Après une partie ‘intégrale’ de Marvel’s Spiderman (PS4) où j’ai bien pris le temps cette fois de tout finir à 100% (stats du jeu pas des ‘trophées’), je reviens sur les ajouts qui furent développés suite à la sortie initiale du jeu. On parle là de trois DLC et d’un '1.5' dans lequel je me suis également plongé. Petite revue rapide de ces bonus vidéoludique.
La Ville Qui Ne Dort Jamais
Divisé en trois chapitres centré chacun sur un ‘vilain’ différent, à savoir Blackcat, Hammerhead et Silver Sable, nous y retrouvons notre Spidey national (enfin Hum…vous m’avez compris quoi…) dans une toute nouvelle aventure qui se déroule quelques mois après le jeu principal. Manhattan voit surgir un nouveau leader pour la pègre local en la personne de Joseph Martello, surnommé dans les bas-fond comme le Hammerhead, un malfrat connu pour avoir survécu à son exécution et qui depuis vit avec une plaque de métal qui lui déforme le front.

Peter Parker est un habitué du bitume newyorkais. Malheureusement en dehors d'une courte mission il n'est pas possible de jouer le bon gars tel que présenté ici, en civil parmi les badauds.
Le premier chapitre – Le Casse – voit Peter renouer avec son ex-petite-amie Felicia Hardy (Aka Blackcat), une voleuse de haut-vol qui tente de doubler la Mafia (Maggia dans l’univers du jeu) pour le compte d’Hammerhead. Le deuxième – la Guerre des Gangs - confronte directement notre héros à l’organisation de plus en plus puissante du super-vilain et le troisième voit ‘Le Retour de Silver Sable’ pour récupérer le matériel de sa société que le marché noir newyorkais exploite de la pire des manières.
Miss Sablinova réussie toujours ses entrées
Pour ce qui est de la jouabilité en elle-même, on retrouve les mêmes mécaniques que dans l’histoire principale, avec ses quêtes annexes, ses collectibles, ses bases ennemies etc... En nombre moindre cependant. Je vous renvoie donc sur mon article qui parlait du jeu complet pour ne pas faire redite. Un petit mot ulcéré en ce qui concerne Screwball (qui remplace Taskmaster) et ses défis qui m’on mit à bout de nerfs. Elle est détestable à tout point de vue et ses épreuves (de vitesse, de combat, de furtivité) basées sur l’association de deux gadgets différents sont particulièrement alambiquées (mention spéciale pour le test sur le terrain de baseball…). Une horreur.
La célèbre tenue Iron-Spider (les bras se gagnent via une autre tenue - la version nanotech du film Avengers)
J’ajouterai que j’ai trouvé Blackcat parfaitement réussie - sexy en diable et provocatrice comme à l’accoutumée. Silver Sable à toujours autant la classe (clairement mon personnage préféré de cette version de l’histoire de Spidey). Quand à Hammerhead autant il est convainquant dans le volet qui lui est consacré autant son retour dans le dernier m’a laissé perplexe quand à l’évolution du personnage. D’ailleurs pour les fans il me semble bien que le Docteur Langstrom est évoqué pour expliquer son étonnante transformation.
Spidey et Blackcat. La tenue du héros est un cadeau de la demoiselle
“The City that Never Sleeps” est il un contenu téléchargeable indispensable? Clairement non. Mais pour les fans du Tisseur comme moi c’est un vrai plaisir que de poursuivre l’aventure ne serait-ce que quelques heures. Pour les autres qui n’on pas d’affect particulier pour la création de Stan Lee et Steve Dikto, passez votre chemin sans le moindre regret.
Mon costume favori. La totale classe!
« Miles Morales »
Nous voilà de retour à Manhattan, mais cette fois dans la peau d’un tout nouveau Tisseur ! En effet nous retrouvons Miles Morales qui était introduit dans quelques phases du jeu précédent en tant que personnage secondaire au coté de Mary-Jane Watson. Il est donc désormais sur le devant de la scène pour cette nouvelle aventure.

Une bien grande responsabilité pour de si frêles épaules
Présentons un peu notre jeune héros, bien moins connu que son illustre ainé. Miles est un adolescent fort sympathique, le cœur sur la main, passionné de science, de street-art, de musique et autrefois de basket (depuis qu’il à acquis ses pouvoirs il délaisse cette activité qui pourrait révéler ses capacités extraordinaires). Vivant à Brooklyn durant sa jeunesse, il à retrouvé depuis peu le vieil appartement où sa mère à passé son enfance à Harlem - ou plus précisément Spanish Harlem. De là il veille en binôme sur l’île de Manhattan avec « l’autre Spiderman », tout en étant à la fois en phase d’apprentissage de son nouveau statut de super-héros. Ce qui n’est pas facile à gérer tout les jours.
Maître et élève. Peter avec son nouveau visage, que je n'aime mais alors pas du tout! Trop juvénile et pas assez 'marqué par la vie'
Car de son coté sa mère est candidate pour être représentante du district au conseil de la mairie, et est une fervente opposante à Roxxon, la puissante société pétrochimique qui à depuis peu construit une gigantesque tour dans le quartier. Édifice contenant en son sein un générateur d’énergie de nouvelle génération. Une invention dont on ne sait pas grand-chose mais dont on nous vend les mérites de manière un peu trop enthousiaste. D’ailleurs très vite le groupe dissident dit des Underground envahit les lieux pour mettre à jour toute la vérité sur ce que la Roxxon tient absolument à garder dans l’ombre. À leur tête le mystérieux Thinkerer, qui donne du fil à retordre aux autorités. En l’absence de Peter Parker parti en reportage avec MJ en Sokovie, c’est à Miles seul de faire toute la lumière sur cette affaire…
Rio Morales se lance dans une carrière politique. Ce qui va encore compliqué la double-vie de son fils.
Nous revoilà donc sur cette bonne vieille île de Manhattan, mais enneigée cette fois-ci (pour ne pas non plus trop faire redite). Bien que la durée de vie soit d’environ un tiers du jeu dont il s’inspire le principe global reste le même que précédemment avec toutefois quelques notables différences. La plus évidente c’est que Miles n’a pas l’expérience de Peter et que cela se ressent dans la palette de ses mouvements. Toutefois bien que moins à l’aise il à aussi une fibre plus artistique, ce qui lui confère quelques figures de style qui font leur effet. Du coté des gadgets, il en possède largement moins (4 au total, pour une petite dizaine pour Peter) mais en contrepartie il possède deux capacités qui font tout le sel de ce personnage.

Un petit bonhome de neige qui ne fera pas long feu avec à ses cotés le costume le plus stylé pour Spidey-Morales (oui il se dessine comme une préférence dans mes choix vestimentaires pour super-héros)
Car le jeune Morales à deux atouts dans sa manche que ne possède pas « l’autre Spiderman » : l’invisibilité et la bioélectricité. Et l’air de rien cela apporte pas mal de changement quand à la manière d’appréhender le gameplay. De la première la notion de furtivité devient bien plus simple. De la seconde, la force de frappe s’en trouve décuplée (précisons toutefois que les coups standards de Miles sont bien moins puissants que ceux de Peter). Bien entendu, l’expérience accumulée débloquera d’autres possibilités pour ces deux pouvoirs et au final donneront à Spiderman une galerie hallucinante de combinaisons. Partant donc d’un postulat assez similaire, nos deux tisseurs finissent par se différencier par leur ‘apport’ personnel. Peter étant plus sur la technique des mouvements et le coté gadget là où Miles lui mise plus sur ses pouvoirs particuliers et son style instinctif. Les deux sont donc complémentaires.
Invisible-man
Délaissons notre protagoniste pour faire un petit tour de son entourage. Ne revenons pas sur sa mère qui se lance en politique et passons directement à ses amis Ganke et Phin. Ganke Lee et le désormais indispensable ‘ami geek’ dans les œuvres actuelles qui épaule le héros via son écran d’ordinateur capable de tout ou presque. Phin Mason est elle bien plus intéressante. Amie d’enfance et autrefois très proche de Miles, ils se sont éloignés avec le temps. Personnage tragique qui porte littéralement l’intrigue du jeu (plus que le héros lui-même) elle bénéficie d’un travail d’écriture absolument exemplaire. Le point fort de cet Add On, incontestablement. Coup d’œil discret sur la charmante Hayley Cooper, une graffeuse sourde-muette dont on devine qu’elle deviendra un futur flirt pour notre vaillant ado-araignée.

Le bon ami 'Geek' qui sait tout aussi bien créer son propre jeu vidéo que dévérouiller les portes automatiques des bases secrètes des méchants.

Phin et Miles partagent un café...mais pas leurs secrets

La jeune artiste n'est pas du tout impressioné par ce nouveau 'Héros du quartier'
Il convient également de citer Aaron Davis, que tout le monde sait déjà être le Rôdeur. Oncle de Miles et donc frère de son policier de père. Le flic et le voleur. De ses deux figures paternelles contradictoires, Miles se définira sur une ligne médiane. Encore un autre très bon perso, ambigu comme il le faut et prêt à tout pour protéger ses proches, quitte à s’opposer à eux si il le faut.
Face-à-face familial
Parmi les nouveaux protagonistes il y en a une que je n’ai pas appréciée: Danika la podcasteuse. Contrepoint de J. Jonah Jameson, elle se révèle tellement nunuche qu’elle en devient très rapidement agaçante. Sans doute un problème de génération qui me fait adoré Triple J de par son coté grandiloquent, caricatural, gueulard et obstiné (je m’y retrouve par certains cotés) tandis que la sempiternelle bonne humeur, le manque total d’auto-dérision, le coté donneuse de leçon, la naïveté confondant de bêtise de la demoiselle me donne de l’urticaire. Sans doute qu’un jeune aura le sentiment exactement inverse…
Ici la tenue créée par 'Oncle Aaron', mix superbe entre celle de Spiderman et du Rodeur
Aparté: j’aimerai évoquer un problème annexe lié à ce nouveau Spiderman, parfaitement anodin mais qui je pense aurait mérité plus de réflexion de la part de ses auteurs. Et cela concerne son nom super-héroïque. Parce que bon c’est embêtant quand même au bout d’un moment que deux personnages distincts portent le même patronyme. Alors pour le public - je veux dire nous les lecteurs ou joueurs - on les distingue par leur identités (Peter Parker et Miles Morales) mais dans leur univers ils sont tout deux ‘Spiderman’ tout court. Bon ok ils se distinguent par leur ‘quartier’ dans les comics : Spiderman du Queens pour Parker et de Brooklyn pour Morales, mais ca fait un peu léger convenez-en.
Alors oui j’avoue que j’aurai bien aimé que le nouveau Spiderman ait un autre nom. Mais un truc plutôt cool, pas de ‘Spiderboy’, de ‘Spiderman II’ (coucou Spider-Woman…) ou par pitié de ’SpiderBlack’ ‘Black Spiderman’ ou truc du genre, ce qui de toute façon serait très bête car personne n’est censé savoir qui est sous le masque… D’ailleurs il existe un ‘Spiderman Noir’ – en français dans le texte – qui est celui de l’univers parallèle qui se déroule durant la Seconde guerre Mondiale. Je verrai un truc plus dans le style de ‘Ghost Spider’ - mieux connu sous l’appellation de Spider-Gwen, nom qu’elle n’utilise évidement pas dans son univers. Pour Miles Morales on pourrait jouer sur son pouvoir électrique, un truc du genre ‘ElectroSpider’ ou ‘BioSpider’ (je suis nul pour trouver des noms). Bon bref ceci n’intéresse pas grand monde de toute façon en dehors des fans pur et dur de la licence et ici s’arrête donc cette digression.
Et je n'évoque même pas le 'troisième' Spiderman...
Pour en revenir au jeu, celui-ci délivre un message bien plus politique que le titre-mère. On y parle droit des minorités, on y évoque Black Live Matter, on estime que le grand méchant entrepreneur à construit sa dangereuse centrale à Harlem car il se fiche des habitants noirs et hispaniques du quartier si jamais il y avait un problème (d’autre contre-argumentent que c’est le prix de l’immobilier le plus faible de Manhattan qui l’a poussé à construire en ces lieux). Bref, le script véhicule de fortes revendications, que tous les personnages ne partagent pas d’ailleurs. On adhère ou pas au discours…mais je préciserai que l’œuvre éditoriale était déjà dans cette mouvance, alors que son adaptation vidéoludique soit du même tonneau n’a rien d’étonnant, bien au contraire.
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Ces 3 DLC et cet Add On constituent donc un excellent moyen de compléter l’aventure PS4 de Peter Parker. ‘La Ville qui ne Dort Jamais’ est une séquelle certes plaisante mais néanmoins moins indispensable que « Miles Morales » qui constitue plus un trait d’union avec le deuxième épisode principal qui finira par sortir un jour. Ce nouveau Spiderman réussit à prolonger la formule tout en s’en différenciant grâce à l’intégration maline des capacités particulières de son héros.
Que ce soit du coté du petit gars du Queens que de celui de Brooklyn, les deux hommes-araignées on un capital sympathie qui fait exploser les compteurs et c’est avec une grande impatience que j’attends la suite de leur aventure entre action débridée, quotidien compliqué et tragédies familiales.

PS: la bonne idée serait d’introduire Spider-Gwen dans le 2. Le degré de hype serait alors à son Maximum !
