Tandis que je découvre, plein d'étonnement, la facilité avec laquelle il est possible de se marier dans Fire Emblem Awakening (une bonne baston est la meilleure occasion pour faire sa demande visiblement), je terminai il y a quelques jours de cela une mission annexe de ce fantastique jeu.
Rien de bien palpitant à l'annonce de cette nouvelle, encore qu'elle témoigne de mon skill affolant...
Non, le plus curieux est venu des récompenses de cette mission rondement menée, où tandis que je me fécilitais de ma réussite, je me fut gratifié, tenez-vous bien, d'une louche et d'un tronc d'arbre...
Si l'évènement n'a en soi rien de bien inquiétant, je me dois de vous dire néanmoins que se voir rémunéré de la sorte alors que j'étais à ma cinquième tentative pour cette mission est un petit peu contrariant, pour ne pas dire vexant.
Je suis en effet frappé d'une tare terrible dans le jeu vidéo, celle de la partie parfaite. Si vous savez en plus que chaque mort dans Fire Emblem est définitive, vous en déduisez que je suis parti pour recommencer ma game à chaque décès subît.
Sachez en plus que cette mission aux récompenses curieuses nécessitait la protection de villageois plus débiles les uns que les autres (je me serai cru en Picardie ou a Nice) car perpétuellement prompt à se jeter sous les piques adverses...
Passablement énervé et soulagé de finir cette mission voilà que je gagne une louche et tronc d'arbre!
Eteignant ma console, voici que mon imagination vagabonde. Comment peut-on risquer sa vie en tant que héros et finir récompensé par des objets aussi... Débiles?
C'est cet univers possible que je vous propose d'explorer dans cette fan-fiction, qui, je l'espère, saura vous amuser. Avoir jouer à Fire Emblem Awakening est néanmoins un préalable souhaitable pour en porfiter pleinement.
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Les personnages.(ouais je me l'a pètes façon pièce de théatre en 5°, tu sais quand on devait lire Le Bourgeois Gentilhomme ou Les Fourberies de Scapin)
Chrom: Prince charismatique et navigateur Internet
Lissa: Soeur de Chrom.
Frédérick: Archétype de chevalier
Daraen: Stratège et héros amnésique typique
Miriel: Magicienne méthodique
Sully: Grosse bourrine
Paysan sauvé 1: Avec la voix de Guethenoc de Kaamelott, ça marche mieux.
Paysan sauvé 2: Avec la voix de Roparzh de Kaamelott l'effet sera saisissant.
Plusieurs Ombres: Séides/sbires/méchants de service
Le décor.
La campagne, les alentours d'un village du Moyen-Age sous la neige.
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Le prince Chrom lança une large taille avec Falchion, sa fidèle épée. Plongeant vers l'avant dans une botte précise, sa lame rencontra le corps de l'Ombre qui opposa une résistance avant de s'évanouir dans le vent piquant de ce village pris dans la neige.
Rétablit sur ses jambes, il décontracta son poignet engourdi par le maniement continu de l'épée avec un moulinet avant de remettre la lame au fourreau.
Il jeta un coup d'oeil à la ronde pour voir comment se débrouillait ses compagnons d'armes mais tous avait fini leur part du travail.
Frédérick, le protecteur de toujours à lui et sa soeur, revint aux cotés de son prince sur sa monture. Il mit le pied à terre avant de faire son rapport.
─ Les morts-vivant sont éliminés, seigneur Chrom. Cette zone devrait être en sécurité pour un bon moment.
─ Merci. Et les villageois?
─ Tous ont survécu. Malgré leur indiscipline due à la peur, nous avons réussi à les canaliser pour éviter le pire.
─ Parfait. Bon, tu rappelles tout le monde. On va demander l'hospitalité pour cette nuit et quelques vivres de plus. Ces villageois nous doivent bien ça.
─ A vos ordres.
Reprenant son souffle, il observa Maribelle au loin en train de soigner une blessure, tandis que Sully était en pleine discussion avec un des survivants de l'attaque.
─ Chrom!
Il détourna le regard pour se tourner vers Daraen. Le stratège fermait la boucle de son tome de magie avant de le remettre dans sa besace. Il était accompagné par l'un des survivants.
─ Je crois que ce brave paysan veut te parler, il dit avoir quelque chose pour nous.
Touché par l'honnêteté simple de ces rudes gaillards travaillant une terre ingrate mais avec toujours le coeur sur la main, Chrom se tourna avec un sourire, prêt à se confondre en formules de politesse et autres banalités avant d'accepter, faussement contri mais véritablement heureux, les largesses humbles de ce fier agriculteur, mal dégrossi certes, mais attaché aux vraies valeurs, celle de la terre et de l'entraide.
─ Ah! Not' bon seigneur! Non mais merci là! Hein? Parce que ça, c'est du bon travail.
─ C'est normal voyons, se défendit modestement Chrom. Il est de notre devoir de Veilleurs de vous apportez notre aide quand vous êtes dans le besoin.
Le brave cultivateur tendit une main calleuse qui fut chaleureusement serrée.
─ Mais on s'est vu mourir vot' seigneurie! Parfaitement! Vous avez été bien secourable, là!
Chrom fut rejoint par Frédérick qui achevait de battre le rappel. Il s'ajouta à la conversation en restant en retrait.
─ Et bien... Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, nous aimerions dormir chez...
Les derniers mots mourrurent dans la bouche du chef des Veilleurs. Le paysan n'arrêtait pas de vanter les vertus des preux chevaliers qui lui ont sauvé la vie.
─ ... parce que vous savez, ici, tout le monde fuyait, c'était la vraie... Débanderie... Tout le monde y fuyait, j'vous dit. Alors moi, hein, moi j'y ai dit: "Non mais le seigneur Chrom va venir avec ses bons gars, alors arrêtez de faire vos paysans". Et puis paf, hein, vous v'là... Si ça c'est pas beau, hein?
─ Oui, oui bien sûr, approuva Chrom. Mais c'est notre devoir et tout ça, bon par contre si vous pouviez nous...
─ Alors on s'est dit qu'on allait pas vous laissez partir com' ça hein, on est pas des animaux.
─ Ah! Ca tombe très bien parce que justement...
─ Et donc voici pour vous un cadeau qui vous sera bien utile, hein m'sieur sire?
Le paysan sauvé tendit respectueusement une louche en bois à Chrom.
Si l'étonnement pouvait tailler la pierre, la figure de Chrom aurait construit un palais en marbre. Il prit l'objet dans un réflexe commandé par la politesse la plus élémentaire.
─ Euh... Merci, mais... Qu'est-ce que c'est?
Arrangeant ses lunettes, Miriel s'imposa avec autorité dans la conversation:
─ C'est une louche en bois, prince Chrom. Un ustensile de cuisine qui se définit par un bol hémisphérique prolongé par un manche d'un seul tenant et qui garanti au cuisinier la prise de liquide en quantité suffisante au contraire de la cuillère, d'une contenance plus faible. La louche est aussi utilisée pour remuer le plat, souvent une soupe, bien que d'autres ustensiles soient plus indiqués.
Daraen s'éloigna un peu pour se laisser aller à son fou rire. Frédérick resta monolitiquement imperturbable.
Chrom ouvrit la bouche pour lancer une pique bien sentie mais il se retînt voyant l'air parfaitement sérieux de la magicienne.
─ Merci Miriel, finit par dire Chrom. Merci infiniment pour ces précisions...
Si l'ironie était un vasoconstricteur, un dragon serait mort d'une crise cardiaque.
─ Mais de rien, mon prince, c'est tout naturel.
Sa louche à la main, Chrom senti curieusement poindre en lui l'envie soudaine de lever le bras pour abattre l'ustensile sur la tête de son donateur.
Connaissant parfaitement bien son suzerain, Frédérick s'interposa:
─ La famille royale d'Ylisse vous adresse ses chaleureux remerciements pour ce présent qui restera éternellement le témoignage de votre gratitude indéfectible.
─ Ah! Ben, vous me faites bien plaisir là! Bon, j'ai pas tout compris hein, mais ca m'a l'air drôlement bien gentil tous ces mots. Et puis il m'a l'air bien vaillant là, vot' chevalier, hein, monseigneur? Il est pas intéressé pour venir travailler à la ferme? On aurait besoin de bras bien costaud, pas comme les feignants que j'ai achet... Les saisonniers que je paye avec mon argent, hein? Et puis j'ai ma dernière fille, elle a fait ses treize ans, elle est prête à marier, ça l'intéresse pas dit?
─ Ah mais oui, se reprit Chrom. Ca l'intéresse pas à notre bon gaillard? Hein? Une petite reconversion, pour éviter de crever de faim avec nous...
Frédérick, immobile, poursuivit.
─ Croyez bien que je suis honoré par cette proposition, mais j'ai fait le serment de vouer ma vie et ma lance au prince Chrom et à la princesse Lissa. Je me dois donc de refuser votre offre généreuse.
─ Ah bon? Ah ben c'est bien dommage ça. Et ben tant pis. Pis vous savez la pauv' gamine elle a un pied bot et un oeil qui dit merde à l'aut', donc bon vous perdez pas grand chose hein...
─ Cependant, continua le chevalier, vous serait-il possible de nous héberger pour la nuit et de nous fournir quelques fourrages pour nos bêtes. L'hiver est rude pour tout le monde et notre cause à besoin de subsides.
─ Ah mais ça, ça va pas être possible hein. On est de pauv' paysans qui doivent passer l'hiver hein. Alors toute vot' troupe là, elle risquerait de nous affamer et on aurait plus rien pour passer la mauvaise saison là. Vous comprenez, m'sieur sire?
─ Ah oui, ca serait dommage d'affamer des téméraires de votre trempe c'est sûr, ironisa le prince. Et puis bon, c'est pas comme si on avait défendu la bergerie, là, derrière. Avec quelque chose comme deux cents brebis dedans, non? Vu le bordel qu'elles font et l'odeur qui passe malgré les moins dix degrés...
─ Faut pas se méprendre vot' royaleté, y'a même pas dix bêtes la-dedans. Et pis beaucoup ont la maladie aussi. On les mets dedans pour pas nourrir les loups, voyez...
─ Bien sûr, bien sûr... Chrom tenait fermement la louche, la faisant battre en rythme sur son épaule. Bon, ben on ne va pas vous retarder dans votre disette alors. Allez, Frédérick, prévient tout le monde, on remballe...
─ A vos ordres.
Entre-temps, Daraen avait été rejoint par Lissa qui arriva auprès de son frère.
─ Et bien alors frangin, on fait la cuisine ce soir?
─ Lissa... Je ne te le dit pas souvent mais... Ta gueule...
Frédérick fit suivre sa monture par la bride, Maribelle revenait vers le convoi, Ricken et Vaike sur ses talons.
Un peu plus loin, Sully restée à la traine était en plein négociation.
─ Mais si, elle va pas faire sa mijorée si? C'est un cadeau offert de bon coeur ça!
Puissante silhouette dans son gorgerin à mentonnière, Sully discutait avec un autre paysan, mais voulait visiblement échapper à la conservation.
─ Bon d'accord, je vous le prends, si ça vous fait plaisir...
La guerrière rousse quitta le fermier qui faisait de grands gestes d'adieu avec un large sourire. Elle revenait vers Chrom en portant sur son épaule un tronc d'arbre de belle taille.
Daraen et Lissa repartirent en fou rire, Frédérick resta fidèle à lui-même et Chrom se massa les tempes en respirant un grand coup
─ Ben quoi? demanda la cavalière.
Miriel s'approcha de Sully, observa le tronc et déclara:
─ C'est du frène, seigneur Chrom...