Synopsis: Une trentenaire, fêtarde invétérée, ne cesse de mourir et de reprendre vie au même moment, dans les toilettes, à sa fête d'anniversaire. 

Créatrices: Natasha Lyonne, Leslye Headland, Amy Poehler

Distribution:
Natasha Lyonne : Nadia Vulvokov
Charlie Barnett : Alan Zaveri
Greta Lee : Maxine
Elizabeth Ashley : Ruth Brenner
Rebecca Henderson : Lizzy
...

En voilà une petite série qui mériterait d’être plus connue ! Avec sa galerie de personnage et son mystère métaphysique qui nous tient en haleine, on dévore les épisodes tels de petits bonbons acidulés beaucoup trop addictif.
La première attache qui se forme auprès de ses Poupées Russes, c’est avec la désormais indispensable Natasha Lyonne. Complètement loufoque et munie d’une personnalité pétillante elle apporte une énergie dingue à sa série (elle en est l’instigatrice). On ne peut que tomber sous le charme de cette actrice au caractère bien trempé, caractère qu’elle transmet à son incarnation de Nadia Vulvokov, fêtarde invétéré qui le soir de ses 36 ans se retrouve coincé dans une boucle temporelle.


Nadia et Ruth version 70's

À l’autre bout du spectre de cette tornade émotionnelle, on découvre Alan (impeccable Charlie Barnett) un jeune homme posé, avec une hygiène de vie hyper stricte et qui se retrouve pourtant lui aussi embarqué dans cette drôle d’histoire qui le dépasse complètement. L’association de ces deux êtres que tout oppose confronté à la même situation extraordinaire sera passionnante à suivre.


le réservé et l'exuberante coincés tout deux dans un véritable ascenseur émotionnel

Des personnages de second plan auront aussi leur importance, comme la meilleure amie Maxine, qui à pour particularité d’être obsédée par la cuisson de poulets et Ruth la mère de substitution-psychologue, la seule à connaître les plus profonds secrets de Nadia.


Lizzy et Maxine, deux huluberlus de la jungle Newyorkaise...

Bien que les deux saisons posent des soucis d’ordres temporels, ceux-ci ne seront pas de même nature. Dans la première, Nadia est coincé dans une boucle du temps entre le moment où elle se regarde dans le miroir à la seconde exacte de sa 36ème année et sa mort survenant systématiquement dans les heures qui suivent. Dans la seconde, la rame de métro 6622 lui permettra de voyager dans le temps en prenant possession des corps de ses ancêtres (sa mère et sa grand-mère, pas plus). Peu d’explications seront données sur les tenants et aboutissants de ces phénomènes, il faut juste les accepter comme ils viennent, malgré les confusions, malgré les règles changeantes et malgré l’incompréhension générale. Surtout en deuxième saison qui s’est vu amputé d’un épisode dû la pandémie et qui voit donc certaines explications tout simplement être passé à la trappe. Cela se ressent surtout dans les deux derniers segments qui je pense à la base avaient été pensé pour être trois, d’où un resserrement narratif drastique qui laissera un peu dubitatif les spectateurs.


Nadia à un look assez branchouille tendance 'le Rouge et le Noir'

La série ne dispose pas de gros moyen de production mais reste très propre sur tous ses aspects techniques. Une réalisation banale qui fait le café avec toutefois quelques éclats de créativité qui accroche l’œil agréablement et comme le show ne demande pas des effets spéciaux de folie, ceux qui sont présents font parfaitement leur office. À noter qu’en tant que série estampillée Netflix, l’agenda idéologique désormais habituel de la plateforme est comme de bien entendu mis en avant, chacun appréciera ou pas (au passage ils perdent pour la première fois cette année des abonnés et 20% de leur valeur à la Bourse, là aussi à chacun de faire son analyse…).


Les deux voyageurs temporels partagent leur expérience autour d'une partie d'échecs

Composé au total de 15 épisodes d’une durée moyenne de 25 minutes répartis sur deux saisons, Russian Doll n’est pas très longue à regarder, et ceci de surcroît avec beaucoup de plaisir. En premier lieu grâce au charisme puissant de Natasha Lyonne, virevoltante et bouffant littéralement l’écran. Une découverte pour ma part. Ensuite pour son principe, éculé de prime abord mais qui se révèle bien plus astucieux qu’escompté (un indice : ce n’est pas réellement une ‘boucle temporelle’…). Enfin pour son fond qui développe une personnalité aux failles immenses qu’elle tente de combler au travers de ces expériences sur une ligne du temps contrariée. Dommage qu’Alan ne profite pas du même traitement en saison 2, son arc scénaristique ayant aussi été victime des coupes de tournage/montage…

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:


Rendez-vous mercredi prochain 18H pour une nouvelle chronique