu’il transforme ce rôle casse-gueule en véritable foire à l’absurde. Je l’ai adoré alors que pourtant il est issu d’une catégorie d’humour qui ne m’atteint pas habituellement.

La bonne bouille de Janeane Garofalo (que je ne connais absolument pas) qui possède des mimiques toujours parfaites et qui avec sa boule de bowling hantée et de fait la plus puissante du groupe. Mais aussi la plus têtue.
Wes Studi se cache lui sous la défroque du Sphinx, un mystérieux donneur de leçon et tacticien de pacotille. Une espèce de Coach pour super-héros, entre arnaqueur et leader (ce qui à le don d’agacer Mr Furieux !)
Et enfin Kel Mitchell, un jeune homme enthousiaste et insignifiant… ce dernier terme constituant en fait son pouvoir de base : être invisible aux yeux de tous. Personnage étonnant et qui sera en fait le moteur et le cœur de cette toute fraîche équipe.

À cela s’ajoute quelques autres figures marquantes, comme l’énorme Geoffrey Rush qui cabotine à merveille dans les bottes de Casanova Frankenstein (quel acteur !), Greg Kinnear campe lui un ‘Capitaine Admirable’ bouffi par l’arrogance et les sponsors dont l’égo le mènera à sa perte. Et comment ne pas évoquer le titanesque duo des ‘Disco Boys’ (fantastiques Eddie Izzard et Prakazrel Michel) et de leur disco gang. Tout simplement dantesque.
On finira ce tour d’horizon par la sublime présence de l’envoutante Claire Forlani, qui joue une serveuse un peu ronchon mais qui parviendra à toucher le cœur volcanique de Ben Stiller.

Basé sur un obscur comics des années 90, c’est le réal' tout aussi obscur Kinka Usher qui le portera sur grand écran, et avec talent. Certaines séquences sont à mourir de rire uniquement par sa mise en scène et le délire des acteurs (la traversée ‘discrète’ des jardins du manoir). Les effets spéciaux quand à eux on le charme suranné de l’ère pré-CGI et cela fait du bien de voir çà. C’est quand on regarde ce genre de métrage qu’on se rend compte que les FX actuels sont impersonnels et creux, malgré leurs immenses qualités esthétiques.

Mystery Men fut un échec retentissant à sa sortie en salles en 1999 (l’année de la révolution Matrix…), tuant dans l’œuf la carrière cinématographique de son réalisateur. Aujourd’hui devenu ‘culte’ auprès d’un public friand de SF décalé, son principal tort fut de ‘sortir trop tôt’. Le film X-Men de Bryan Singer sortira l’année suivante (2000), le premier Iron Man une petite décennie plus tard. Mais d’une certaine manière le sort que connait actuellement ce film unique le sert plus qu’autre chose. S’il était sorti en pleine domination du MCU il serait sans doute tombé dans l’oubli total…

Inventif, très drôle de par ses personnages et son univers et avec des comédiens talentueux, ce Mystery Men est une parodie réussie de l’univers du comics, tout en étant respectueux du médium. On se marre devant cette bande de bras cassés, pas incapable mais presque et qui se retrouve malgré eux à devoir sauver la ville du grand méchant pas beau. À l’instar de ‘Fantômes contre Fantômes’, on ne peut que regretter que de tels films ne se montent plus désormais…

Un petit caméo du réalisateur Michael Bay

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:


Rendez-vous mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique.

Bonus: