Le cinéma français a le don de nous sortir des petites pépites de temps à autre, Désintégration en fait parti. Philippe Faucon nous propose de suivre Ali, incarné par Rashid Debbouze, dans sa rapide descente vers le terrorisme. Ali fils d'immigré vis dans une cité, sa mère se tue au travail, son père se meurt à l'hôpital tandis que lui essaye tant bien que mal de finir son cursus scolaire. Philippe Faucon s'efface derrière la caméra, il se fait le plus neutre possible. Ici, point de méchant ni de gentil, une simple suite d'événements. C'est ce qui rends ce film si troublant. La transformation d'Ali en terroriste se fait de manière si "naturelle" qu'elle en est dérangeante.

Pour moi Désintégration se résume à une grosse piqûre de rappel pour nous tous. Il tombe à pic avec la présidentielle et pose la question suivante à la société française: où en est-on du problème des banlieues? aura t-on besoin d'une véritable émeute pour faire bouger les choses?

L'intégration se fait dans les deux sens, il serait grand temps de commencer à respecter les descendants de ces personnes que l'on a parqué dans des barres (discrimination à l'emploi, contrôle abusifs par la police dénoncé d'ailleurs par human right watch, ...)