Faire amende honorable. C’est le sens caché de la dernière sortie de Phil Spencer, responsable charismatique de la division Xbox du groupe Microsoft. Un retard au démarrage repoussant « à la fin de l’été » la mise sur chaînes de montage des Xbox nouvelle génération… Les conséquences sont désormais doublement mesurables. Pénurie généralisée et comparaison technique assassine avec devinez qui ?
« Ze maousse powerfoul console in de world entier », scandaient le torse bombé les communicants Xbox. En effet, la fiche technique séduisante de la série X achevait de convaincre de sa supériorité sur la PlayStation 5. La bataille des consciences acquise à Microsoft, la mise sur le marché ne devait être qu’une formalité. Un scénario trop bien écrit, mis en défaut à la lumière des premiers examens cliniques des jeux d’éditeurs tiers.
10 est supérieur à 12 mais inférieur à 11
C’est la douche froide. La première confrontation tourne nettement à l’avantage de la concurrence. Loin de la partialité des nombreux sites inféodés ou non à une marque, Digital Foundry (DF) dont l’intégrité éditoriale fait référence, démontre à la virgule flottante près les éléments techniques objectifs de la supériorité de la PS5 à travers différents jeux multi-plateformes et intergénérationnels.
Que ce soit Devil May Cry 5 avec le mode de fréquence d’images, AC Valhalla et son tearing répété, ou les graphismes de Dirt 5, la mise en image est nettement plus flatteuse sur le nouveau format de Sony. Un constat qui interroge la rédaction de DF : « Je n’ai pas vraiment d’explication technique si ce n’est que les performances de la PS5 étonnent dans un département où la Xbox Series X lui est théoriquement supérieur ».
Sauce aigre-douce ?
Les explications de ces premières observations sont à rechercher dans l’agenda de l’ingénierie Xbox. Une grandeur, et de taille, le retard de livraison de cette fameuse « secret sauce » tant vantée par la PDG d’AMD serait responsable du bouleversement du calendrier de production. Ainsi, les journalistes du magazine The Verge se sont rapprochés de développeurs qui confirment anonymement des retards dans l’acquisition des kits de développement (SDK) Xbox. L’adaptation des titres et leur optimisation ont souffert d’un délai trop serré à l’inverse de Sony dont les SDK ont été livrés bien avant Microsoft.
Le géant américain ne s’en cache pas. Dans les colonnes de The Verge, Phil Spencer reconnaît « un petit retard car nous étions dans l’attente d’une technologie AMD spécifique ». Avant qu’un communiqué officiel ne lui emboîte le pas : « Nous sommes conscients des problèmes de performances dans une poignée de titres optimisés pour X/S (…) nos partenaires travaillent sur des correctifs ».