Synopsis: Mercredi Addams est envoyée par ses parents au sein de la Nevermore Academy, à Jericho, après s'être faite expulsée une nouvelle fois d'un lycée. Nevermore est un établissement pour enfants particuliers et dirigé d'une main de fer par Larissa Weems, l'ancienne colocataire de sa mère, Morticia Addams, lorsque toutes deux étaient étudiantes ici. Mercredi doit alors appréhender cette nouvelle vie, tout en enquêtant sur une série de meurtres qui terrorisent Jericho et en essayant de maitriser les visions qu'elle a depuis maintenant quelques mois...

Créateurs: Alfred Gough & Miles Millar

Année: 2022

Distribution:
Jenna Ortega : Mercredi Addams
Emma Myers : Enid Sinclair
Christina Ricci : Marilyn Thornhill
Gwendoline Christie : Larissa Weems
Hunter Doohan : Tyler Galpin
Catherine Zeta-Jones : Morticia Addams
Luis Guzman : Gomez Addams
...

Jamais ma chronique du mercredi n’aura aussi bien tombé à pic. Car oui aujourd’hui on va parler de la série phénomène ayant pour personnage central la fille Addams, quintessence de l’emo gothique asocial si cher à notre tristoune époque. Première mise en garde, et pas des moindres: non, il ne s’agit pas d’une série « La Famille Addams ». Mais alors pas du tout, du tout ! D’ailleurs les membres de cette dynastie macabre ne seront présents qu’au cours de deux épisodes seulement, auxquels s’ajoute un troisième dans lequel l’oncle Fétide vient faire coucou à sa nièce préférée. Point barre. Seule la Chose sera véritablement de la partie.


Profitez en tant qu'ils sont là car vous ne les verrez pas beaucoup

Non ici vous découvrirez plutôt une sorte d’Harry Potter ayant fusionné avec du Riverdale, mais à la place du jeune gamin à lunettes tourmenté nous avons Mercredi Addams, ce qui change tout de même pas mal la donne. La comparaison avec l’apprenti sorcier à la cicatrice est vraiment pertinente car la construction globale de l’intrigue est similaire. Avec Riverdale aussi, mais là c’est quand même largement moins flatteur (en espérant que la série dont il est question ici ne sombre pas dans les errances de celle centrée sur le rouquin torse poil…).


Je sens comme une inspiration évidente, mais je n'arrive pas à saisir laquelle...

Ah ! Tout de même une GROSSE différence avec l’œuvre de Miss Rowling: dans l’univers de Mercredi tout le monde est au courant de l’existence des « Marginaux », et Nervermore est justement l’une des institutions où ‘les Monstres’ de tous poils sont formés à canaliser leurs futurs pouvoirs. Là on pense clairement à l’Institut du Professeur Xavier mais cela n’ira pas plus loin que cela, on n’est vraiment pas dans une aventure à la X-Men. Au passage l’un des thèmes de la série sera justement la relation tendue entre l’école des monstres et la petite ville voisine de Jericho, fondée par des pèlerins.


Effet facile mais toujours efficace: la colocataire de Mercredi est son exact opposé en tout point

Netflix a mis en avant le fait que c’est Tim Burton lui-même qui réalisa la série, en fait la première moitié soit 4 épisodes. Moi j’avoue que Burton ou non, la réalisation ne m’a pas particulièrement fasciné. Par contre l’interprétation de Jenna Ortega elle est bluffante, elle s’investit vraiment à fond dans le personnage. Les réseaux asociaux n’en retiennent que la désormais fameuse scène de la danse mais il y a bien plus que cela à retenir, l’ensemble de son jeu est à couper le souffle (ce qui doit bien lui plaire à la jeune psychopathe !). Dans un rôle secondaire on retrouve Christina Ricci, la Mercredi de toute une génération, et c’est un plaisir de la revoir.


Mercredi d'hier et d'aujourd'hui...

Pour ce qui est du reste du casting… voilà quoi. On est dans du pur Teen-Drama, ni plus ni moins. Les clichés habituels du genre sont là, que ça nous plaise ou non. Après c’est peut-être moins gnangnan que d’autres séries du même tonneau, dû justement au fait que le personnage principal ne soit ni naïve ni fleur bleue. Cependant il faut être honnête c’est bien Mercredi qui sauve cet énième show pour ado de son insipide condition…


C'est pas évident à deviner mais je vous assure que cette image provient bien d'une série qui parle de la famille Addams (et pas Riverdale...). Histoire d'être complet, tous les personnages ici sont issus du peuple des mers (sirène ou triton) sauf la fille en rouge qui est une vampire du nom de Yoko (vous avez la réf' ?) et le type au bonnet qui est une gorgone (il cache ses serpents sous son couvre-chef). Comment ça il est où le rapport avec la famille Addams ?

Niveau wokisme, c’est plutôt sage. Il y a bien les deux mamans d’un camarade qui sont mises en avant - sans excès - et surtout de nombreuses remarques misogynes mais à prendre au second degré car prononcées par une Mercredi au summum de son cynisme. Honnêtement j’ai vu - et subi - bien pire ailleurs sur la plate-forme de streaming (She-Ra reste pour le moment le plus grand n’importe nawak en la matière).
Par contre les auteurs ont fait une réelle faute de goût en faisant porter plainte à Morticia Addams (la maman donc) pour harcèlement lors de sa scolarité. Là on touche à la limite de l’exercice et de la pensée idéologique en vigueur en ce moment à Hollywood. Normalement La future madame Addams (qui n’était pas mariée à l’époque des faits) aurait justement ADORÉ être harcelée par un amoureux transi. C’est là tout le délire de cette famille anticonformiste: aimer tout ce que rejette la société et la bienséance. Et s’en amuser, le tourner en dérision, le polémiquer. Mais le harcèlement est devenu LE sujet sur lequel la moindre critique n’est plus possible, et même la Famille Addams doit courber l’échine devant le poids des institutions progressistes (et ce n’est pas ici sur Gameblog qu’on dira le contraire…n’est ce pas Amouranth ?)


Mercredi Addams essaye de faire des efforts de sociabilité sans réellement y parvenir. Mais le veut-elle vraiment ? (spoiler: non)

Alors c’est bien beau tout cela mais que vaut cette modernisation de Mercredi Addams ?
Et bien moi j’ai plutôt aimé. Ce n’est pas méga-top, c’est parfois trop orienté pour adolescent avec heureusement la contrebalance du sarcasme noir sans sucre de l’héroïne et le scénario est un peu (pour ne pas dire beaucoup) simpliste - on voit les ficelles à même l’écran tellement elles sont grosses. On passe toutefois un agréable moment si on est indulgent et qu’on en attend pas grand-chose.
Je le reprécise bien mais point de glauque ou de bizarre par ici, le tout reste très gentillet malgré la tentative de faire croire le contraire. Je ne sais pas si je l’ai déjà dit, mais pensez vraiment à une adaptation TV d’Harry Potter et vous aurez une idée assez précise de sur quoi vous allez tomber ici. L’ensemble reste toutefois sauvé du quelconque par la protagoniste principale et son interprète, qui font du show une belle curiosité.


Ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?!

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:



Rendez-vous mercredi prochain 18h pour une nouvelle chronique