Mes profondes salutations à vous.
"Un monde futuriste est en danger, vite, il faut que des robots bleu et rouge interviennent pour casser la tronche d'un grand méchant robot qui veut tuer tout un tas de gens sans raison". Ainsi pourrait-on dire de ces mots qu'ils suffisent à résumer à eux-seuls le concept général de Mega Man X, mythe du jeu dit d'action/plate-formes sur Super Nintendo. Mais ce serait s'arrêter là à une expérience superficielle, presque vaine, et ignorer la richesse enfouie dans les entrailles de cette cartouche qui, jusqu'à aujourd'hui, n'était que trop peu reconnue à sa juste valeur. Vous pensiez que 1 + 1 = 2 ? Que nenni, l'équation est bien plus complexe que ça, et je m'en vais vous ouvrir les yeux sur le champ sur cette philosophie ludique trop longtemps mésestimée !
Déjà, intéressons-nous au titre du jeu : Mega Man X. Alors non, il ne s'agit pas là du nom d'un modèle XXL de préservatif, ni même de celui d'un couteau à lame trouée. Il me semble évident que le "X" du titre est une représentation mathématique du plus bel effet, la valeur inconnue d'une équation qu'il nous faudra trouver au travers de notre périple épique. Peut-être pensiez-vous que cette lettre n'avait pour autre vocation que d'apporter un côté stylisé et plus mature au petit robot bleu d'antan ? Alors certes "X c'est trop stylé comme lettre, ça impressionne, et tout !", mais nous atteignons là un degré de superficialité si navrant qu'il en serait presque touchant. Ah là là...
Qu'en est-il du personnage de X, à proprement parler ? Pour comprendre, regardons tout d'abord la couleur de son armure d'un point de vue non-daltonien. Elle est bleue. X est donc un bleu, ou, en d'autres termes, un nouveau. Ça tombe bien, car le joueur lors de sa première partie fait lui aussi figure de néophyte. L'identification est donc parfaite, et en cherchant cette fameuse valeur X, on en vient à se chercher soi-même. Ça y est, vous commencez enfin à l'apercevoir, la profondeur insondable de cette philosophie ludique ?
OU ALORS ! C'est un Schtroumpf.
Et que dire alors de son compagnon tout de rouge revêtu, mais surtout longuement pourvu en attributs pileux ? Non, la longue chevelure de Zero n'exprime en rien sa condition de samurai des temps futurs, quelle idée. Tout tend à penser qu'il s'agit là d'une référence à Samson, ce héros mythologique dont la force résiderait dans l'étendue de sa chevelure, hypothèse confirmée par le fait que Zero, dans ce premier opus, n'ait pas encore de sabre. Il est donc, et c'est l'argument qui tue, Samson sabre. CQFD.
Une autre interprétation voudrait que l'échec de Zero à la fin du jeu serait en fait une métaphore du communisme et de sa chute, étant donné que le Réploïde à crinière blonde possède une armure rouge. D'autres vont même plus loin, et y voient un hommage à la Cité de la Peur, et à cette réplique culte "Meurs, pourriture communiste !" que prononcerait X à son "ami" avant de le voir mourir, dialogue qui aurait néanmoins été supprimé dans sa version occidentale. Une interprétation un rien fantaisiste, je vous l'accorde. Restons sérieux.
OU ALORS ! C'est le Grand Schtroumpf.
L'antagoniste et ennemi suprême du jeu n'est autre que Sigma, un Réploïde défaillant qui veut, en gros, "tout péter" d'après une immense majorité. Immense majorité d'incultes, oui. Cette immense majorité s'est-elle posée la question du pourquoi, a t-elle cherché à comprendre ce qui le poussait à agir si mal ? Une théorie très intéressante à ce sujet, en plus d'être quasi-irréfutable, nous renvoie directement au personnage de Zero, et de sa rencontre avec Sigma. En effet, à cette occasion, ce dernier aurait été raillé et moqué pour sa calvitie, ce qui l'aurait rendu vert de rage et désireux de vengeance, non pas vis à vis de l'humanité, mais de tous les Réploïdes un tant soit peu chevelus, et plus particulièrement les blonds. On peut également penser que la raison pour laquelle il s'en prend à X, est qu'il ressent une envie irrépressible de lui enlever son casque, par la force s'il le faut, afin de voir si ce dernier est chevelu ou pas. Complexe et torturé le Sigma, hein ?
OU ALORS ! C'est Gargamel.
Bah alors, tu t'es pris un mur ? LOL. Sigma tuer.
Maintenant, entrons dans le vif su sujet, et évoquons la structure générale du jeu. Ça ne vous aura pas échappé, nous devons affronter huit boss, répartis dans autant de stages et d'environnements, avant de pouvoir partir à l'assaut de la forteresse de Sigma. Mais quand on y regarde de plus près, il y a une chose qui frappe avec ces huit boss, un élément essentiel, primordial pour comprendre ce qu'est réellement Mega Man X.
Tous les boss sont en effet des animaux.
Et si cette histoire de robots tueurs et "capillo-complexés" n'était en réalité que la métaphore d'une simple excursion au zoo ? Pensez-y, et prenons l'exemple de Flame Mammoth. Et si les projectiles qu'on devait lui envoyer afin d'en venir à bout, n'étaient en fait que des cacahuètes, que l'on jetterait à un éléphant pour calmer sa fureur ? Les gens de mauvaise foi diront que c'est un mammouth, pas un éléphant, mais ne chipotons pas sur ces deux espèces qui sont, de toute évidence, de la même trompe.
Autre exemple, celui de Spark Mandrill, gorille de son état (oui c'est un mandrill, bon...). On pourrait s'étonner de le voir affublé de quelques loupiotes autour de ses aisselles, mais cela devient compréhensible si l'on part du principe que ce "Zoo" effectue des représentations nocturnes. D'ailleurs, les pannes de courant ponctuelles qui accompagnent notre avancée dans cette centrale énergétique constituant le stage vont dans le sens de cette interprétation, comme pour montrer que le zoo est actif de jour ET de nuit ; mais ce n'est pas du tout parce qu'un vaisseau s'est cassé la gueule sur cette centrale juste avant. Non non.
Tout ça c'est peanuts, qu'ils disent... Asseyez-vous, le spectacle va commencer !
L'exemple le plus intéressant reste néanmoins celui de Storm Eagle, seul et unique représentant de la section ornithologique de ce zoo d'action/plate-formes. Il s'agit en effet de l'unique animal à nous montrer son adorable petite progéniture, qu'il nous vomit à la figure sous forme d'œuf tout d'abord, avant d'éclore au contact du sol. Une belle image pour symboliser le processus de reproduction de cette espèce, et un choix moral laissé au joueur : tuer cette marmaille agressive, et participer ainsi à l'extinction des espèces animales, où l'épargner, et... mourir comme un con. Mais mourir sans remords !
Dans un autre registre, on pourrait tout aussi bien mentionner Chill Penguin, qui n'est pas juste un pingouin, mais un manchot, symbole s'il en fallait de sa nullité relative. On passera également rapidement sur l'hommage vibrant rendu à Claude François via le tatou Armored Armadillo, et sa faiblesse face à l'électricité, ainsi que sur la signification profonde des tentacules du poulpe Launch Octopus et la sensation qu'il nous donne de nous les enfoncer profondes chaque fois qu'il nous terrasse. Mais que dire alors de Sting Chameleon, qui joue de sa langue et de sa queue pour nous...
Hem, non, laissez tomber.
Bref, vous l'aurez compris, ce périple nous emmène dans des environnements différents, à la rencontre de toutes ces espèces d'animaux plus étranges les unes que les autres, pour une expérience finale follement amusante, instructive et dépaysante. Comme une journée au Zoo, quoi.
Un tatou scanné aux rayons X. OU ALORS ! C'est le Cracoucass.
Pour conclure, je dirai que Mega Man X constitue un cas flagrant d'expérience endonasodigitalement assimilable, qu'aucun élément ostréopiptère ne devrait venir perturber, et que cet article en lui-même n'en reste pas moins frappé d'un paludoludiverbisme certain, bien que consternant. Ok, dit comme ça, c'est juste du charabia pédant et incompréhensible, mais quoi de plus profond pour une conclusion profonde d'un article profond que de terminer sur une phrase qui paraît profonde ?
Bon et sinon, j'ai pas parlé de Vyse, le robot violet et pas réglo qui nous affronte dans son armure, mais c'est parce que ce personnage est vide et inapte à toute interprétation, tout simplement. Voyez-y ce que vous voulez, imaginez des théories cohérentes et pertinentes, comme je l'ai fait avec brio. Mais surtout, surtout, n'y voyez pas le symbole de mon manque d'inspiration ou de ma fainéantise évidente !
Voilà, c'était une analyse profonde d'un jeu profond.
Ceci est une sur-interprétation volontaire. Toute interprétation pertinente et avérée serait totalement fortuite, et contre tout le mauvais sens dont essaie de faire preuve cet article.