Toutes les consoles ayant bénéficié d’un jeu inspiré du célèbre film de James Cameron, il était normal que le Mega-CD n’échappe pas à la règle. Inutile de vous rappeler toutes les ficelles de ce génial scénario dans lequel Kyle Reese, le soldat du futur, est envoyé en 1984 pour sauver Sarah Connor, mère du futur sauveur de l’humanité, des griffes du Terminator. Dans tous les jeux consacrés au premier volet de cette trilogie, les stages que l’on parcourait étaient toujours très prévisibles : le jeu débutait systématiquement dans les ruines de 2029 pour se terminer par la confrontation avec le T-800 dans la fabrique, après être passé par les rues de L.A., le « Tech noir » et le commissariat central. On se souvient de la version Megadrive de Terminator, un jeu d’action assez anecdotique et surtout, beaucoup trop court. Connaissant les pratiques habituelles des éditeurs pour le support CD à l’époque, on pouvait craindre un bête portage d’un jeu médiocre, avec quelques bruitages de plus pour faire bonne mesure. Et là, surprise ! C’est un jeu original, tout beau tout neuf, dont nous gratifie Virgin Games.

Si on dirige toujours Kyle Reese à travers une dizaine de niveaux infestés de terminators et de voyous en tous genres, les niveaux possèdent une architecture différente, proposent des boss de fin de niveau et sont surtout deux fois plus nombreux que sur la version Megadrive. A la base, Kyle, version treillis ou version trench-coat suivant l’époque, est équipé d’un pistolet laser ou d’un fusil à pompe. De nombreux power-ups peuvent être récupérés à travers les différents niveaux pour améliorer son armement et lui permettre d’anéantir l’opposition de plus en plus coriace à laquelle il fait face. Au dernier stade de ces power-ups, Kyle est alors équipé d’une mitraillette laser en 2029, et d’un lance-flammes en 1984. Pour les adversaires un peu plus coriaces, les grenades ou les cocktails molotov que l’on récupère un peu partout font également parfaitement l’affaire.

Entre chaque niveau, une courte vidéo présente l’un ou l’autre moment fort du film. Malheureusement, ces vidéos sont d’une qualité très basse, pas toujours bien animées et dépourvues de dialogues ou de bruitages.

 

Réalisation technique :

Un rien moins fins que sur Megadrive au niveau des graphismes (quelques arrière-plans sont un peu granuleux), Terminator CD laisse pourtant une impression bien plus favorable que la version 16-bits, avec de grands sprites très bien animés et des niveaux bien mieux construits. Les atmosphères post-apocalyptiques et urbaines du film sont également nettement mieux retranscrites. Le premier niveau, dans un dédale de ruines et sous un ciel rougeoyant, possède à lui seul une ambiance extraordinaire ! L’animation et la jouabilité sont également très différentes entre les deux jeux. Oubliez le personnage raide, relativement lent et peu maniable de la version Megadrive. Ce Kyle Reese ci est rapide et souple à souhait. Les explosions et les sprites ennemis monumentaux (vaisseaux skynet, hélicoptères de la police) ne manquent pas et même le Terminator est nettement plus crédible sur Mega-CD que sur Megadrive. Si la jouabilité n’est pas toujours parfaite (le tir multidirectionnel est un peu difficile à gérer lorsqu’on se trouve dans une pente ou un escalier), le personnage est en revanche beaucoup moins pataud qu’auparavant. Il est vrai que cette version CD propose un gameplay à la fois plus vif et davantage centré sur les passages de plates-formes. Enfin, il faut mentionner la bande sonore qui est tout bonnement exceptionnelle ! Si les bruitages demeurent assez communs, les thèmes musicaux (quelques thèmes tirés du film et de fantastiques morceaux de Heavy metal) installent une atmosphère extraordinaire, alors que l’on fonce l’arme au poing en réduisant en charpie tous les exosquelettes que l’on croise !

Si Terminator CD n’est qu’un simple jeu d’action comme il devait en exister quelques centaines d’autres à l’époque, on ne peut pas dire que les jeux de ce style - surtout ceux de qualité - soient légion sur Mega-CD. A part Hook et le médiocre Wolfchild, on ne se bouscule pas au portillon. Terminator, vu la qualité de sa licence, était donc très attendu. Et pour une fois, on n’est pas déçu du résultat ! Intéressant, bien construit, doté d’une bande sonore tonitruante et d’un niveau de difficulté bien dosé, Terminator CD est un morceau de choix, auquel on accroche instantanément. Plus que ses qualités techniques et ludiques, c’est surtout l’ambiance qui se dégage de ce titre qui lui confère toute sa force. Techniquement et ludiquement, on se rapproche d’ailleurs plus d’un Robocop vs Terminator que de la version Megadrive de Terminator. De plus, pour une fois qu’un jeu Mega-CD fait l’effort, non pas seulement d’apporter quelques gadgets visuels et sonores par rapport à la version cartouche, mais carrément de proposer des niveaux, des adversaires et un gameplay revisité, il y a quoi sabrer le champagne ! A essayer sans hésiter !

 

 

Tout comme mes autres jeux favorie je trouve la bande son de cette version pas mal