Ikaruga c'est avant tout le nom du vaisseau que l'on va diriger pour sauver la galaxie. Une journée ordinaire au boulot quoi ! Mais sous ce drôle de nom un peu barbare ce cache surtout l'un des tout meilleurs jeux de sa catégorie ! Il s'agit d'un shoot'em'up, c'est à dire vulgairement, un jeu où l'on doit tirer sur tout ce qui bouge ! A la fin de chaque niveau, un énorme boss nous attend, bien méchant, pas content et bien entendu surarmé. Si le genre n'a plus vraiment la côte auprès du grand public, les fans ne manquent pas . Les Japonais en sont particulièrement friands.
Pareil désintéret n'est pas surprenant tant les shoot em up ont l'habitude de mettre les joueurs à rude épreuve. Et ce n'est pas Ikaruga qui me fera mentir. Et ceci malgrè trois modes de difficulté. Bien que le plus facile soit loin d 'être une partie de plaisir, il suffit de jouer 5 minutes au niveau difficile pour se rendre compte qu'à côté, c'est bien de la rigolade !
Durant les belles années 80 et 90, de nombreux shoot sont sortis mais bien peu sont devenus cultes. Pas facile de se faire une place au milieu des R-Type, Raiden ou dans un tout autre style Parodius. Pour ne pas tomber aux oubliettes, il fallait bien amener ce petit plus que les autres n'avaient pas. Et inover dans le genre n'est pas chose aisée ! Pourtant Ikaruga y est parvenu à merveille grace à un système aussi simple qu'ingénieux : en permuttant la couleur de son appareil le vaisseau devient insensible à certaines attaques. En gros, si vous êtes touchés par un tir blanc mais que votre Ikaruga est noir, ça fait schboum. Mais si vous êtes blanc, non seulement vous ne mourrez pas mais vous accumulerez au contraire cette énergie qui vous permettra de lancer des puissants missiles à têtes chercheuses. A noter que les ennemis noirs sont deux fois plus sensibles aux tirs blancs et vice-versa. Tout ceci à l'air simple mais tout va si vite que de sacrés reflexes et un énorme sang-froid seront nécessaires pour tenir plus de 30 secondes lors des premières parties.
Le jeu se découpe en 5 courts niveaux, puisqu'il faudra à peu près 45 mn pour le terminer. Enfin... encore faut-il en voir le bout ! La difficulté augmente énormément à chaque niveau, sans parler des boss toujours plus corriaces à vaincre. Pour tout vous dire, en facile, le challenge commence vraiment à partir du niveau 3. Mais n'allez pas croire qu'il s'agit non plus d'une balade de santé ! Pour un novice parvenir jusque là ne sera pas chose aisée... Tout est basé sur le jeu des couleurs. Ainsi, le gameplay est simplifié à l'extrême. On ne trouve donc pas les habituelles options permettant de rendre son vaiseau plus puissant. L'armement demeurera toujours identique, il faudra donc s'en contenter. C'est aussi la preuve que la simplicité est souvent la meilleures des idées.
Survivre et avancer n'est déjà pas évident. Ce n'est pourtant, pas le seul objectif du jeu. Car s'il est déjà bien beau de finir le jeu (avec de l'entrainement, c'est largement faisable pour tout joueur moyen),le but ultime est de faire "péter le score" ! Pour y parvenir, contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne suffit pas de tirer comme ça sur tout ce qui bouge à l'aveuglette. Oh non monsieur, ce serait bien trop simple ! Le fin du fin consiste à réaliser le plus de chaînes possible. Qu'est-ce donc que celà ? N'est-ce déjà pas assez difficile qu'en plus on doive nous attacher ? Rassurez-vous ce n'est pas ça du tout. : une chaîne se réalise tout simplement en abattant 3 adversaires de même couleur à la suite . Trois blancs... encore trois blancs... trois noirs... trois blancs... Ca a l'air facile dit comme ça, mais quand on se retrouve devant son écran en train de se faire mitrailler par cette bande de sauvages, on rigole déjà moins ! Il faut savoir qu'il est plus important de faire tout son possible pour éviter de briser une chaine que d'abattre le plus d'ennemis possibles. Il ne faudra donc pas hésiter à se contenter d'éviter les tirs adverses plutôt que d'arrêter la série en cours. Sans cela, on aura du mal à obtenir une bonne note à la fin du niveau. Car en plus on est noté, comme à l'école ! Pour ma part, je n'ai jamais réussi à faire mieux qu'un B. Mais en général je me contente d'un ridicule petit C. La honte ! je suis pas prêt d'avoir les félicitations avec ça !
Le jeu est disponible sur quatre supports : borne d'arcade (système Naomi), Dreamcast (import Japonais seulement), Game Cube (donc compatible Wii) et Xbox 360 en version dématérialisée. Si toutes les versions se valent plus ou moins, il faut admettre qu'en HD sur Xbox 360, le jeu est encore plus magnifique et qu'il explose bien la rétine ! Il ne coute que 800 misérables petits points (soit 10€) et permet en plus de jouer la coopération en ligne ! Ce serait un crime de ne pas succomber. Si comme moi vous aimez bien acheter autre chose que du vent et collectionner du solide, sachez que les versions consoles ne se monnayent pas en-dessous de 45€. Ca les vaut largement mais vous voilà prévenus !
Finalement, on pourrait presque résumer le jeu par "zapper et enchaîner". Bien qu'un peu réducteur, ce n'est pas totalement faux. Et pourtant, Ikaruga est un jeu auquel on aimera s'adonner afin de s'aguérir et dépasser ses propres limites. Oui, c'est vrai, le jeu a l'air vraiment difficile au début. Et pourtant, lorsqu'on compare sa première partie avec sa cinquiéme, puis sa dixième etc... on se rend compte à quel point on est parvenu à faire évoluer son niveau. La bête n'est pas facile à amadouer mais une fois qu'elle a pris confiance, le plaisir n'en est que décuplé. Ikaruga représente l'essence même du jeu vidéo, ceux pourquoi ils ont été créés : simplicité du concept, fun et dépassement de soit. On se surprend bien vite à réaliser des choses hallucinantes et au final, le jeu récompense vraiment son joueur. Si l'on parvient jusqu'à un certain point, c'est qu'on la mérité ! Il y en a marre de ces jeux qui nous prennent tout le temps par la main et font tout à notre place. Quelle satisfaction lorsque l'on parvient à le finir pour la toute première fois ! Et pourtant, on sait qu'il nous reste beaucoup à faire.
Car la fin... n'est que le commencement.