Bonjour, je poste cet article pour dénoncer un cas scandaleux de sadisme dans le jeu vidéo.
Tout a commencé l'autre jour, alors que je jouais à Final Fantasy V. Un épisode plutôt sympatoche, gameplay intéressant, tout ça... Au bout d'une trentaine d'heures de jeu, je m'en allais défier le sombre Exdeath dans sa dernière forteresse interdimensionnelle pour enfin mettre un point final à cette aventure, que je découvrais pour la première fois après toutes ces années.
Tout allait bien, donc.
Bon, il y a bien eu cette histoire de monstre ultime, Oméga, qui se promène librement en plein milieu du donjon et qui vous poutre en quelques secondes si vous vous en approchez un peu trop. Mais la présence d'un point de sauvegarde dans la salle précédente est une bénédiction. Bienveillants, les développeurs ? On en reparlera...
Un joli point de sauvegarde... ... et un monstre ultime deux mètres plus loin.
Bref, après ce petit incident sans grandes conséquences, je repars de l'avant en prenant bien soin de contourner cette "chose". Après quelques combats relativements simples, dont 2-3 boss tout aussi aisés, me voici dans la prison d'un château où m'attend un nouveau point de sauvegarde. Après avoir reçu une récompense d'un bisou pour avoir sauvé une demoiselle en détresse, je continue ma route et fais le tour du château pour aller ouvrir un coffre renfermant une sacrée bonne dague pour ma danseuse. Rien d'autre à signaler.
J'arrive alors devant le trône, et là, la jeune demoiselle en détresse me dit que son bisou m'empêche de quitter le château, et que c'est en fait un démon chelou au service d'Exdeath. Ce qu'elle ne dit pas, c'est qu'elle est plutôt faiblarde, et je peux donc continuer tranquillement d'avancer jusqu'à atteindre le sommet du château... où m'attend un nouveau boss ! Bon, si c'est comme le reste, ça devrait être facile, me dis-je alors naïvement.
Sauf que voilà, cette bêbête-là a du répondant. Un Méga-Atomnium en guise de contre-attaque et poum, retour au point de sauvegarde. Un peu agacé par mon imprudence, mais pas découragé, je repars à l'assaut. Je refais le tour du château pour aller chercher la dague qui en vaut bien le coup, je raffronte le premier boss, et je règle son compte à ce boss de mes deux en prenant bien soin de protéger mon équipe. Ouf !
Le point de non-non-retour. Un portail invisible qui mène au bonheur... ou pas.
Soulagé, je le suis d'autant plus que me voilà enfin dans ce qui semble être la dernière partie du donjon. Impatient de trouver un nouveau point de sauvegarde pour laisser une bonne fois pour toutes ce passage compliqué derrière moi, je commence à avancer, et rencontre alors un combat aléatoire. Deux Béhémots. "Fais attention, dans tous les Final Fantasy, ce type de monstres-là adore riposter" aurais-je du penser. Au lieu de ça, j'ai la brillante idée de leur lancer un sort global qui les touche tous les deux même temps. Boum, aussitôt, contre-attaque avec Météore du premier. Mon équipe est à l'agonie, deux morts, un quasi-mort et un demi-survivant. Mais pas le temps de dire "Ouf" cette fois, que le deuxième Béhémoth y va aussi de son petit Météore. Pas de miracle, retour au point de sauvegarde. Raaah !
Ne jamais lancer de magie à un Béhémoth... ...et surtout pas à deux.
J'enrage, je peste, je déplore mon incompétence, et je maudis Square d'avoir inventé les Béhémots, les contre-attaques, le sort Météore, et d'avoir réuni ces trois éléments en un. Néanmoins, parce que je voulais tellement finir le jeu ce jour-là, et pas un autre, j'y retourne ! Je rerecontourne donc le château pour aller rerechercher cette fichue dague, je reretue le premier boss, et je retue le second, puis j'arrive de nouveau dans la dernière partie. De nouveau, je me retrouve contre deux Béhémots, mais cette fois, comme l'empire, c'est moi qui contre-attaque. Faut dire, quand vous attaquez pas les deux en même temps, c'est déjà plus simple. Je me retrouve ensuitre nez-à-nez avec ce bon vieux Gilgamesh, en faisant EXTRÊMEMENT attention. Mais le combat n'est pas dur, et se boucle rapidement. Ouf ?
Pas vraiment. La salle suivante est toujours dénuée de point de sauvegarde, ce qui est assez stressant. D'autant plus qu'à ma connaissance, à ce moment-là, un certain Shinryu, deuxième monstre ultime du jeu, se promène dans les parages. Où exactement, je n'en savais rien. Je continue d'avancer en espérant apercevoir ce point de sauvegarde salvateur qui continue de se défiler. J'ouvre alors un coffre, et découvre un élixir. Chouette, ça peut toujours servir. Oh, mais que vois-je ? Un autre coffre ?
Le joli coffre !
Et là, c'est le drame.
Oh, non... NOOOOOON !!
Donc voilà, si vous ne le saviez pas, le monstre ultime du jeu (niveau 97) se trouve dans un vulgaire coffre, pas différent des autres. Alors certes, on peut toujours fuir. Mais le temps que vous compreniez ce qui vous arrive, que vous appuyiez sur les touches de fuite (qui, soit dit en passant, prend généralement quatre plombes), eh bien...
Fuyons ! Bah ?
Annihilés, commes les trois quarts d'heure que je viens de passer entre le point de sauvegarde et ce #$^@# de Shinryu, placé avec un sadisme exemplaire. Ou comment faire croire qu'on est gentil (cf : Oméga) pour mieux vous prendre de court. Ce qui est marrant, c'est qu'avec le recul je trouve ça énorme et ça me fait sourire. Pourtant, je peux vous assurer que, quand je suis revenu sur l'écran-titre peu après ça, j'avais des envies de meurtre (au sens figuré, je précise on sait jamais).
Donc voilà, de retour à ce sempiternel point de sauvegarde dans la prison du château, plus découragé et désespéré que jamais. Je n'ai jamais autant haï les développeurs de Square qu'à cet instant précis.
Bon, heureusement, après toutes ces péripéties, j'ai enfin pu atteindre le point de sauvegarde (qui se trouvait une salle au-dessus de l'endroit où se trouvait le coffre "piégé"). Et j'ai enfin pu terminer, sans davantage de soucis, ce cinquième opus qui était l'un des derniers épisodes numérotés à ne pas m'avoir livré son dénouement. Un bon jeu au final, même s'il n'atteint pas le degré d'excellence de certains épisodes cultes, ça reste un très bon RPG, avec des personnages attachants, une bonne ambiance sublimée comme toujours par Uematsu, et une histoire pas extratordinaire mais suffisamment bien menée pour qu'on s'y laisse prendre.
Yeepee !!