<Ce test est tiré d'une série d'avis que j'avais écrit il y a longtemps sur un forum que je fréquente. Je me disais que ces tests seraient tout aussi bien ici.>

 

19 heures et 13 minutes. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour terminer une première fois Project Zero 3 : The Tormented. Voyons donc si Tecmo a su s'améliorer depuis le premier opus.

Tiercé gagnant

Project Zero 3 se déroule quelques temps après les deux opus précédents et sert un peu à faire le lien entre tout ça.

Nous jouons Rei Kurosawa, jeune photographe de 23 ans dont le fiancé, Yuu, a péri récemment dans un accident de voiture. Rei s'en veut terriblement en raison du fait qu'elle conduisait.

Rei a pour spécialité de photographier les vieilles bâtisses abandonnées et c'est lors de son travail qu'elle croise le spectre de Yuu qui l'attire dans un lieu étrange : Le Manoir du sommeil.

Rapidement l'intrigue fera intervenir deux autres personnages jouables. Il y aura d'abord Miku que nous jouions déjà dans Project Zero premier du nom. Colocataire et assistante de Rei, Miku n'arrive toujours pas à se remettre de sa précédente aventure. Aussi son expérience en fera un allié très utile pour Rei.

Ensuite vient Kei Amakura, un ami de Yuu. Cet homme de 26 ans n'est autre que l'oncle de Mio et Mayu qui partageaient la vedette de Project Zero 2 : Crimson Butterflies.

 

Chaque personnage a sa propre particularité. Si Rei s'avère tout ce qu'il y a de plus « basique » au niveau du gameplay, Miku est, quant à elle, une vraie machine à tuer du revenant. En effet elle peut ralentir le temps et charger ses coups via des objets spéciaux, ce qui permet de se faciliter grandement la vie lors des combats.

Kei, lui, commence l'aventure sans Camera Obscura et donc sans moyen de se défendre! Du coup on passe pas mal de temps à se cacher. Enfin, on essaye... Ce n'est pas non plus un jeu d'infiltration et puis j'aimerais bien vous y voir vous, à tenter de cacher votre présence à des trucs qui traversent les murs !

Le physique des protagonistes influence aussi le gameplay. Miku étant petite, elle pourra se faufiler dans de petites ouvertures tandis que Kei en tant que seul mec pourra déplacer certains meubles et éléments du décor.

 

Le club des trois insomniaques

Project Zero 3, à l'instar de Silent Hill 4, propose une aventure au déroulement assez original pour un survival-horror. En effet le thème de ce nouvel opus est le rêve. En fait nos trois amis ne peuvent visiter le Manoir du sommeil que dans leurs rêves. Par conséquent le jeu se divise en plusieurs phases bien distinctes :

Les phases de jours, assez rares et plutôt courtes, servent essentiellement à faire avancer le scénario et à faire participer les personnages. Comme Rei est du genre à exploiter sa pauvre assistante, Miku voyage en ville pour récolter des informations et mener l'enquête sur la légende de cette maison. Ca, c'est jusqu'à ce que Miku devienne jouable. Rei, elle, reste à la maison à glander. Ainsi lorsque Miku revient au bercail, c'est l'occasion d'échanger des informations et de lui parler des trouvailles que vous faites vous-même la nuit, dans le fameux manoir.

Et donc il y a les phases de nuit. Vous pouvez vous déplacer librement dans votre maison. Vous pouvez même aller importuner Miku et chercher un peu partout s'il n'y a pas des objets utiles. A savoir que vous avez un appareil photo numérique durant ces deux phases. Cet ajout est surtout là pour le côté « Je collectionne des photos » déjà présent dans le premier opus puisque sans Camera Obscura ce n'est pas comme si prendre des photos pourrait servir à autre chose !

Enfin il y a les phases de sommeils. Cette fois, vous êtes dans le manoir et vous tentez d'explorer le plus possible les lieux.

En effet le jeu comporte un système qui décompte les nuits que vous passez dans le Manoir du sommeil. Vous pouvez même rebrousser chemin, ouvrir la porte d'entrée et vous réveiller histoire de retourner au confort de la maison de Rei! Bien sur, ceci ne fera pas avancer l'intrigue mais quelque part c'est un plus pour l'immersion, les plus sensibles pouvant prendre la fuite comme bon leur semble !

A chaque fois que vous vous réveillerez il faut savoir que tous les objets de soins et les pellicules du manoir réapparaitront. Il est donc fortement conseillé, dés que vous êtes en pénurie de pellicule, de faire un bref retour au monde réel pour réapprovisionner les stocks. Le hic, c'est que ces objets ne sont pas les seuls à réapparaître.

En plus des spectres vraiment spéciaux qui ont carrément droit à des apparitions à des moments clés de l'histoire, le jeu comporte tout un tas de spectre secondaire qui apparaîtront encore et toujours à mesure que vous ferez des allers-retours entre votre domicile et ce lugubre endroit. A vos risques et périls donc.

Trois fois plus d'angoisse

Me concernant ce troisième Project Zero est indéniablement supérieur à son aîné. Les spectres sont beaucoup plus variés, que ce soit dans leur apparence (Enfants, vieille femme poussant un landau...) ou dans leur attitude. (Kamikaze, attaque à distance, attaque à travers les murs)

La seule chose vraiment dommage c'est que le plus important des spectres dans le scénario se comporte exactement comme son homologue du premier opus. (Et j'ose croire comme celui du 2e opus) Ce n'est pas une mauvaise chose en soi (Surtout que du coup on flippe vraiment en voyant ce spectre arriver) mais Tecmo aurait pu tenter autre chose.

D'ailleurs les apparitions sont bien plus réussies qu'autrefois. Fini les cutscenes qui annoncent l'arrivée d'un fantôme. Maintenant on tombe carrément sur les spectres sans être prévenu à l'avance : effet garanti. Le jeu comporte également de nombreux détails pouvant augmenter votre angoisse si vous les remarquez.

Et histoire de ne pas faire les choses à moitié, le jeu est beaucoup plus difficile que le premier opus. (Qui était quand même assez simple) Vous allez en faire des retours à votre domicile pour faire réapparaître munitions et soins ! Les spectres sont véloces et très agressifs. (Et c'est une vraie gageure de viser pour un cadrage fatal une gamine fantôme qui tourne en courant autour de vous !) Cependant, ceci pourrait être un défaut chez les gens peu friands d'exploration dans des lieux connus.

Côté gameplay, si la Camera Obscura ne connaît pas énormément de nouveauté intéressante la jouabilité a été, quant à elle, revue pour le mieux. On a à présent un contrôle quasi optimal du personnage tandis qu'on vise avec l'appareil photo. Et pour pas que ça ne vous facilite trop la tâche les développeurs ont pensé à placer quelques éléments de décors pouvant gêner vos mouvements. (Se prendre les pieds dans une table basse alors qu'on reculait, ça fait un pique de trouille supplémentaire, surtout quand en plus on manque de vie et de munition) Quelques ajouts de gameplay font leur apparition également. On a donc une radio et des miasmes qui vont intervenir ponctuellement. Hélas cela reste trop minime.

Pour terminer, sachez que la durée de vie du jeu est conséquente. Le mode mission permettant des affrontements musclés une fois le jeu terminé fait son retour. On peut également débloquer des costumes (et même carrément des accessoires pour le chat de Rei) et mine de rien refaire le jeu avec des perso en tenue traditionnelle c'est classe.

Seront également disponible en post-game : des images et concept-arts, des nouvelles fonctions et lentilles pour la Camera Obscura, un mode hard (chic !) et la possibilité de voir une autre fin après avoir terminé une seconde fois le jeu.

Mais si tout ça, ça ne vous intéresse pas, je pense qu'il est utile de vous rappeler qu'il m'a fallu plus de 19 heures pour terminer le jeu une première fois. (22 nuits comptabilisées !)

 

En bref, Project Zero 3 s'impose pour moi comme une référence du survival-horror sur Playstation 2. Son gameplay a connu toutes les améliorations nécessaires, la peur est encore mieux provoquée et la durée de vie est au poil. Que demande le peuple?