Manhattan-DIY, qu'est-ce que c'est ? Selon les sources de nos sources, il s'agirait d'un duo en provenance de Rouen. On n'en est pas tout à fait certains car des signes troublants semblent indiquer que la mixture chiptune 8 bits / math-rock / noisy post-hardcore ici présentée provienne d'un autre monde, plus exactement d'une exo-planète peuplée d'êtres bipolaires et pixelisés.
Le premier objet non identifié qui nous est parvenu prend la forme d'une galette complète, au nom matheux, comme pour mieux brouiller les pistes, comme si les sonorités dégagées ne se suffisaient pas d'elles-mêmes. Nous voici donc en présence d'un objet plat et circulaire composé de six parties distinctes. Six chapitres d'une durée moyenne de 6 minutes chacun. Part I introduit la chose par le son très reconnaissable d'une Gameboy bidouillée. Cela nous conforte dans une certaine nostalgie geek rassurante mais passagère, la guitare bruyante et déglinguée surgissant alors que nous revivions les plus beaux instants du "Zelda" originel. La déflagration est telle que les sons huit bits en deviennent oppressants, jusqu'à nous vriller les tympans à plusieurs reprises (Part II, Part IV), se mêlant aux loops de guitares abrasives et à la voix écorchée, en instance de rupture constante, screamesque (All Parts), balbutiant divers mots en français. La batterie reste étonnamment terrienne, maniée par un humain vraisemblablement, mais ses capacités à casser les rythmiques en symbiose avec la guitare éveillent quelques soupçons.
L'ensemble demeure extrêmement construit, viscéral, parfois même planant et mystique (Part VI), dans une atmosphère à l'apparence improbable et déstructurée. ∞ - 15 = ∞ est peut-être le premier message véritablement concret venu de l'espace fort lointain, à décrypter soigneusement sur la durée cependant. Cela fait, nous retournerons observer les étoiles en attendant un second message au moins aussi consistant que le premier.
Tracklist :
- Part I
- Part II
- Part III
- Part IV
- Part V
- Part VI
Message audible dans son intégralité sur bandcamp.