Hello tous,

Petite invitation à aller lire mon test d'El Shaddaï, qui ne fera cependant que confirmer la schizophrénie de ce titre aussi plaisant sur la forme que lassant sur le fond. Si le dieu du level-design avait honoré les développeurs de sa présence lors de la création du jeu, on aurait tenu un véritable system-seller. Mais non...

 

Le bon dieu sans confession? [20. 9.2011]

La vision d'un artiste peut-elle suffire à faire d'un jeu vidéo un succès critique et commercial? La question posée par El Shaddaï est plus complexe qu'il n'y paraît. Véritable oeuvre de création avec son univers à l'identité forte et à l'esthétisme sublime, le titre imaginé par les studios Ignition et Sawaki Takeyasu, un ancien de Capcom et de Clover Studio -créateur du superbe Okami- pêche de manière assez incompréhensible sur le fond en imposant au joueur un concept et un gameplay aussi frustrants que limités. Pour un jeu puisant son inspiration dans l'Ancien Testament, on y verrait presque un pêché.

 

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Les choix visuels et esthétiques d'El Shaddaï laisseront pantois plus d'un joueur. Pantois, et souvent admiratif.

Faire de l'Ancien Testament une source d'inspiration pour un jeu vidéo ne va pas de soi, c'est un euphémisme. Pourtant, c'est bel et bien le pari relevé par les développeurs d'Ignition. El Shaddaï construit son épopée en se fondant sur le livre d'Enoch. Pas ce que l'on peut imaginer de plus évident: l'écrit, reconnu dans le canon de l'Eglise éthiopienne orthodoxe mais considéré comme apocryphe par les autres églises chrétiennes et rejeté par les Juifs, n'a, durant longtemps, guère été en odeur de sainteté. Pourtant, l'on parle d'une oeuvre plus que vénérable. Le livre d'Enoch aurait vu le jour au IIIe siècle avant Jésus-Christ. Et s'il a traversé les âges, on le connaît mieux depuis quelques décennies seulement: on sait notamment depuis la découverte des fameux manuscrits de la mer morte, à Qumran, qu'il fut sans doute rédigé, à l'origine, en araméen. La langue sémitique parlée par Jésus lui-même.

Histoire d'anges déchus

Le livre d'Enoch a ceci de particulier qu'il renvoie à un mythe partagé par de multiples cultures antiques, celui d'une rébellion contre le(s) dieu(x). En l'occurrence, ici, l'on parle d'une révolte de certains anges contre leur créateur. Leur chute, narrée dans la première section du livre, fera d'eux les fameux anges déchus que notre culture invoque une fois la nuit venue.

El Shaddaï reprend à son compte cette histoire issue de la nuit des temps pour l'adapter très, très librement. Le joueur y est investi de la mission de mener l'humain Enoch, justement, à la poursuite des renégats. Il en résulte un beat'em all aux accents quasi apocalyptiques, dans lequel le joueur affronte des créatures sorties d'un imaginaire torturé, mais brillant. On y ressent la patte d'un vrai créateur, on l'apprécie, évidemment. (...)

 

Pour lire la suite, mais aussi le test de Deus Ex de notre cher ami Dopamine, ça se passe à l'adresse https://www.dna.fr/fr/les-plus-multimedia/jeux-videos/index.html