Synopsis: En 1911, un œuf de ptérodactyle vieux de 135 millions d'années et conservé dans une vitrine du Jardin des Plantes, éclot. La créature s'envole dans le ciel, semant la terreur dans Paris.
De son côté, Adèle Blanc-Sec, une jeune romancière-détective, mène une enquête qui la mène jusqu'en Égypte. La jeune femme veut en effet tout faire pour sortir de son état végétatif sa sœur victime d'un improbable accident de tennis, et pour cela cherche à ressusciter le médecin momifié d'un pharaon.
Dans cette épopée fantastique et quelque peu loufoque, elle va rencontrer des ennemis, mais aussi de nombreux amis... 

Réalisateur: Luc Besson

Année de sortie: 2010

Distribution:
Louise Bourgoin : Adèle Blanc-Sec
Gilles Lellouche : L'inspecteur Leonce Caponi
Jean-Paul Rouve : Justin de Saint-Hubert
Laure de Clermont-Tonnerre : Agathe Blanc-Sec
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AAAAh la belle Adèle, l’éternelle héroïne de Tardi portée sur grand écran en 2010 par notre Luc Besson national. Le réalisateur n’avait pas encore atteint le déclin abyssal dans lequel il est embourbé désormais même s’il en avait déjà sérieusement entamé le chemin. On se retrouve donc devant un métrage plutôt moyen mais loin du niveau du grand cinéma du monsieur. Ça c’est dit.

Dans le rôle de la Dame qui se retrouve tout le temps dans des situations improbables on retrouve Louise Bourgoin, qui se fit connaître à l’époque en étant pendant un temps la ‘Miss Météo’ de Canal+ (pour les jeunes qui liraient ces lignes et qui se demanderaient "Hein ?!", il fut un temps où cette place était un tremplin pour de jeunes actrices qui venaient faire les jolies nunuches à Nulle Part Ailleurs, émission-phare de la chaîne). Elle est entourée de tout un tas d’acteurs qui cabotinent tous à des degrés divers et avec plus ou moins de talent. Rien de plus à dire sur le casting…

L'absurdité prépondérante qui pourrait paraître incongru pour les non-connaisseurs de la BD donne un côté très - voir trop - décalé au récit, ce qui je pense contribua pour partie au flop que connu le film à sa sortie en salles. De plus il compile plein d’intrigues de plusieurs albums qui donnent un patchwork pas forcément cohérent lors du visionnage (et encore le film fait soft car dans la bande dessinée, il y a largement plus barge).
En ce qui concerne les effets spéciaux numériques, ceux-ci étaient peut-être au niveau en 2010 mais désormais ils font un peu ‘virtuellement toc’ mais pourtant ils conservent leur charme et ne font pas sortir du film. Le ptérodactyle à plutôt bonne allure mais c’est sûr il n’atteint pas la qualité graphique de ceux d’ILM. Quant à la momie, oui elle fait plastique mais la bonhommie du personnage le rend très attachant malgré cela.

Paradoxalement alors que je trouvai ce film extrêmement mauvais lors de mon premier visionnage, je l’ai revu en rehaussant mon appréciation et je le trouve désormais ‘sympathique sans plus’, même s'il garde son côté très naïf qui me chiffonne pas mal, comme lorsque la Blanc-Sec se retrouve avec un cadavre au milieu de son salon (en plus d’une momie et d’une trépanée) et que cela ne semble lui poser aucun problème. Une de ses connaissances vient de mourir à ses pieds mais pas la moindre pensée se tourne vers le défunt, que pourtant elle passera toute une partie du film à vouloir faire échapper de prison.
Là aussi des séquences absurdes qui n’ont aucune conséquence : POURQUOI N’EST-ELLE PAS ARRÊTÉE pour ses multiples tentatives ?! On n’aura pas la réponse…

Dans le même genre - et attention spoilers ! - comment se fait-il que les momies parlent parfaitement le français ? Et pourquoi diable s'embêter à aller chercher une momie dans un tombeau  en Égypte quand le reste de la bande - y compris le pharaon - se trouve à 200 mètres de chez soi ??

Mon avis sévère vis-à-vis de ce ‘Adèle Blanc-Sec’ s’est adouci à la revoyure mais je ne le porte pour autant pas aux nues. D’exécrable et incohérent je révise mon jugement en sympathique et naïf. Et encore on est loin de ce que fera le metteur en scène par la suite en termes d’écriture naïve justement, mais clairement les prémices de ses futures scénarii d’enfant de 5 ans se ressentaient déjà en parti ici.
Pour ce qui est de Louise Bourgoin, elle tient le rôle principal de très bonne manière et j’en suis presque à regretter que la suite en série qui fut envisagée il y a quelques années ne se fasse pas, l’actrice aurait pu reprendre le rôle qui lui sied comme un gant avec merveille.

Un dernier mot sur l’œuvre de papier car le Tome 10, que Tardi rechigna longtemps à mettre en chantier et annoncé pour le 2 novembre de cette année. Un dixième tome qui sera le dernier et qui promet d’être un sacré événement dans le petit monde de la BD…

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:



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