Après presque une semaine et un total de 15 heures sur ce jeu, je pense que j'en ai maintenant assez testé pour vous en parler. Installez-vous confortablement. Cette critique sera plutôt longue.

 

I - Le jeu et moi

 Il y a un an à peu près, je découvrais Thatrhythm Final Fantasy à travers ses premières vidéos sur Gameblog. Pas plus emballé que cela, et après la déception de Dissidia, je me dis que ça ne me touchera pas, que l'on prend un peu trop les fans de Final Fantasy pour des gogos prêts à donner leur argent, dès qu'on marque Final Fantasy sur la boite. Puis le jeu était annoncé sur 3DS à une époque où je n'avais pas cette console et où, je crois que je peux le dire, je la détestais pour son manque d'innovation par rapport à sa grande sœur et surtout pour son prix.

Gameblog n'avait pas l'air de trop y croire non plus

 

  La baisse de prix est passée par là, Nintendo est remonté dans mon estime et j'ai craqué pour la 3DS (mais ça c'est une autre histoire). Je ne m'intéressais toujours pas pour autant au jeu. Puis un jour, par le plus pur des hasards, je passais sur jeuxvidéo.com et je vois dans les actualités 3DS que le gaming live de Theatrhythm est disponible. Le fan curieux que je suis ouvre le lien et tombe face à 3 vidéos de grande qualité, animées par Durendil, qui réussissent à réveiller le fan qui est en moi et à me donner l'envie pure et simple d'acheter le jeu. Quelques écoutes de B.O. plus tard, j'en suis sûr c'est un jeu qu'il me faut !

 

Je n'ai pas précommandé le jeu, il sortait de toutes façons partout à 40 euros, sans bonus de précommande. Et puis je me doutais bien qu'en y allant la veille au soir de sa sortie, dans n'importe quelle boutique, on pourrait le trouver au moins en même temps que ceux qui l'ont précommandé, si ce n'est avant. Et en fait, je me suis fait une petite frayeur. Car à la Fnac de Lille ils étaient déjà en rupture de stock... la veille de la sortie officielle... Pas démoralisé pour autant, je suis allé un Game plus loin et je l'ai trouvé, le trésor était mien, je suis alors rentré chez moi pour essayer le jeu dans les meilleures conditions.

 

Avant de passer à la suite, je voudrais juste vous parler de mon expérience des jeux musicaux, pour que vous compreniez bien à qui vous avez affaire en tant que critique. J'ai joué aux Guitar Hero, mais aussi à Rhythm Paradise sur DS et à Patapon sur PSP. Le reste ne compte pas.

 

Pas mal comme référence non ?

 

II - Les bases du jeu (la partie objective de la critique que vous retrouverez dans tout bon test ; autant le dire, zappez-la si vous connaissez le principe du jeu)

Pour donner plus de fun à cette partie de la critique, imaginez que je parle avec la voix du mec qui explique le jeu dans les trailers de Red Dead Redemption.

 

Dans le monde de Theatrhytm : Final Fantasy, on incarne une équipe de 4 personnages dont un leader que l'on choisit parmi les 13 héros des 13 opus de la saga Final Fantasy. Chaque personnage a ses statistiques propres qui font qu'il sera plus fort en combat s'il a une bonne attaque et une bonne magie, ou plus rapide en exploration s'il a plus d'agilité. L'équipe a une jauge de vie qui diminue selon les mauvaises actions du joueur. Si cette jauge atteint le néant, la partie est finie et le joueur doit recommencer. A chaque morceau réussi par le joueur, les personnages gagnent de l'expérience et ont leurs statistiques qui augmentent en gagnant des niveaux. Les morceaux réussis donnent aussi parfois des objets qui aident pendant les combats (une potion pour regagner de la vie, une queue de phénix pour échapper à la défaite, des objets pour trouver plus d, des objets pour trouver plus d'objets...) ou des cartes de collection (avec personnages, monstres et PNJ célèbres) qui vont s'ajouter à un classeur de collection.

 

Avec quelques images ça paraît moins chiant :)

Le jeu se joue complètement au stylet. Le gameplay consiste à appuyer pendant les musiques du jeu sur l'écran tactile de 3 manières quand un icône l'indique. Soit simplement toucher l'écran quand un bouton rouge apparaît, soit rester appuyé sur l'écran quand un bouton suivi d'une ligne verte apparaît, soit tracer un trait dans la direction indiquée par le bouton qui s'affiche montre une flèche de couleur dorée.

 

Il existe 3 types de missions où appliquer ces principes. Les missions d'exploration d'abord qui sont les plus simples : le joueur y déambule dans un décor et gagne parfois des objets s'il réussit à avancer très loin ; les missions de combat où l'équipe se retrouve face à une enfilade de monstres qu'elle tue en fonction de la réussite du joueur ; et enfin, plus annecdotiquement, les missions vidéos (je dis plus annecdotiquement car il n'y en a que 13 évidemment et qu'elles apparaissent dans 2 modes de jeu sur 3 seulement) où le joueur voit un magnifique résumé vidéo du jeu qu'il a choisi. Dans les faits il existe un quatrième type de mission, présent dans un seul des trois modes de jeu décrits ci-après, les missions d'introduction et de conclusion. Ceux-ci consistent à écouter un morceau en regardant un cristal et à appuyer dessus quand une note vient le toucher, cela en correspondance avec une musique d'introduction ou de conclusion de l'opus choisi.

 

Il existe trois modes de jeu. Le mode « Series » va proposer d'enchaîner dans un niveau de difficulté choisi par le joueur, les 3 morceaux disponibles de base pour un Final Fantasy qui correspondent aux 3 types de missions + une mission d'intro et de conclusion qui ne sont jouables qu'à partir de ce mode de jeu.

Le mode « Challenges » invite à jouer les morceaux que l'on veut parmi les 3 morceaux de chaque jeu dans un des 3 modes de difficulté.

 Le mode « Chaos Shrine » se compose d'une succession de « Dark notes » qui se débloquent les unes après les autres ou grâce au StreetPass avec les « Dark Notes » que les autres joueurs ont débloqué. Chaque « Dark Note » est une succession de deux morceaux dans une version et un mode de difficulté non trouvables dans un autre mode de jeu. Dans chaque Dark Note vous trouverez d'abord une mission d'exploration puis une mission de combat où vous devrez combattre un des trois boss disponibles sur chaque « Dark Note ». Si vous le battez, vous obtiendrez un objet spécial, le plus souvent un éclat de cristal qui permet de débloquer un personnage.

Encore un effort c'est presque fini !!

 Le tout a lieu sur fond de lutte entre Chaos et Cosmos (le dieu du mal et la déesse du bien de Dissidia). Pour repousser Chaos vous devez gagner des points de rythme qui viennent s'ajouter à un cristal. A chaque morceau terminé vous gagnez entre 50 et 130 points de rythme. Tous les 500 points, vous gagnez un bonus qui peut être : une vidéo à revoir dans le mode théâtre (correspondant aux 13 vidéos des missions vidéos), une musique à écouter dans le lecteur de musique (votre 3DS devient alors un lecteur MP3), un éclat de cristal pour débloquer un personnage (sachant qu'il y a 13 personnages à débloquer et 8 éclats par personnage) ou des bonus pour votre carte d'identité StreetPass. Au bout de 10 000 points, vous affrontez le boss de fin : Chaos, et ensuite tous les 5 000 points, vous gagnez un nouveau morceau jouable dans le mode Challenges.

 

Je crois que j'ai fait le tour.

 

 III - Le bonheur des 4 premières heures (réveillez-vous, ça redevient intéressant !)

 Oh mon Dieu ! Les 4 premières heures !! Je les avais vues venir. En rentrant de mes achats je me suis fait un truc rapide à manger et je m'y suis mis après, sinon je voyais bien que je risquais de jeûner ce soir-là.

C'est confortablement installé, le casque sur les oreilles que le jeu a commencé.

 Et là, c'est le régal. Le premier didacticiel commence et nous explique le principe de base, puis la sélection d'une équipe, puis le principe des objets.

 

 Le jeu est très accessible. Les bases s'acquièrent très vite et on peut jouer immédiatement en se faisant plaisir. C'est un des points forts du jeu, du moins au premier abord... Je lance le mode Series. Le fan de Final Fantasy que je suis, commence par la partie FFX, mon épisode préféré. Eh bim ! To Zanarkand ! Direct en premier morceau, quel bonheur ! La mission intro est un peu basique mais je m'en fiche, j'adore ce morceau.

Mon coeur de fan battait très vite !!

 Je réussis sans problème le mode de jeu basic du premier coup. J'enchaîne avec FFVII (autant les faire dans l'ordre de ceux qu'on préfère), puis FFIX, puis FFXIII, puis FFVIII... C'est là que l'on se rend compte à quel point on est un fan, quand on enchaîne tous les titres avec le même sourire.

 

Une fois les morceaux finis, je m'attaque au mode Challenges, pour essayer de refaire mes morceaux préférés en mode expert. Je m'éclate comme un petit fou, je ne m'arrête pas, c'est vraiment très addictif. 4 heures plus tard, j'arrête de jouer, j'ai fait le plein de musiques pour la soirée, je m'en garde un peu pour le lendemain, je dois prendre le train. J'ai déjà 6 000 points de rythme, ça avance vite !

 

Je crois que les premiers moments sur ce jeu sont vraiment les meilleurs pour n'importe quel fan de Final Fantasy, le moment où on redécouvre ses morceaux préférés avec le sourire et qu'on découvre le gameplay, si simple et addictif. Nostalgie + accessibilité sont les maître mots de la recette.

 

IV - La suite : parce qu'il faut bien avancer

 Passées ces 4 premières heures, j'y reviens à plus petites doses, une demi-heure par-ci, une heure par-là... Je finis les modes Series des jeux que je n'ai pas fait (les épisodes du I au VI), et là c'est tout de suite un peu moins intéressant... Car oui se retrouver à faire des missions sur les musiques d'un jeu ancien que l'on n'a pas fait, c'est plus difficile. On n'a plus ce facteur nostalgie qui nous animait pendant les 4 premières heures. On se force un peu, mais le gameplay est toujours aussi addictif alors ça passe.

 

 Mais les premières désillusions arrivent à peu près à ce moment-là. On se rend compte que le principe de la collection de cartes est mal fait parce que au final, on a juste une image du personnage refaite à la sauce Theatrhythm et en plus le côté collectionnite ne dépend que de la chance parce qu'on ne peut pas les échanger par le StreetPass ou un autre moyen. L'intérêt des cartes passe vite pour être creux. Pareil pour les musiques et les vidéos que l'on débloque. A quoi bon revenir sur le mode théâtre pour écouter une chanson que l'on pouvait déjà écouter sur internet avant ? Ce qui aurait été intéressant est de gagner des nouveaux morceaux jouables. Puis on se rend compte que les morceaux d'intro et de conclusion sont très chiants à faire en fait, surtout quand on ne connaît pas la musique. Ils auraient mérité un autre traitement. Pour en revenir à To Zanarkand que j'adore, j'ai vite compris que le mode de jeu dans lequel je pourrais le jouer était inintéressant.

 

Cool une carte...

 Puis après avoir terminé tous les modes Series j'arrive à 10 000 points de rythme, au bout de 6 heures de jeu à peu près. Le jeu montre ses premiers défauts certes, mais pour moi il a tout de même des qualités qui en font un bon jeu à ce moment-là de la partie. Et là, je bats le boss : Chaos. Le combat est hyper facile, je ne suis même pas sûr que c'est un boss. Mais si, je viens de battre le seul et unique boss du jeu. Le générique de fin passe, j'ai dû manquer quelque chose...

 

V - Et après avoir battu le boss de fin je fais quoi ?

 La réponse est simple : je score. C'est à ce moment-là du jeu que je me rends compte que maintenant tout est fini, qu'il ne me reste plus qu'à jouer les mêmes morceaux encore et encore, de la même façon. C'est aussi là que le gameplay commence à me fatiguer. Il est très simple au début, mais pour devenir plus difficile dans les niveaux de difficulté supérieurs, il triche. Oui le gameplay triche.

 

 Laissez-moi vous expliquer. Ici on n'est pas dans un Guitar Hero (c'est pour moi le meilleur exemple que je puisse donner car les jeux se basent tous les deux sur des morceaux de musique que le joueur connaît potentiellement déjà), le principe ne consiste pas à suivre une mélodie en ajoutant progressivement 2 nouvelles touches et un peu de vitesse. Ici, la difficulté ne vient pas des contrôles. Elle ne vient pas d'un quatrième ou cinquième bouton qui amènerait à faire autre chose au joueur que tout ce qu'il faisait jusqu'à présent. La difficulté vient de la vitesse bien sûr, mais en fait surtout du passage d'une mélodie à une autre. Prenez un morceau harmonique. Vous entendez des cuivres, des cordes, une rythmique et parfois même deux. Eh bien ! Theatrhytm s'amuse à passer de l'un à l'autre. Vous avez eu du mal à trouver le bon rythme pour taper très vite le violon ? Maintenant on passe à la rythmique !  Pourquoi ? Parce que je l'ai décidé. Cette difficulté est très facile à surmonter en mode facile parce que l'on voit les notes longtemps à l'avance, mais en Ultimate !!! Comment voulez-vous vous y retrouver ?

 Et c'est assez horrible pour le joueur qui n'a pas spécialement l'oreille musicale, et surtout qui ne connaît pas les morceaux. Il est en train de suivre une mélodie de piano et d'un seul coup on passe à la rythmique que l'on entend à peine derrière toutes les autres. On se perd et on perd.

Theatrhythm a encore fait une victime qui n'avait jamais joué à Final Fantasy. Elle l'avait peut-être mérité en fait...

 

Le problème de ce gameplay n'est pas qu'il ne se compose que de trois types d'actions, j'ai fait Rhythm Paradise comme je vous le disais et celui-ci n'avait que 2 types d'actions. Mais ce qu'il manque à ce gameplay est un peu de variété dans les modes de jeu. Guitar Hero proposait un power boost à activer pendant les morceaux, et puis il permettait de faire soi-même ses playlists avec les morceaux que l'on voulait. Ici c'est impossible.

 

 Au niveau du gameplay, je dois aussi avouer que le système de progression type RPG que je trouvais intéressant au début n'a finalement que très peu de conséquences dans le jeu. Je n'ai jamais franchement eu l'impression de gagner plus d'objets dans une mission exploration parce que mon personnage avait une grande agilité. Mes personnages ont beau avoir plus de HP, je perds toujours aussi vite en combat. Finalement, la seule chose qui a une vraie utilité en combat ce sont les potions et les queues de phénix. Le reste est annecdotique.

 

Et puis je crois que ce qui me pose le plus de problèmes est le manque de « carotte » pour me faire avancer. Une fois qu'on a battu le boss, on se rend compte qu'il n'y a plus qu'à débloquer le contenu additionnel. Pour la majorité de ce contenu cette tâche n'a que peu d'intérêt. (cartes, musiques en lecteur et vidéos). Restent deux types de contenu intéressants à débloquer : des morceaux jouables et des personnages jouables. Pour les morceaux jouables, ils se débloquent tous les 5 000 points une fois qu'on a battu le boss (rappel : 5 000 points = environ 3 heures de jeu). Il va donc falloir vous faire à peu près 3 heures de jeu avant de débloquer chaque petit morceau jouable (de 3-4 minutes chacun...), et soyons honnête, c'est vraiment très décourageant, d'autant que certains des morceaux à débloquer sont ceux que l'on jouait en intro ou en conclusion du mode Series. En ce qui concerne les personnages, on les gagne en obtenant 8 éclats de cristaux de la même couleur. Pour obtenir un éclat de cristal, il faut battre les boss des « Dark Notes », et on tombe sur une couleur aléatoirement selon le boss. Alors autant se le dire, avant d'obtenir les 8 cristaux pour le personnage de nos rêves (Yuna !!!), il va falloir beaucoup jouer !!! (notons que pour le peu de différence qu'apporte un changement de personnage, c'est beaucoup d'investissement pour pas grand-chose).

 

 Ca faisait pourtant rêver...

 Je suis donc passé à travers 3 phases à travers ce jeu : d'abord l'euphorie de la découverte, puis la prise de conscience et enfin la lassitude.

 

 Conclusion :

 J'en arrive finalement au bout de cette critique. Elle m'aura pris à peu près 3 heures à écrire (le temps nécessaire pour gagner un morceau jouable tiens !).

Alors que dire de Theatrhythm pour conclure ? Objectivement c'est un bon petit jeu, je vais continuer à jouer un peu dans le métro par sessions de 15 minutes. C'est un jeu qui s'adresse aux fans essentiellement. Et quand je dis fan, je pense qu'il faut avoir fait plus de 3-4 opus pour vraiment avoir le plaisir de jouer aux musiques de Final Fantasy.

 Mais voilà, il serait fou d'en attendre plus, la première session sera à coup sûr la meilleure. Celles d'après seront juste sympas. C'est ce qui fait tout le paradoxe du jeu, c'est que finalement on passe énormément de temps au début dessus et puis on décroche de plus en plus facilement.

 

 Si vous êtes fan de Final Fantasy vous ne serez pas déçu, mais vous resterez sur votre faim. Si vous ne connaissez pas ou peu Final Fantasy, vous prenez un ENORME risque en achetant ce jeu car vous n'aurez même pas la nostalgie des 4 premières heures.

 

Merci de votre (très) longue lecture. A bientôt pour de nouvelles critiques sur mon blog.

Maniax.