
Joe Yabuki, 15 ans, est un enfant des rues. Un jour, alors qu'il traverse un quartier pauvre, il tombe sur un ivrogne, l'ancien Boxeur Danpei Tange, qui devine en lui le potentiel d'un boxeur d'exception. Joe peu intéressé par cette idée décidera toutefois de profiter de la naïveté du vieux Danpei pour être nourri et logé. Mais après une énième arnaque, il se retrouvera vite en maison de correction. Là-bas, il y rencontrera un boxeur professionnel du nom de Torû Rikiishi qui deviendra rapidement son rival et sa principale motivation pour devenir à son tour un véritable boxeur professionnel...
Deux séries pour un manga


Dix ans plus tard, une seconde série de 47 épisodes couvrant la fin du manga sera mise en chantier. Étant donné l'écart de diffusion entre les deux parties, les 12 premiers épisodes seront des résumés/remakes de la fin de la première série. Ainsi, la seconde série repartira du combat tragique entre Yabuki et son rival de toujours Rikiishi. Ce point de départ aurait d'ailleurs très bien pu servir de conclusion à la première série ainsi qu'au mais l'auteur eut la bonne idée et surtout l'inspiration d'aller bien au delà de ce final dramatique.
La première chose à dire sur ces deux séries c'est qu'elles sont extrêmement fidèles au manga d'origine. Si on peut noter quelques légères différences par-ci par-là, l'esprit est toujours le même. Comme bien souvent, l'animé se permet de rajouter quelques épisodes développant un peu plus certaine situations, mais à aucun moment elles ne semblent de trop.
Puisqu'il s'agit d'une seule et même histoire, impossible de trouver une série meilleure que l'autre. La seule chose à noter c'est l'écart technique qui les sépare. Et pourtant, la première série n'a pas à rougir de la comparaison tant elle tient encore aujourd'hui la distance. La qualité de la réalisation est formidable et le design est même plus proche du manga que celui de la seconde série. Toutes deux seront réalisés par l'excellent Osamu Dezaki (Cobra, Remy sans famille, l'île au trésor, Lady Oscar...) dont le style inimitable, arrivé à maturité, est bien plus visible dans la seconde série.
Deux longs métrages animés sont également en 1980 et 1981 mais il ne s'agira que de remontages des deux séries sur de nouvelles musiques. S'ils sont intéressants, mieux vaut directement voir les série en entier.
Un film live est sorti au Japon en 2011. Je ne l'ai pas vu, mais en voyant la bande-annonce, ça semble un peu comme d'habitude avec les animés adaptés en live par les japonais : assez médiocre. Les Japonais ont rarement réussi une adaptation de leur manga en film live, il s'agit donc probablement avant tout d'une curiosité pour les fans mais rien de plus.

Mieux vaut tard que jamais

Malgré tout, la série sera diffusé dès années plus tard sur la chaîne Manga... mais pas entièrement puisque les 20 derniers épisodes n'avaient toujours pas été doublés. Il fallu attendre 2005 pour que cela soit réalisé. En effet, l'excellent éditeur IDP décida de sortir la série dans 3 coffrets DVD. Il durent donc doubler les épisodes 27 à 47 et firent même l'effort de reprendre quelques voix du premier doublage pour plus de cohérence. Ainsi, Joe Yabuki est toujours doublé en français par Philippe Bellay, voix qui lui va très bien par ailleurs. D'autres comédiens étant soit indisponibles, soit malheureusement décédés, il fallut bien les remplacer mais toujours en tentant de s'approcher de la voix d'origine. IDP alla même plus loin puisqu'il garda certaines fantaisies sur l'adaptation française du 1er doublage pour plus de cohérence. Ainsi, dans notre VF, Danpi Tange n'est pas que l'entraîneur de Joe, c'est aussi... son oncle. Ce lien de parenté fut donc préservé mais il est juste dommage que Joe l'appelle "Tonton" dans l'ancien doublage puis "Mon oncle" dans le second. Bref, comment faire deux infidélités pour le prix d'une ! Heureusement ce n'est pas bien gênant et le doublage reste de qualité. On se demande toutefois pourquoi IDP, qui voulait être plus proche de la version originale, fait parler le boxeur Mexicain José Mendoza avec un accent anglais plutôt qu'Espagnol... ! Si la VF prend donc quelques libertés, il n'y a rien qui puisse vraiment gâcher la vision de l'animé dans notre belle langue de Molière.
Doté de quelques bonus intéressants, les coffrets d'IDP sont de grande qualité et l'image et le son sont parfaits, ce qui est bien l'essentiel. Dotés d'un packaging classieux (blanc, noir puis argenté), de minis livrets ainsi que de très beaux cahiers artbooks, IDP n'a pas lésiné sur les moyens pour plaire à l'acheteur potentiel. Le succès ne fut malheureusement pas au rendez-vous. Pas assez en tout cas pour envisager de doubler la première série, bien plus longue, bien plus vieille et donc beaucoup moins viable commercialement parlant. Aujourd'hui, ces coffrets se trouvent à prix dérisoire et IDP a été racheté par Declic Image. Comme quoi, l'audace n'est pas toujours récompensé...



Joe Yabuki a connu un grand succès en Italie. Pas sûr qu'il avait besoin pour ça d'être rebaptisé Rocky Joe afin d'exploiter la mode Stallone en plein boom alors... Malgré cet opportunisme un peu douteux, l'Italie a accueilli à bras ouvert les deux séries. La première, diffusée en 1982 sur Rete 4, fut néanmoins la mieux lotie des deux grâce à un doublage fidèle, et tout simplement exceptionnel puisque, malgré quelques changements de voix au cours de la série, il se révèle encore meilleur que l'original japonais (un peu trop criard à mon goût, comme d'habitude) !

A noter également que le générique d'anthologie italien est signé par les très populaires Olivers Onions (bien connus pour leurs mélodies sur les films du duo Terence Hill & Bud Spencer) et qu'il est resté dans bien des mémoires transalpines. Pour la seconde série, bien qu'un sympathique second générique chanté par Massimo Dorati fut réalisé il sera vite décider de préserver le mythique premier générique. Ce dernier sorti en disque en version longue et remporta un grand succès.
Parlant Italien, j'ai acquis la première série sortie en 2005 chez l'éditeur Yamato Vidéo (un éditeur majeur pour l'animation japonaise en Italie), c'est une édition soignée avec une excellente restauration. Il n'y a malheureusement pas de bonus (juste le générique et quelques bandes annonces) mais il y a sur la couverture interne des jaquettes un historique très intéressant sur la boxe. La seconde série est également sortie chez Yamato, en version intégrale et comportant des passages sous-titrés sur les parties censurées et jamais doublé en Italien.
8...9... 10 ! KO !

Le titre japonais est explicite : Joe l'orphelin va devoir se battre pour construire son avenir. La vie est un ring de boxe ! Ashita No Joe est avant tout l'épopée d'un jeune garçon des rues qui aurait pu mal tourner mais qui trouve sa rédemption grâce à la boxe mais aussi grâce

Car le véritable exploit de cette série est d'avoir réussi à nous faire aimer le personnage de Joe Yabuki qui est bien loin aussi de toutes conventions. Contrairement à bon nombre de héros, Joe n'est pas parfait puisqu'il se révèle tour à tour malhonnête, vantard, prétentieux, ignorant, ingrat... Bref, un personnage particulièrement antipathique ! Et ne croyez pas qu'il s'améliore tant que ça au fil de la série. S'il gomme certains aspects sombres de sa personnalité, d'autres seront présents jusqu'à la fin le rendant toujours aussi mystérieux auprès des autres. Tel un chat sauvage, il ne se laissera jamais véritablement dompter et permettra à son image de rendre la série totalement imprévisible. Joe Yabuki réussi donc un énième exploit en se rendant attachant malgré son comportement de sale gosse et ses réactions souvent déplacées. Tout comme Dapei Tange, on finira par aimer Joe sans aucune retenue. Décidément, Joe est un as pour nous mettre KO !
KO Technique
Comme souvent avec les bons mangas, les aventures de Joe Yabuki ont été adaptées en jeux vidéo. Malheureusement, contrairement à ses adaptations animées, Joe a rarement été bien lotie.




Il fallu attendre bien longtemps avant de voir ressurgir notre ami Joe Yabuki du placard. En 2001 c'est le vénérable Konami qui lança son premier jet en arcade avec Boxing Mania : Ashita No Joe. Cette fois, il ne s'agit pas vraiment d'un jeu vidéo ordinaire puisqu'il s'agit d'une borne dédiée où le joueur doit taper sur des sortes de coussinets qui apparaissent subitement devant lui pendant que l'écran affiche son adversaire. C'est un jeu très physique, pas forcément très malin mais qu'est-ce que ça défoule ! Joene fut d'ailleurs pas le seul à bénéficier de ce type de jeu puisqu'Hokuto No Ken (Ken le survivant)eut également droit à son jeu de frappe. Un concept très sympa pour un jeu original et enfin digne de Joe Yabuki ! Il était temps !







