Ce blog aime beaucoup la Megadrive, et la Megadrive à l'air de bien se plaire sur ce blog. Alors pourquoi ne pas parler encore un peu de la 16 bit de Sega dans ces colonnes ? Quelques sujets évidents, ou plus confidentiels concernant la machine ont déjà étés traités ici même. Pourtant, il y a une catégorie de titres qui occupent une place de choix au sein de la ludothèque de la console, et qui n'ont pas encore eu droit aux honneurs. Ces jeux en question, il s'agit des bien nommés Run & gun. Des titres qui puisent souvent leur source d'une expérience née dans les salles d'Arcade, le genre se prêtant bien à une expérience de jeu aussi courte qu'intense, et jubilatoire. Fort de son expérience en la matière, il était logique que la console de Sega soit largement dotée en la matière. A la fin des années 80, des propositions telles que Crackdown ou encore Alien Syndrome font de Sega un concurrent sérieux au titre du plus grand Run & gun de la décennie qu'il se dispute alors avec les SNK, Capcom ou Namco.
A la sortie de la nouvelle 16 bit de Sega, fin 1988, le moins que l'on puisse dire c'est que les développeurs vont suivre la tendance, et largement jouer le jeu, entrant dans la danse avec leurs plus belles propositions. Maître Sega bien sûr sera de la partie, mais il ne sera pas seul : Konami, Data East, Namco, Factor 5, ou encore Treasure pour ne citer que les plus connus vont redoubler d'efforts afin de se faire une place au soleil, sur cette console qui fait des merveilles d'un point de vue technique, grâce à un processeur puissant et une architecture aussi habile qu'astucieuse, particulièrement adaptée au genre du Run & gun. Sega montrera la voie, avec ESWAT : Cyber Police, tout fraîchement sorti en Arcade, et qui se voit porté sur Megadrive avec classe. Un premier jeu très solide, techniquement au point, bien réalisé et maniable qui donne le ton. Le Top 5 des plus grands Run & gun de la Megadrive sera de qualité, alors ne perdons pas plus de temps, et partons faire ce petit tour d'horizon de titres qui font dans la douceur et la volupté !
Numéro 5 : Midnight Resistance
Impossible d'évincer Data East de ce classement, vu la contribution du développeur en matière de Run & gun, sur la période, tout comme sur la console. Je ne vais donc pas commettre cette erreur, et vous parler sans plus tarder de Midnight Resistance. Un titre sorti assez tôt dans la vie de la machine, techniquement forcément un peu limité par rapport à ce qui va suivre, mais un titre toutefois très charmant, diablement fun, et efficace. Vous voilà dans la peau de Johnny Ford, un improbable clone de John Rambo, parti à la rescousse de sa famille capturée par de diaboliques narcotrafiquants sud-américains, pour une traque qui au final, vous mènera bien plus loin que la jungle moite du continent américain. Un scénario bâteau ? Certes, mais l'intérêt, vous le savez bien, ne se situe pas ici. Il est à chercher du côté de la construction et la variété des niveaux, du panel d'armes utilisées par ce bon vieux Johnny, de la durée de vie, et bien sûr, du côté de la maniabilité, dont la retranscription manette en main se doit d'être convaincante. Et sur l'ensemble de ces points, Midnight Resistance répond bel et bien présent, avec une mention spéciale pour la judicieuse mise en place d'un système d'armes que l'on pourra récupérer entre chaque stage, en échange d'un nombre défini de clés à ramasser sur ses ennemis vaincus. Une mécanique reprise depuis avec succès dans de nombreux Rogue like, mais qui en 1991, fait preuve de l'esprit d'innovation qui caractérise les productions de Data East. Avec ses neuf niveaux, le titre se dote d'une durée de vie honorable, et ce, même si nous sommes bel et bien face à un jeu d'Arcade, qui se termine en 20 minutes montre en main pour les habitués. On prend cependant plaisir à recommencer ces niveaux, en utilisant les différentes armes disponibles, qui changent l'approche que l'on peut avoir de certains passages délicats, mais surtout de certains boss. Ces derniers sont souvent impressionnants, avec une mention spéciale pour ce dernier combat dans l'espace, contre un crâne géant, avec notre belle planète bleue en toile de fond. Intense, à l'image de ce que vous propose le jeu, un concentré d'action et d'adrénaline. Une proposition qui fait de Midnight Resistance un incontournable de la Megadrive, digne de figurer dans le classement du jour !
Numéro 4 : Mega Turrican
Faisant suite à Universal Soldiers, un portage en demi-teinte sur Megadrive de Turrican 2, paru en premier lieu sur Amiga, et qui vous permet d'incarner un soldat dont le sprite a été superbement retravaillé pour coller à la plastique incroyable de Dolph Lugren, Turrican 3 est lui, attendu au tournant, puisqu'il a spécifiquement été développé pour la Megadrive par Factor 5. Le géniteur de la série, petit développeur allemand bourré de talent et qui fait le bonheur des possesseurs d'Amiga depuis quelques années, décide de renommer son jeu en Mega Turrican pour l'occasion. Et surtout, nous gratifie d'un titre aux qualités insolantes qui attends cette fois le joueur qui ose se frotter à l'univers survitaminé de Turrican. Au-delà du scénario digne d'une série Z qui vous enverra aux confins de la galaxie, on se voit ici proposer un Run & gun à l'action trépidante, au level design qui sait se faire tortueux, mais toujours malin, mis en lumière par les capacités de notre héros, le bien nommé Bren Mc Guire. Celui-ci pourra courrir, sauter, tirer dans toutes les directions, mais aussi s'équipper de différentes armes qu'il pourra ramasser au fil des niveaux. Il sera également capable de sauter sur ses ennemis, pour les éliminer comme dans un bon vieux jeu de plateforme. Encore mieux, tel Samus Aran, il pourra se mettre en boule et rouler littéralement sur ces même ennemis. Bien pratique sur des sols en pente, qui semblent être la norme sur ces lointaines et hostiles planètes extraterrestes. Mais ce n'est pas tout, ce bon Bren est également équipé d'un grappin, qui lui permet de s'agripper aux plateformes en hauteur, et se balancer ainsi avec grâce, au-dessus du vide, où une horde d'ennemis. Avec un pannel de possibilités aussi large, impossible d'y laisser sa peau me direz vous. C'est sans compter sur une durée de vie importante et une relative difficulté, qui vous obligeront à bien connaître Mega Turrican pour espérer en voir le bout. Porté par une très belle réalisation, avec des graphismes très fins, une animation irréprochable qui ne faiblit pas dans l'action, et une maniabilité absolument parfaite, le tout est sublimé par la grandiose partition de Chris Huelsbeck, compositeur attitré de la série et qui nous offre ici un véritable travail d'orfèvre. De quoi terminer de nous scotcher à l'écran pendant longtemps. Une petite merveille que ce Mega Turrican, ni plus ni moins !
Numéro 3 : Contra : The Hard Corps (Probotector)
Konami, fidèle à Nintendo, a dans un premier temps, jeté son dévolu sur la 16 bit du géant de Kyoto, la Super Nintendo, proposant un ensemble de titres très convainquants, avec, en point d'orgue et pour ce qui nous concerne aujourd'hui, le formidable Run & gun Contra 3 : The Alien Wars. Il aura fallu attendre que le succès de la Megadrive dans le monde fasse son effet, et oblige Konami à s'intéresser de près à la 16 bit de Sega. Heureuse Megadrive qui verra sa ludothèque s'agrémenter de plusieurs titres d'exception : Castlevania : The New Generation, Rocket Knight Adventure, ou encore Teenage Mutant Ninja Turtles : The Hyperstone Heist, mais aussi et surtout, Contra : The Hard Corps, véritable perle de Run & gun qui montre que les équipes de Konami, sous l'ère des 16 bit sont pétries de talent et qu'elles ont rapidement pauffiné leur grande maîtrise de la Megadrive. Il en ressort un titre aussi impressionnant techniquement que passionnant une fois la manette en main. Parlons tout d'abord un peu de la technique, et résumons le résultat obtenu par Konami ici avec cette phrase : Après avoir vu tourner Contra : The Hard Corps sur la machine, vous regarderez à deux fois avant de constater, estomaqué, qu'il s'agit bien d'une simple cartouche Megadrive. Les animations sont si fluides et si nerveuses, les boss si impressionnants, que le doute est logique. L'action est incessante, on tire sans relâche, et cela explose de partout, les ennemis arrivent de tous les côtés, et la structure des niveaux s'intègre à la perfection à l'action, le tout pour un jeu qui se joue en duo, bien évidemment. Du grand art, avec cerise sur le gâteau, Konami qui s'autorise à proposer aux joueurs plusieurs cheminements disponibles pour autant de fin différentes. La maniabilité s'adapte elle parfaitement à la manette de la Megadrive tout en reprenant les bonnes idées déjà installées dans la série. Un sans fautes absolu ! Mais avant de conclure, revenons en au nom japonais du jeu que j'ai intentionnellement conservé en titre. Car oui, il vous faudra bien vous jetter sur cetter version, les autres ayant malheureusement étés altérées. Aux Etats-Unis, le jeu reste relativement similaire dans sa présentation, mais le retrait, entre autres facéties, d'une barre de vie, procure au titre une difficulté surhumaine. Quand à nous pauvres européens, censure oblige, nous voilà gratifié d'un casting fait de robots, qui fait perdre irrémédiablement du charme au soft...Quel dommage !
Numéro 2 : Alien Soldier
Alien Soldier est-il la réponse du berger à la bergère, de Treasure à Konami ? Constitué en grande partie de transfuges du géant de Ginza, la petite équipe qui fait un carton à chacune de ses sorties sur Megadrive, souhaite surpasser un Contra : The Hard Corps qui fait figure de nouvelle référence technique sur la machine. Et avec Alien Soldier, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils vont y parvenir, et avec classe ! Ce titre, sortie en 1995 oblige, possède tout du jeu maitrîsé jusque dans les moindres détails. Treasure connait désormais mieux que personne les entrailles de la Megadrive, et ce chant du cygne sur leur console de coeur se devait d'être magnifique et parfait en tous points. Ayant déjà proposé qui plus est un Run & gun considéré comme le plus grand des classiques de la console, il lui restait à explorer d'autres pistes. C'est chose faite avec Alien Soldier, un jeu qui concentre ses efforts sur des combats de boss absolument dantesques, qui vous feront mordre la poussière sans aucun échappatoire si vous n'apprenez pas à maîtriser les capacités et l'arsenal de votre héros sur le bout des doigts. Les possibilités de gameplay offertes ici sont incroyables, et préfigurent ce que sera, quelques années plus tard, Radiant Silvergun, avec son système d'arme foisonnant que l'on peut utiliser à l'envie, et où chaque arme a son utilité dans un contexte préçis, en particulier face à certains boss. Une telle proposition se doit d'être techniquement à la hauteur pour espérer séduire, et une nouvelle fois, Treasure ne se trompe pas ici, puisque nous parlons sans trop de doutes, du titre le plus impressionnant de la machine. Les lecteurs de ce blog se remémoreront peut-être ce billet qui évoquait le Top 5 des titres à la technique irréprochable sur Megadrive, avec un Alien Soldier qui figurait naturellement, tout en haut dela liste. Ce jeu mythique mérite en réalité certainement à nouveau la première place, mais il n'aura pas ma préférence aujourd'hui. J'ai volontairement occulté le nom du Run & gun de référence créé par Treasure un peu plus haut, mais c'est bel et bien, pour mieux en parler à présent...
Numéro 1 : Gunstar Heroes
Oui, juste ici, vous êtes au bon endroit. Et vous l'avez bien compris, nous allons parler du bien nommé Gunstar Heroes. Merveille de Treasure, une de plus. Il s'agit pourtant du premier titre jamais développé par le studio. On pourrait penser que les équipes se cherchent encore, découvrent la machine et apprennent à travailler et maîtriser les arcanes du Run & gun, mais c'est oublier un peu vite que le studio est composé d'hommes d'expérience, qui ne font ici que confirmer tout le bien que l'on pensait d'eux alors qu'ils travaillaient, pour la grande majorité d'entre eux, sous la banière de Konami. Gunstar Heroes est ni plus ni moins que le plus grand Run & gun de la console, et ce pour de nombreuses bonnes raisons. Tout d'abord, vous l'avez compris, la technique est maîtrisée. L'action est incessante à l'écran, et le jeu sait concentrer son action sur l'essentiel. Parfois lente mais intense, avec un écran littéralement nourri de tirs ennemis, parfois beaucoup plus rapide, avec un scrolling horizontal capable de rendre certains passages proprement diaboliques. Le tout se traduit par de grosses bouffées de chaleur qui vous assaillerons vous et votre ami, une fois le pad en main, car oui, on peut bien entendu jouer à deux à Gunstar Heroes. Graphiquement très correct pour un jeu de 1993, quelques clignotements de sprites ne gâchent heureusement en rien la lisibilité. La maniabilité parfaite offre de nombreuses possibilités de se mouvoir avec élégance pour mieux éliminer les ennemis et les boss extrêmements retors. La difficulté est au rendez-vous, et c'est tant mieux, assurant une belle durée de vie. Il est dommage qu'un niveau construit de manière certes originale, mais un poil pénible, vienne casser un peu le rythme en fin de partie. Encore une fois, un détail mineur. Pour conclure, et puisque nous parlions de Philip K. Dick pas plus tard que la semaine dernière, saviez-vous que Gunstar Heroes devait initialement s'appeler Blade Gunner en hommage au film Blade Runner ? Un nom finalement écarté, pour éviter des problèmes de droits. Il n'en demeure pas moins que son nom lui va à ravir, et que l'expérience de jeu reste elle intacte. En un mot : jubilatoire.
Vous en voulez encore ? Du Run & gun sur Megadrive, il y en a, et à foison ! Nous l'avions évoqué en introduction, dans le sillage d'ESWAT : Cyber Police, de nombreux développeurs se sont engouffrés dans la brèche. Il faut dire que ce jeu de Sega est particulièrement réussi et prenant. Un magnifique point de référence. Je n'ai pas trouvé de place pour Namco au sein de ce classement, mais je vous encourage vivement à essayer Rolling Thunder 2 & 3, qui nous prouvent que le développeur n'a pas perdu la main sur Megadrive. La Wolfeam a également pris le sujet à bras le corps et développe pour Namco le très bon Final Zone. Capcom, qui participe évidemment aux débats, nous gratifiera lui d'un Run & gun en vue du dessus, MERCS, pour un jeu également très plaisant. Vous aimez Midnight Resistance ? Pourquoi ne pas essayer Atomic Runner du même développeur Data East, une valeure sûre de la console. Il est en tous cas meilleur que la proposition de Konami, Sunsest Riders, qui apparait dans une version malheureusement tronquée et inférieure à celle proposée sur Super Nintendo.
D'autres développeurs plus confidentiels ont également participé à la fête, c'est le cas des Bitmap Brothers avec Chaos Engine, un titre toujours aussi efficace. Target Earth, est lui un magnifique exemple d'une perle développée par un studio un peu oublié : Masaya. Et que dire des deux titres qui suivent, aussi impressionants techniquement que développés dans l'ombre, mais qui n'oublient pas d'être excellents : The Adventures of Batman & Robin de Clockwork Tortoise , et Ranger X de GAU Entertainment, sans doutes les véritables 6ème et 7ème de ce classement. Faisons un petit détour par le cas Vectorman dont les deux épisodes ont essayé, en vain, de faire de l'ombre à Donkey Kong Country avec sa patte graphique en 3D pré-calculée, et abordons pour conclure le cas de Virgin Games avec l'excellent Robocop vs. Terminator, qui loupe de peu le classement lui aussi. Et puisque nous parlons de Virgin, pourquoi ne pas citer un titre à la limite de l'exercice du jour, et qui aurait mérité de figurer ici s'il ne tendait pas un peu trop vers le jeu de plateforme à mes yeux. Je veux bien entendu parler du délirant Earthworm Jim. Un titre complètement groovy, qu'il vous faut essayer coûte que coûte !
N'hésitez pas à décrire ici vos plus beaux moments fusil virtuel à la main, vécus en compagnie de cette sacrée Megadrive. Elle vous aura comblé en matière de Run & gun, c'est une certitude. Treasure est-il à votre avis totalement inattaquable sur le genre, où le ferez-vous rentrer dans le rang au profit de votre titre de coeur ? A vos commentaires...
Et à très vite pour un Top 5 où il va faire chaud, très chaud, été oblige !