L'aigle de la
neuvième légion
Le cinéaste Kevin Macdonald est plus habitué aux critiques
américains qu'au péplum. Mais voilà, c'est bien là dedans qu'il
décide de se lancer avec L'aigle de la neuvième légion.
Doté d'un casting plutôt convaincant avec Channing GI JoeTatum et Jamie Bell (que l'on retrouvera en Tintin à la fin de
l'année) en tête d'affiche, le métrage laisse entrevoir une
histoire assez simpliste mais très agréable : un centurion
romain décide de se faire muter au mur d'Hadrien pour laver la
mémoire de son père qui a perdu l'aigle de la neuvième légion et
cinq mille hommes au combat quelques années auparavant.
Le film se décline en trois actes
distincts qui lui confère une construction intéressante. Le premier
acte est très militaire, il présente la violence de la vie romaine
en territoire breton. L'introduction avec le héros se fait de
manière sanglante et ce n'est pas pour me déplaire. Le second acte
va se révéler beaucoup plus posé, il sert de véritable base à
l'histoire du film. Le personnage secondaire entre en scène et la
quête se lance. Le métrage évite cependant les lourdeurs trop
connus de la politique romaine. Enfin, la troisième partie, de loin
la plus longue, nous plonge au coeur de la barbarie écossaise.Bienvenue chez les sauvages ! Là où l'on pourrait s'attendre à
beaucoup de violence et de massacre, le cinéaste nous entraine sur
un tout autre chemin : celui de la lenteur. En effet, cette
partie se révèle très lente, très posé, très calme et confère
une atmosphère particulière à un péplum qui aurait pu paraître
sans âme. Mais ici se révèle toutes les qualités de mise en scène
du réalisateur qui nous entraine sans difficultés avec lui dans les
méandres de la sauvagerie.
On reprochera cependant deslongueurs au scénario un peu trop convenu pendant la majeur partie
du film. La violence est rendu dans l'ambiance mais presque aucune
goutte de sang ne viendra entacher le sol de Bretagne. Au final, cela
se révèle être une histoire d'amitié entre un soldat romain et un
esclave breton qui s'unissent dans l'honneur alors que tous les
opposent.
A mi-chemin entre Le 13ème
guerrier et Valhalla
Rising, le film se révèle donc
très convaincant. A un époque où les péplums se font de plus en
plus rare, celui-ci nous offre une ambiance de qualité emmené par
un casting agréable et quelques petits « twists »
scénaristiques bien pensés sur la fin.
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