La saga Tomb Raider est surtout connue pour ses épisodes sortis sur machine de salon mais la belle Lady anglaise a aussi vécu des épopées sur quelques appareils portables, qu’il s’agisse de consoles ou de mobiles. Dont deux épisodes sortis sur Game Boy Color. C’est sur le premier de ces deux titres que nous allons revenir aujourd’hui.
Je dois bien avouer que j’avais quelques à-priori sur ce jeu que je savais bon mais à la maniabilité forcément restreinte au vu des boutons peu nombreux de la GBC (A+B, une croix directionnelle, Start, Select. Et c’est marre). Comment avaient-ils géré les nombreux mouvements de la Pilleuse de Tombe avec si peu de possibilités ? Et l’ambiance si particulière de la saga serait-elle au rendez-vous ?
- Éditeur : THQ / Eidos
- Développeur : Core Design
- Année de sortie : 2000
- Joué sur Game Boy Color
TOMBE EN DEUX DIMENSIONS
Le Professeur Igor Bowmane de l’université de Moscou a fait venir Lara Croft dans ses locaux pour lui parler des découvertes d’un de ses collègues péruviens, Illiat. Ce dernier aurait découvert l’emplacement de la tristement célèbre « Pierre Maléfique » dans laquelle serait renfermé l’esprit du terrible Quaxet, un tyran qui aurait régné sur toute l’Amérique du Sud en son temps. Or il semblerait que le chercheur ne soit pas le seul à convoiter ce trésor. Une milice armée à récemment interrogé Illiat sur ses découvertes. Il assure avoir gardé le silence mais dans le doute et afin que l’artefact ne tombe pas entre de mauvaises mains, le professeur Bowmane demande de l’aide à son amie afin qu’elle trouve et détruise la pierre avant que ces mystérieux hommes en armes ne la dénichent pour on ne sait quel sombre projet. Ni une ni deux, Lara se rend au Pérou à la rencontre d’Illiat. Mais une fois arrivée au camp de base, point d’archéologue, juste des traces de lutte. Se doutant bien de ce qui est arrivé, elle entre seule dans le temple ancien à la recherche du savant...
Ma console, ma cartouche, mon livret et tout ce qu'il me reste de la boîte...
Nous voilà donc dans un Tomb Raider en deux dimensions. La première chose que l’on remarque c’est la qualité de l’animation de l’héroïne britannique. C’est fluide, elle réagit bien et on comprend tous les mouvements qu’elle effectue. Cela à l’air bête dit comme ça mais quand on mesure à tout casser 15 pixels de haut ce n’est pas une mince affaire.
La vraie surprise c’est que contre toute attente elle possède un large éventail de mouvements: course, saut, roulade, demi-tour, utilisation d’échelle, elle s’agrippe, elle flingue, elle fait des pirouettes… Non vraiment c’est impressionnant toutes les capacités que les programmeurs ont réussi à mettre avec un nombre de boutons limité.
Une guerrière revenue du fond des âges et Lara en train de crapahuter de fort belle manière
Alors oui, cela veut aussi dire qu’il ne faut pas se planter dans nos manipulations et qu’une concentration constante doit s’opérer. Parce que faire ↑+ B, ce n’est pas la même chose que de faire B +↑ ! Chaque action se doit donc d’être finement pensé en amont même si au bout de quelques niveaux certains réflexes se mettent en place. Le mouvement qu’il m’a été le plus difficile à maîtriser fut le saut long avec élan car celui-ci demande un certain tempo que je n’ai pas encore totalement saisi (trop tôt et on est trop court mais trop tard et c’est la chute…). Mais pour le reste on prend vite le pli sans souci.
Quelques captures d'écran diverses (photo provenant du très bon site Stella's Tomb Raider)
L’aventure est découpée en 14 niveaux au sein du même temple (on ne voyage pas autour du monde dans cet opus) découpés en plusieurs sections elles-mêmes sous-divisé en plusieurs parties. On parcourra donc le Temple proprement dit (3 niveaux) puis le Tombeau Royal (3 niveaux), la Chambre aux Trésors remplis d’or (3 niveaux) les Cavernes (2 niveaux) et enfin la partie la plus souterraine et volcanique des lieux (3 niveaux).
Comme indiqué plus haut, cela ne veut pas dire 14 cartes car certains niveaux sont décomposés en 2, 3 ou parfois 4 cartes distinctes. Et oui cela veut dire énormément d’exploration et demande pas mal de sens de l’orientation (heureusement des bonnes âmes ont tracé des cartes fortes utiles pour ne pas passer des heures à tourner en rond!). Notez que des phases sous-marines sont présentes, et que bien entendu elles sont accompagnées d’une barre d’oxygène (qui ma foi est généreuse, elle a de sacrés poumons la demoiselle !).
EXPLORATION PORTABLE
On peut parfois se sentir perdu face à l‘immensité des lieux traversés et il n’est pas rare qu’un chemin nous passe sous le nez. Il faut donc être bien attentif aux moindres détails et ne pas hésiter à aller fourrer ce même nez là où l’on pense qu’il n’y a rien. De toute façon, et c’est un autre excellent point, les cristaux de sauvegardes sont toujours très judicieusement placés et sont utilisables à l’envi (il n’y a pas de restrictions, vous pouvez sauvegarder 1000 fois sur chaque cristal si le cœur vous en dit). Seule contrainte un seul emplacement mémoire disponible, donc chaque sauvegarde écrasera la précédente (et par conséquent vous ne pourrez charger qu’à partir de ce point-là également).
Un petit bémol d’ailleurs en évoquant le chargement de partie, il ne sera pas possible de le faire depuis le menu. Le seul moyen de charger une partie est d’éteindre puis de rallumer la Game Boy Color et de choisir l’option ‘Continuer’. Ce qui pourra se révéler préjudiciable quand on a envie de retenter un passage afin d’obtenir un meilleur résultat (perdre moins de vie en l’occurrence).
Musique du menu qui reprend le thème classique
La vie tiens, parlons-en. On ne sera pas dépaysé car elle sera sous forme des habituels medipacks (Grands et petits, restaurant la santé à 100 % et 50 % respectivement) a dénicher lors de notre parcours. Et normalement si vous n’êtes pas né avec deux mains gauches et dix pouces vous aurez largement de quoi subvenir à vos besoins. On dégotera également sur notre chemin diverses munitions qui alimenteront notre belle paire de flingues (seule arme disponible soit dit en passant) et bien entendu des clés et autres babioles rutilantes nécessaires à notre avancée, comme par exemple un orbe rouge sang ou bien des briques de couleurs à déposer dans leur emplacement idoines. Tous ces objets sont à gérer dans le menu qui quand j’y repense est bien trop grand au vu de la quinzaine de trucs maximum qu’il y a à stocker dans l’entièreté du jeu.
AMBIANCE CROFTIENNE
C’est donc avec étonnement que je dois bien avouer avoir été très agréablement surpris par cette version 2D des aventures de Lara Croft. C’est graphiquement plus que correct et on y retrouve en fait ce sentiment de solitude et de pure exploration de l’épisode fondateur. Avec toutefois des ennemis humains en plus grand nombre même s’ils ne sont pas foison (dans le premier épisode console/PC ils ne sont que quatre il me semble, tout le reste des adversaires n’y est constitué que d’animaux ou de monstres décharnés). Quelques guerrières amazones, une ou deux momies mais surtout ces fameux guérilleros qui ne vous feront pas de cadeaux. Avec un peu d’astuce cependant on se débarrasse assez aisément de toutes ces canailles.
Les pièges sournois sont toujours de la partie...
Même si le lieu est unique, il y a tout de même une certaine variété des décors qui plus on s’enfonce sous terre plus ils deviennent sombres et inquiétants - sachant que ça ne respire pas la joie dès le départ. Par contre le jeu n’est pas plus compliqué à la fin qu’au début, il demande juste plus de dextérité et de concentration de votre part. Mais du moment que vous maîtriserez tous les mouvements de l’aventurière sur le bout des doigts, vous ne rencontrerez pas de gros problèmes.
Dès qu'on aperçoit un cristal de sauvegarde, on se précipite dessus !
Pour finir, même si la chronologie n’est pas claire, il semblerait que cet épisode se déroule entre le I et le II de la saga dite « classique ».
* le titre ’’The Nightmare Stone’’ n’est pas officiel. Il s’agit du surnom donné au jeu par le très bon site « Stella’s Tomb Raider » qui recense de manière brillante tous les jeux de la licence sortis sur consoles portables et mobiles. Une vraie mine d’or pour les fans de la licence où l’on découvre une palanquée de titres peu connus (notamment ceux destinés aux smartphones).