Hello tous,

Vous trouverez ci-dessous le test de Battlefield 4, pour une fois en texte... et en vidéo. Je vous souhaite une bonne lecture / un bon visionnage, et sachez que comme d'habitude, vous pouvez retrouver l'intégralité de cet article sur
https://www.dna.fr/loisirs/jeux-video

 

 

Machine de guerre

Première offensive majeure dans ce qui constitue sans doute l'un des duels les plus attendus de l'année : avec Battlefield IV, DICE place la barre très haut en matière de jeu de guerre, occupant d'ores et déjà le terrain face au futur rival Call of Duty Ghosts qui s'apprête lui aussi à faire son apparition sur le champ de bataille. Mais vu la qualité des deux opposants, pas sûr que cette guerre fasse de perdant.

 
Au beau milieu de l'océan, sur le pont d'un porte-avion américain. L'attaque éclair des forces chinoises fait rage. Partout autour de soi, tout n'est que chaos. Les croiseurs alliés sont en perdition, le gigantesque navire lui-même est en piteux état. Et le conflit fait rage, tout explose, brûle, les éléments se déchaînent, tandis que les dernières forces en état de se battre repoussent in extremis l'offensive de ce dissident du régime de Pékin. Le fin mot de l'histoire ? Un peu bêta, très manichéen, il invite le joueur à sauver le monde libre - et la Chine - de la tentation dictatoriale et de la troisième guerre mondiale . La réalisation ? Sublimée par le moteur Frostbite III, elle est impressionnante, au bas mot. Du jamais vu, en particulier sur un PC bien équipé.

Des gros biscottos, mais pas vraiment de cerveau

Ce rendu à l'écran constitue le principal atout du soldat Battlefield, a fortiori dans cette quatrième édition qui annonce la couleur depuis des mois : à grands coups de spots publicitaires, de marketing viral ou de publicité facile sur le dos du concurrent, le titre s'est taillé la réputation d'un monstre de technologie, porté par quelques vidéos vantant la possibilité de détruire à peu près tout ce que l'on veut dans un niveau. Et la réalité est presque à la hauteur de la campagne de promotion : détruire des immeubles entiers n'y est pas une vue de l'esprit, et le joueur a désormais une véritable influence sur les environnements dans lesquels il évolue, à tel point que le champ de bataille, principalement partagé entre la Russie et la Chine, évolue de manière assez radicale au fil des affrontements.
Effets de lens flare, de particules, illuminations en temps réel, physique des corps, des armes et des véhicules remarquable... Battlefield IV ne lésine sur aucun moyen pour en mettre plein la vue. Et c'est heureux, car c'est pour l'essentiel le seul attrait du mode solo, aussi bref (moins de six heures) que décevant. Doté d'un scénario assez pauvre et globalement peu crédible, le titre de DICE enchaîne la traversée des maps en se contentant d'opposer au joueur quelques séquences spectaculaires et des combats contre des ennemis à l'IA basique. Si l'on s'y amuse, pas question de parler de rejouabilité, tant la chose manque de profondeur. Mais c'est qu'il faut y voir un simple tutorial, servant de mise en jambe à ce qui constitue plus que jamais le véritable point fort du titre. Battlefield IV, comme son prédécesseur, est un monstre du jeu en ligne.
Sur terre, sous l'eau ou dans les airs, la guerre est partout.

Guerre totale entre amis

Des affrontements à 64 maximum sur un champ de bataille, en donnant accès à des véhicules terrestres, aériens ou maritimes, voilà en effet la grande promesse de la saga, et elle est une fois de plus respectée. Mais Battlefield 4 a su innover en douceur, amener quelques évolutions qui permettent de laisser l'opus précédent sans regrets. L'introduction du système de transformation des maps en temps réel, le fameux "Lévolution", constitue évidemment la nouveauté la plus remarquable : le joueur a désormais la possibilité de faire disparaître des pans entiers de la carte en réalisant certaines actions spécifiques (par exemple, détruire les quatre piliers frontaux du gratte-ciel, sur la carte Siege of Shanghai, pour détruire totalement le gigantesque bâtiment). Certaines de ces transformations n'auront qu'un impact mineur sur le déroulement de la partie, mais d'autres modifieront totalement la donne, voire l'équilibre des forces.
Dix maps ont été implémentées de base pour permettre aux joueurs de s'affronter. Leur principal intérêt tient à leur variété : espace urbain d'une grande capitale asiatique, archipel d'îles paradisiaques pris d'assaut par les soldats, porte-avion en perdition...Chacune d'elles induit une jouabilité spécifique, plus ou moins offensive ou prudente. Plus que jamais, il s'agira en tout cas d'avancer à couvert, de se méfier des déplacements en terrain dégagé : la menace peut venir de partout, et parfois de très loin - les snipers pullulent une fois de plus sur les serveurs. C'est une des spécificités qui font des premiers pas dans le multi de Battlefield 4 une expérience particulièrement douloureuse : face à la connaissance pointue des environnements des vétérans, à leur capacité à jouer de manière tactique et prudente, le nouveau-venu devra prendre son mal en patience et accepter de mourir souvent pour progresser en expérience.
Au registre des nouveautés, quelques modes spécifiques font leur apparition. Les classiques sont bien évidemment toujours présents - de l'incontournable "Conquête" au redoutable "Deathmatch", en passant par la défense de points sensibles dite "Ruée" apparue dans l'opus précédent, mais il est intéressant de noter que Battlefield 4 essaye de faire les yeux doux aux fidèles d'un autre géant du jeu en ligne, Counter-Strike : les développeurs ont implémenté un mode "Désamorçage" dans lequel deux équipes s'affrontent, l'une devant planter une bombe et l'autre se chargeant de protéger le site visé. Particularité de ce mode : toute mort est définitive jusqu'à la fin du round, ce qui rend les affrontements nettement plus prudents et mesurés. Le mode "Obliteration", à l'inverse, a été conçu pour les vétérans de Battlefield : il s'agit d'y capturer puis de poser trois bombes successives sur des points identifiés de la carte, sachant que le porteur de la bombe est systématiquement identifié et devient donc une cible mouvante en puissance. Les affrontements générés par ce type de gameplay se révèlent, à l'usage, particulièrement meurtriers.

Bugs, déconnexions...

Le résultat s'apprécie à la lumière de la fréquentation des serveurs, régulièrement saturés pour l'heure. Les parties en ligne s'enchaînent avec plaisir, d'autant que l'on gagne en armement autant qu'en satisfaction à mesure que l'on progresse en expérience. Battlefield 4, comme son prédécesseur, est une expérience particulièrement addictive, que l'on appréciera plus encore adossé à quelques amis, constitués en escouade complice et bien coordonnée. Et que l'on appréciera plus encore lorsqu'auront été réglés les quelques regrettables bugs d'affichage que l'on remarque ici et là, les chutes de framerate ou, surtout, les soucis de stabilité des serveurs, qui amènent régulièrement le joueur à perdre sa connexion alors qu'il est au coeur de l'action. Il y a urgence, car la concurrence fourbit déjà ses armes...