Cette semaine je vais revenir rapidement sur les quelques saisons finies il y a peu, et il y en aura pour tous les gouts ou presque, entre science-fiction, comédie et animation.

RAISED BY WOLVES saison 2

Nous voici de nouveau sur Kepler-22b pour poursuivre les aventures de Mère, Père et leurs ‘enfants’. Une attention particulière sera toujours portée sur Campion et Paul, les deux petit gars sur qui tout repose même si leurs ‘frères et sœurs’ auront aussi droit à des mésaventures pas piqué des hannetons.

Cette deuxième partie ira plus loin dans le symbolisme spirituel en invoquant un serpent (géant et volant), une tentatrice, la notion de l’arbre ‘rédempteur’ avec ses fruits du péché… tout en conservant cette ambivalence dans chacun de ses artefacts religieux. Aucun acte n’est fondamentalement bon ou mauvais mais à pour résultat de bonnes ou mauvaises choses. Et au dessus de la condition de ses hommes et androïdes on retrouve cette étrange divinité - Sol - qui se joue de chacun d’entre eux. Les mythes de la fondation de Rome, des sirènes, des diverses religions sont ainsi évoqués pour créer un patchwork assez étrange et disons le sans détour, un brin brouillon.

On reste ici clairement dans de la Hard SF, qui à tendance à un peu trop rester dans le flou sur la nature des choses. Des événements arrivent et se résolvent on ne sait pas trop comment, l’explication de l’entité ‘supérieure’ étant au bout d’un moment beaucoup trop facile pour tout faire accepter. Car même si la Foi reste au centre de la série cela ne justifie pas toutes les pirouettes scénaristiques parfois un peu grosses. Même si d’autre fois cela reste plus que pertinent, notamment le passage de la boule grillagée, où l’épreuve se révèle bien plus pernicieuse qu’attendue (le croyant perd effectivement tout, mais pas de la manière dont il le pensait).

Du coté des acteurs, le cast principal est de retour et est assez dans le ton (c'est-à-dire désespéré). On sortira du lot Père (Abubakar Salim) qui à mon humble avis est le personnage le plus profond de tous et surtout le seul à se poser les vraies bonnes questions. Il apporte aussi de la bonne humeur et tente même de faire de l’humour avec ses fameuses blagues systématiquement nulles. Son caractère est clairement à rebours du reste des personnages, et surtout de Mère qui s’enfonce de plus en plus dans une espèce de folie qui créera c’est évident problème à un moment. On notera aussi de nouveaux personnages qui ne seront que de passage malgré certaines bonnes personnalités (la mère et sa fille androïde) car comme dans la première saison la vie s’avère difficile sur cette planète hostile peuplée de créatures pas très amicales (Hum...).

Raised by Wolves est une série que j’apprécie malgré ses thèmes qui pourtant ne me parle pas à priori (la Foi, les croyances, la ‘famille’) mais son coté science-fiction à la dure qui rappelle les grands romans du genre des années 70 lui m’interpelle énormément. Néanmoins difficile de conseiller cette série à n’importe qui et la plupart des spectateurs la trouveront totalement vide et inutile, et auront l’impression de perdre leur temps devant des intrigues sans queue ni tête. Un peu à l’instar des personnages dont la Foi est soumise à rudes épreuves, la situation fait écho à celle des spectateurs face à ce show assez opaque : êtes-vous prêt à croire que malgré tous ces mystères et ses errances elle parviendra à vous éblouir sur le temps long ?

Réponse peut-être un jour prochain…

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:

SPACE FORCE saison 2

De retour sur la base secrète du Colorado où notre équipe d’intervention co(s)mique se trouve en mauvaise posture suite au changement de présidence. En effet la nouvelle administration de Washington DC ne voit pas d’un très bon œil les milliards dépensé en pure perte pour des projets spatiaux qu’elle juge inutiles. Elle ordonne donc des coupes budgétaires plus que drastique et donne à ceux qui reste trois mois pour monter un projet ne serait-ce que potable pour les USA. Face à cet ultimatum, les grosses pointures de la Space Force vont tout faire pour prouver qu’ils ne servent pas à rien…

Je n’osai y croire quand je rédigeai un court avis sur la première saison mais pourtant c’est avec plaisir que l’on retrouve Steve Carell et John Malkovich pour cette nouvelle session de Space Force. Cependant sa contre-performance lors de la diffusion en 2020 à fait passé de 10 à 7 épisodes le format pour ce deuxième set. Les deux acteurs sont une fois de plus formidables dans leur rôle qui les voit à la tête d’une base de l’armée américaine au bord de la fermeture, métaphore évidente du rôle de la série au sein de la plate-forme Netflix (la double lecture est au centre de toute la saison, pour une mise en abyme des plus malines et des plus sarcastiques, deux qualificatifs qui collent parfaitement à cette série). On retrouve à leur coté toute la bande habituelle toujours aussi déjantée de laquelle je retiens surtout Ben Schwartz en communiquant agaçant mais redoutable, l’incroyable Don Lake en général-secrétaire complètement allumé et Diana Silvers qui joue la fille du Général. J’adore cette actrice entre désinvolture et grand cœur qui fait passer beaucoup d’elle-même au travers de ses grands yeux expressifs.

Space Force est loin de connaître le succès mais j’avoue beaucoup apprécier son ambiance et son humour pince-sans-rire, ainsi que ses messages bien souvent amenés de manière subtile et touchante. On sent un vrai amour des scénaristes pour leurs personnages tous un poil loufoque (mais pas tant que cela) mis dans une situation absurde de conquête spatiale mais sans le moindre budget autre que le fonctionnement basique d’une administration fantôme. De plus le tandem Carell-Malkovich est très efficace, deux hommes que tout opposent et qui forgent pourtant une amitié honnête et profonde, certes avec un coté très vachard mais toujours sincère. Les deux mastodontes le jouant de plus à la perfection, d’un coté le général pointilleux et obstiné et de l’autre un scientifique génial et orgueilleux. C’est un vrai plaisir que de les voir tenir ces rôles qui leur vont à merveille.

Pour le coup le destin d’une saison 3 est possible (en tout cas elle est très sérieusement envisagée dans le final) et bien que je ne pensai jamais voir cette saison 2 j’espère vraiment que la plate-forme de streaming au N rouge financera la troisième, que j’ai hâte de voir débarquer.

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:

DÉSENCHANTÉE saison 4

Précision : j’apprends que ce qui est la ‘saison 4’ en France est en fait la ‘saison 2 part 2’ aux USA. Quoi qu’il en soit il s’agit dans tous les cas des épisodes 31 à 40 de la série, quel que soit le découpage dudit show.

Je suis de ceux qui à l’époque défendait bec et ongles Désenchantée devant les critiques acerbes qui n’y voyait qu’une série au rabais se servant du nom de Matt Groening que comme argument de vente. J’estimai la série certes pas au niveau des Simpsons ou de Futurama mais avec toutefois un certain humour et une vision appréciable et décalée de l’Heroic-Fantasy. Son trio de héros était de plus attachant avec Bean la princesse blasée, Elfo le petit être naïf et Luci le démon cynique. Les trois premières saisons se suivirent sans éclats c’est sur mais avec l’envie d’en voir plus sur cet univers et ses manigances.

Arrive alors la quatrième saison qui est comment dire ?... Vous connaissez le principe des épisodes ‘stand alone’ ? Des épisodes qui ne font pas progresser l’intrigue principale mais vont par exemple développer un personnage, faire revenir un rôle d’arrière-plan, approfondir un aspect secondaire du show. Et bien avec Disenchantment, la série invente la ‘Season stand alone’, une saison entière durant laquelle il ne se passe rien de significatif pour elle-même.

Alors oui elle va amener quelques nouvelles têtes et révéler quelques twists surprenant mais en ce qui concerne le récit global, cela n’avance pas d’un millimètre. On termine la saison sans avoir rien appris ou presque des secrets du royaume. Le plus marquant pour souligner cela vient du fait que l’intrigue du dernier épisode fera suite directement à la fin du premier, les 8 aventures entre ces deux extrêmes n’ayant été au final que des bouche-trous sans saveur ! 10 épisodes qui n’auraient dû n’en être que deux, voir qu’un seul ! Aberrant.

Et le pire c’est que cette indigence dans l’écriture sera le prétexte fallacieux pour placer dans la série les ‘quotas’ obligatoires de Netflix de la pire manière qui soit, amenés grossièrement et sans construction narrative préalable, comme un cheveu dans la soupe. Pour en revenir à Space Force, elle aussi soumise à ces prérogatives, c’est fait de manière bien plus intelligente, bien plus pertinente et bien plus élégante (et bien plus insolente vis-à-vis du diffuseur mais le propre de l’ironie étant de ne pas être relevé je n’en dirai pas plus). On à du génie ou on en à pas. Et il ne semble pas y en avoir du coté de chez Désenchantée… Non vraiment cette saison 4 est désespérante à tout les niveaux… un ratage complet.

Heureusement qu’Elfo est là pour sauver les meubles avec ses ‘Grandes Petites Aventures’ qui me font toujours rire (le monstre des toilettes). C’est la seule chose positive à garder de cette dernière salve d’épisodes. Alors oui il y aura une cinquième saison (du moins je crois) mais de deux choses l’une : ou bien l’équipe se décide à embaucher des scénaristes, des vrais (et pas des suppôts de Netflix chargés de mettre en place l’inclusivité à grand coup de pied-de-biche disgracieux) ou bien celle-ci se devra d’être la dernière pour ne pas pousser le bouchon trop loin. À bon entendeur…

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:


Rendez-vous mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique