Vous êtes Juliet Starling Ponpom girl dans un lycée trop lol, vous adorez les sucettes et vous êtes chasseuse de zombies.
Ce qui est sûr quand on appréhende un jeu de Grasshoper Manufacture, c’est qu’il faut mettre certaines exigences de gamer de côté… Au Game design, l’homme de la société, c’est Suda51. Ce mec est complètement barré. On a qu’à regarder son palmarès : « Killer7″ sur GameCube, « No More Heroes » et ,plus récemment, « Shadow Of The Damned » ! Des jeux dingues ou il écrit des univers totalement décomplexés et ultra référencés. C’est un peu le Robert Rodriguez du jeu vidéo mais c’est aussi et surtout un auteur du jeu vidéo de la même façon qu’un Kojima ou un Miyamoto dans leurs styles respectifs.
Comme je le disais il faut mettre certaines exigences de côté. L’aspect technique en l’occurrence. Autant à l’époque de « Killer7″ le jeu avait pour lui un visuel détonnant et très original. Depuis que le studio est passé à la « Nextgen » leurs productions sont clairement développés à moindre coût et sans finition. Ainsi le moteur « Unreal Engine 3″ est, comment dire… sous-développé. Les textures sont très simplistes, les décors vides et les animations sont complètement hachés à la serpe ! Oui, vraiment, la technique est au bas mot. De plus, il faut accepter aussi cette petite redondance qui s’installe. Les ennemies ne changent pratiquement pas du début à la fin du jeu. Seul les mini-boss et les boss eux même apporteront de l’originalité.
Rechigner sur ces défauts serait passer à côté d’une petite pépite que l’on savourerait comme une bonne sucette. C’est juste ultra tordant ! Imaginez, vous etes une Ponpom girl en minijupe avec une tronçonneuse en train de défoncer des zombies à tout-va. Ca y’est, vous y êtes ? Rien que ce concept est à mourir de rire. Comme je le disais plus haut ce jeu est ultra référencé. Il parodie de nombreux clichés du Jeux Video et de nombreux films aussi. La patte Suda51 se ressent évidement jusque dans les dialogues série Z à mourir de rire. Les situations s’enchaînent et sont complètement improbables. Rien qu’au prologue du jeu on rencontre son petit ami qui se fait mordre par un zombie. Bon ok. Mais la seule idée qui passe par la tête de Juliet est de le décapiter avec sa tronçonneuse et de la conserver autour de Sa ceinture. Ainsi, pendant tout le jeu, elle est accompagné par son petit copain qui se fait dandiner en rebondissant sur ses fesses. Il nous offre des répliques improbables comme si de rien été, à peine bouleversé par ce drame. Voilà ce qui vous attend, et ce n’est que le début. Ce qui est formidable, c’est que pendant tout le jeu, vous avez ce sentiment rafraîchissant que tout est normal. Vous êtes une chasseuse de zombies ultra sexy et c’est normal !
Côté gameplay c’est plutôt simple. Une touche pour esquiver, deux touches pour la tronçonneuse (coups bas et coup haut) et une touche pour frapper les zombies avec les pompons de Juliet, les étourdir et ainsi les zigouiller plus rapidement. Le classique du genre vous offre donc de nombreux combos a exécuter ainsi que des finish rose bonbon complètement drôles. La jouabilité est au premier abord un petit peu lourde mais on s’y fait vite. Vous aurez rapidement accès à un magasin qui vous permettra, notamment, d’améliorer votre tronçonneuse (si bien qu’à un moment vous pourrez carrément l’utilisez comme arme à distance!), débloquer du contenu bonus et aussi acheter des fringues pour changer le look de Juliet. Des tenues très fan-service, il va sans dire !
A la musique c’est Akira Yamaoka qui rempile une fois de plus pour son pote Suda51. Ce mec est un compositeur de génie. On le sait déjà grâce à la célèbre série « Silent Hill » dont il a composé une bande originale absolument fabuleuse. Mais il s’était fait aussi remarqué avec « Shadow Of The Damned » en réalisant une BO plus instrumentale et variée. Pour Lollipop, il dépeint un univers musical parodique. Matinée, selon les niveaux, de Rock’n roll, de Punk, de Métal, du Funck, du Rockabilly et d’ambiances diverses (Les boss sont tous représentatifs d’un style musicale à part entière). Un très bon cocktail qui va à merveille avec l’univers de fou furieux de Suda51. Mais je dois dire que pour cette fois, Akira Yamaoka est plus en retrait que d’habitude. Aucune chanson ne restera dans votre mémoire en éteignant la console. Seulement, la musique m’a autant fait rire que les scènes débiles du jeu.
Lollipop Chainsaw c’est aussi l’histoire d’une campagne marketing plutôt hasardeuse. Jeu à moindre coût = Budget marketing du pauvre. Le minimum était donc de mise mais c’est sans compter sur un buzz assez inattendu ! Celui de Jessica Negri, cosplayeuse émérite, interprétant le rôle de Juliet à merveille. Au début, pour de simple séances photos, elle a finalement fait parler d’elle au point de participer aux salons de jeux vidéo internationaux. Devenant presque la mascotte du jeu au bénéfice de Grasshoper Manufacture. Le déjà très charismatique Suda51, la cosplayeuse Jessica Nigri, c’est ensuite George A Romero lui même qui fera une apparition éclair pendant une présentation du jeu à Toronto. Le père des Zombies, la boucle est bouclé.
Au final si vous aimer les expériences barrés et si vous aimez les références, je vous conseil ce jeu qui est vraiment une drôle de pépite. Il a ses défauts pour certains très connu des jeux Suda51 (Technique à plat, rigidité…), mais il est très aisé de les mettre de côté et de réellement savourer ce jeu décidément hors du commun. À quand la nouvelle production Grasshopper Manufacture qui à chaque fois au moment de l’annonce est un plaisir de découverte surprenante.