Ceux qui croyaient naïvement à une amorce de fraternité entre constructeurs vont être très vite refroidit par les propos du responsable de la branche Xbox, Phil Spencer. Selon lui, la profonde mutation de l’industrie du jeu vidéo rebat les cartes des forces en présence. Les acteurs historiques sont jugés hors compétition, la nature hautement capitalistique du cloud gaming se charge de les disqualifier…

C’est une attaque à peine voilée que les états-majors de Nintendo et Sony apprécieront. Apprécié par ses pairs pour son profil consensuel, celui-ci prend des accents guerriers lorsqu’il s’agit d’aborder le jeu en nuage. Sans ménagement, P. Spencer exclu du champ concurrentiel ces deux symboles. « Nous les respectons (…) cependant ces sociétés traditionnelles sont surclassées » , argue-t-il dans les colonnes du site Protocol. Les enjeux colossaux de l’informatique à distance l’emportent sur les desseins d’hier que le dirigeant résumait préalablement chez Forbes à un vulgaire crépage de chignon entre constructeurs.

Le nouveau postulat est l’expansion géographique du marché des loisirs informatiques, bien plus que l’engagement réduit « à des guerres de formats » , glisse-t-il. L’objectif prioritaire « est de se concentrer sur la manière de faire jouer la planète entière » , faisant ainsi des géants Google et Amazon « nos futurs concurrents directs ». Ni Sony et encore moins Nintendo n’auraient les reins financiers suffisamment solides pour supporter un investissement de « plusieurs dizaines de milliards de dollars dans le cloud » , assure-t-il.

De ce fait, l’heure n’est plus à la querelle de clocher mais à la création d'une véritable coopération entre anciens rivaux… sous l’égide de Microsoft.