Initialisation des données :

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Sujet : Headhunter

Plateformes : Dreamcast, Playstation 2

Initialisation du module OST : https://www.youtube.com/watch?v=3y5DrVhn2LQ

Lancement de la musique de fond

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Mode Scan, décompte du nombre de cibles : Activé

Headhunter : 400 000 unités vendues environ

GTA III : 14,5 millions d’unités vendues environ                                                                            

MGS2 : 7 millions d’unités vendues environ

Module « Je le sors des oubliettes » démarré !!

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Petite perle issue de la génération PS2/Dreamcast, cette œuvre made in SEGA (via le studio suédois « Amuze ») possède toutes les qualités inhérentes aux grosses productions de cette époque, mais n’a finalement pas réussi à trouver son public.

Montez dans votre DeLorean, petit retour dans le temps afin de comprendre pourquoi ce titre a été relégué au rang des jeux vidéo méconnus.

Nous sommes début 2001 (ça ne nous rajeunit pas), la Dreamcast commence à souffrir face à une PS2 qui s’impose de plus en plus face à la concurrence.

A cette époque, un certain GTA III fait parler de lui : après deux épisodes principaux en vue du dessus, personne ne sait véritablement à quoi s’attendre, mais il est fait état d’une liberté totale dans un monde ouvert immense en 3D, wahou !! (Certes, Driver avait déjà ces qualités, mais c’était principalement des missions scénarisées et des poursuites). Tandis que les informations commencent à fuser dans tous les sens sur la toile et dans les magazines, il est également annoncé qu’un second épisode de Metal Gear Solid est en préparation : MGS 2 Sons Of Liberty, digne successeur du premier épisode !

Je suis en plein rêve éveillé devant de telles annonces !

Pourtant, au détour d’une lecture, trois images attirent mon attention : on peut y apercevoir un héros barbu, lunettes de soleil sur le nez, juché sur une moto magnifique dans une ville moderne. Des phases de combat et d’infiltration, un visuel incroyable (le rendu de la pluie tombant sur le héros trempé m’a captivé à l’époque). Il ne m’en faudra pas plus pour être conquis instantanément.

Je me suis donc mis en quête de la moindre information à son sujet pendant de longs mois. Je traquais la moindre information dans les « Consoles + », « Jeux Video Magazine », les sites Web, tel un Saint Graal vidéo-ludique !

Il semblait mixer les meilleurs éléments de GTA et MGS, le tout saupoudré d’une ambiance jamais vue auparavant !

Ce jeu sort sur Dreamcast le 9 novembre 2001 (mais plus tard malheureusement sur la console que je possédais à ce moment, la PS2) et les tests étaient catégoriques pour ce premier titre d’Amuze : un HIT en puissance comme attendu ! Tout cela n’allait pas atténuer mon désir de l’acquérir, au contraire !

Le jeu finit par sortir sur la boîte noire de Sony six mois après, ce qui m’avait paru durer une éternité à l’époque. Il s’est avéré que le jeu n’avait, semble-t-il, pas rencontré un succès énorme sur la Dreamcast, ce qui avait amoindri la « hype » autour du titre. Conséquence directe fâcheuse : très peu de pubs pour mettre en avant le jeu pour sa sortie sur PS2.

Peu importe, j’ai donc jeté mon dévolu sur cette perle quelques temps après…mais en occasion (hé oui, que voulez-vous J n’ayant pas beaucoup de sous étant ado et les prix étant aussi élevés à l’époque, j’ai dû batailler ferme avec mes parents pour pouvoir acquérir ce jeu).

Les premiers moments furent incroyables (comme le reste d’ailleurs, mais chut…n’en dévoilons pas trop) : le jeu débute par une cinématique d’introduction sous forme de journal télévisé satirique, permettant de s’immerger totalement dans un univers fictif très proche des œuvres de Paul Verhoeven, hommage d’autant plus flagrant via les nombreuses pubs pendant les écrans de chargement, très similaires aux fameux slogans de propagande présents dans Starship Troopers ou Robocop, avec un humour noir très présent.

Le jeu démarre tel « Super Metroid », à toute vitesse, avec une séquence de fuite à pied chronométrée pour s’échapper d’un laboratoire menant des expériences sur notre héros, Jack Wade de son petit nom. A bout de force, il s’effondre dans la rue et se réveille à l’hôpital, totalement amnésique.

S’ensuit une séquence de dialogue permettant de poser les bases du scénario : nous dirigeons un ancien chasseur de primes de l’ACN (Anti Crime Network) qui a disparu de la circulation il y a quelque temps. Angela Stern, fille du riche PDG de cette entité, vous embauche afin de trouver l’assassin de son père récemment assassiné.

Dans la peau du héros, dans une quête pour retrouver ses souvenirs perdus et aider Angela à faire la lumière sur ce meurtre.

Pour nous aider dans la tâche, cette dernière nous confie son ancienne moto, une simili-Suzuki noire, qui aura deux fonctions importantes : en premier lieu, ce sera notre moyen de déplacement dans la ville et ses environs (mais attention à bien dompter l’accélération au démarrage, sinon vous serez bon pour lécher les murs des rues), et en second lieu, elle servira comme élément central pour débloquer l’accès aux lieux des missions pédestres (via une épreuve mécanique demandant de rouler dans la ville à pleine vitesse pour engranger des points, idée que je trouve vraiment fun).

Bien qu’étant ouverte, la ville ne reste qu’une simple carte pour se déplacer d’un lieu à l’autre (pas de possibilité de descendre de la moto n’importe où, mais quelle classe par contre de se balader via ce destrier urbain !!), les quartiers et zones environnantes se débloquant au fur et à mesure de l’évolution du personnage, symbolisée par des permis de chasseurs de primes à déverrouiller via divers épreuves (similaire aux missions VR du premier MGS sur PS1), donnant accès également à des équipements de plus en plus sophistiqués (gilet pare-balle, nouvelles arme létales et non-létales, items, etc.).

Au niveau des mécaniques de jeu, le titre mélange brillamment phases en moto, énigmes à la Resident Evil (indices à trouver, assemblage de pièces à réaliser), séquences de tirs intenses (avec ciblage semi-automatique, position accroupie, couverture dans les angles, roulade d’esquive et même un coup de crosse au corps-à-corps si besoin), permettant ainsi d’obtenir un plat relativement savoureux et varié.

L’HUD est agréable : la mini-map est intégrée à l’écran, les informations essentielles sont à portée de vue sans saturer l’affichage, un accès rapide aux items et aux armes est accessible via la croix directionnelle, un sans-faute de ce côté-là.

Petit clin d’œil très sympathique à GoldenEye sur N64 : l’inventaire est accessible via une montre Casio que le héros porte au poignet J avec des onglets façon PDA ! Il pourra même recevoir des appels vidéo, façon Codec de MGS, via celle-ci ! Efficace et classe !

L’intrigue nous fera visiter des lieux très réalistes et variés (station-service, port, laboratoire, banque, centre commercial, égouts, etc.) et nous amènera à combattre plusieurs boss demandant chacun une technique spécifique pour être abattu ! Mentions spéciales dans le niveau de la banque avec les araignées mécaniques, ainsi que le combat sur le toit de l’immeuble d’un gang avec la pluie battante :) incroyable !).

Les différents moments du scénario, long d’une trentaine d’heures, se voient entrecoupés de cinématiques permettant d’étoffer l’intrigue déjà riche. Il est à noter que la qualité de ces vidéos est malgré tout en deçà du reste de l’œuvre,  la faute à une certaine rigidité dans les émotions faciales des personnages ; mais Jack Wade possède un charisme et une voix anglaise qui en imposent, rendant le tout très agréable.

Il est important de noter qu’un facteur très important reste pour moi sa bande-son incroyable, tantôt intense, tantôt mélancolique, se basant sur diverses émotions afin de transporter le joueur dans cet univers incroyable. Ecoutez-moi ce « Main Theme » qui plonge tout de suite dans l’ambiance juste après avoir inséré le disque du jeu dans sa console, «Assault on the Mall » qui fait ressentir l’importance de la mission de Jack Wade façon MGS, ou bien ce « Jack's Theme » très entraînant pendant les phases de pilotage de moto ! Un seul mot si mes oreilles pouvaient parler : « Renversant » ! Voilà mon avis sur ces compositions sublimes de Richard Jacques (qui seront également réutilisées dans l’émission japonaise GameCenter CX) J 

Avec tous ces éléments, comment ne pas en faire un hit mondial ? Je me le demande encore ! Malheureusement, GTA III accordera une liberté inégalée et se vendra comme des petits pains dans le monde en octobre 2001, première étape du raz-de-marée qui suivra avec les autres épisodes. Quant à MGS 2, l’aura du premier jeu sur PS1 (mais qui n’est que le 3ème officiel de la série débutée sur MSX) lui permettra d’assurer en mars 2002 son succès sans souci (mais également grâce à une animation incroyable et de mécaniques de jeu inédites).

Headhunter sera ainsi relégué au rang de petit titre, la faute à un planning de sortie Dreamcast/PS2 écrasé entre l’arrivée de ces deux mastodontes.

Certes, mon avis sur ce jeu est fortement empreint de nostalgie comme vous avez pu vous en apercevoir, mais c’est une œuvre qui m’a énormément marqué. Jack Wade marche bizarrement (déjà à l’époque il ressemblait à un canard J surtout en comparaison de l’animation stylée d’un certain Solid Snake), la moto reste relativement complexe à gérer, ici-et-là subsistent des petits bugs, mais cela ne gâche en rien le gameplay global du jeu qui arrive à trouver un très bon équilibre entre les différentes phases, permettant de s’immerger totalement dans ce titre.

L’atmosphère se veut sombre, adulte et il est étonnant de se dire que ce jeu a si bien vieilli malgré les années qui passent, tel un bon vin.

Head Hunter connaîtra une suite quelques années plus tard (sur PS2 et XBOX), mais elle perdra à mes yeux une grosse partie de son charme avec le retrait de toutes les phases de déplacements en moto et des permis de chasseur de prime, mais également à cause de son univers beaucoup moins fouillé.

Ce jeu restera culte à mes yeux, en prônant une approche différente de l’infiltration/aventure dans un univers contemporain. J’aime le relancer de temps en temps afin d’apprécier ce petit air de nostalgie, mais pas seulement. Il possède certes des défauts, mais je pense surtout qu’il possède des qualités indéniables qui sont restées intactes même aujourd’hui ! 

Je vous conseille vivement de lui donner sa chance, même durant quelques minutes, afin de vous faire votre propre avis sur cette perle :)

PS : voilà le premier article de ce blog ! Certes, il n’est pas parfait, mais j’espère que la lecture vous aura plu et vous donnera envie de suivre mes futures excavations ;) à bientôt !